Tout commence en 1977, quand Georges Harnois, fondateur d’une entreprise spécialisée dans l’aménagement des combles de maisons, se pose le problème de l’encavement des vins. Après avoir aménagé le haut de la maison, « que puis-je faire pour le bas ? », se demande-t-il alors… A l’époque, les caves électriques ne sont pas encore très présentes, surtout en France, et le problème du stockage des vins se pose pour nombre de nouveaux propriétaires… C’est en visitant le Pont du Gard, aqueduc romain bien connu, et son escalier hélicoïdal, que lui apparait la solution. Il teste d’abord l’affaire chez lui, en creusant sous son garage un puits de deux mètres de diamètre, cerné de briques, et doté d’un escalier bâti à la va-vite avec des bois récupérés sur ses chantiers de combles. L’idée le séduit, lui et quelques clients potentiels passés par là. Il décide alors de proposer le concept à la vente, et le succès est immédiat. Depuis, 30 000 caves ont été réalisées, en béton (le matériau le plus solide et le plus sain pour les vins, le bois favorisant trop l’humidité lorsqu’il est sous terre) et l’innovation, dont le brevet a été déposé, a remporté plusieurs prix (Batimat, Lépine).
Ces caves possèdent une stabilité de température, une hygrométrie de 60 à 80% selon les modèles et le contexte géographique de la cave, une obscurité absolue pour les modèles à trappe opaque, et quasi-absolue pour les modèles à trappe vitrée, un filtre étant apposé dans celles-ci pour stopper les UV. L’air se renouvelle naturellement par les écarts de températures entre le sol et le dessus de la trappe, et les vibrations sont totalement absentes grâce au matériau choisi pour isoler la cave. En clair, les conditions de conservation des vins sont très bonnes, et ce sans aucune dépense d’énergie. La ventilation est naturelle, tout comme l’hygrométrie, bien que dans certaines régions (imaginez une cave à Séville, par exemple), quelques ajustement thermiques doivent être opérés pour le bien des bouteilles (la société propose des solutions).
Ces caves offrent une capacité de stockage de 1000 bouteilles pour le plus petit modèle, et de plus de 3000 pour le plus grand modèle. Le plus petit modèle est profond d’un mètre trente seulement, la trappe s’ouvre donc totalement pour pouvoir se tenir debout, quand le plus grand modèle fait cinq mètres de long pour 2,75 mètres de profondeur.
Aujourd’hui, l’accent a été mis sur la sécurité, certaines trappes transformant ces caves en véritables coffres forts, mais également sur le côté high tech de la cave, avec par exemple un contrôle de l’hygrométrie et de la température de la pièce… depuis son téléphone !
L’entreprise Bonna Sabla, qui gère Hélicave, connait d’ailleurs bien le secteur du vin puisqu’elle réalise des cuves béton de vinification, utilisées par exemple à Pontet Canet (les fameuses amphores de ce grand cru classé ont été construites par cette entreprise), ou en Champagne, chez Drappier ou Henriot.
Voilà une idée qui devrait continuer à faire son chemin. Après tout, n’est-ce pas un peu un rêve d’amateur que de voir ses plus belles bouteilles en permanence depuis son canapé sans que leur conservation n’en soit altérée ?
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