Zoom sur un domaine : les grandes ambitions de la maison Bichot

Albéric BichotVénérable institution beaunoise, la maison Albert Bichot affiche depuis quelques années de grandes ambitions, sous la houlette d’Albéric Bichot, son président. Des ambitions qui se traduisent notamment par un travail très qualitatif sur les vins des domaines de la maison qui couvrent une centaine d’hectares dans les plus belles appellations de Bourgogne.

 

 

Quand on visite l’ensemble des installations de la maison Albert Bichot, avant même de goûter les vins, on est parfaitement mis en condition pour en avoir un préjugé favorable ! Pour deux raisons essentiellement : la personnalité ouverte, directe et pleine d’humour d’Albéric Bichot (qui connaît en outre toutes les subtilités des terroirs et des hommes en Bourgogne !) et un patrimoine extraordinaire de bâtiments anciens, qu’ils soient destinés au travail quotidien des vins ou à des réceptions de prestige.

 

La maison Albert Bichot est une des plus anciennes de Bourgogne puisque Bernard Bichot avait déjà créé en 1831 une maison de négoce à Monthelie, tout près de Beaune avant qu’en 1912 Albert Bichot l’installe définitivement à Beaune. A partir des années trente, la maison Albert Bichot se développe très rapidement grâce à un gros travail à l’exportation, très novateur pour l’époque, y compris dans des pays très lointains comme le Japon (dès 1947), pays qui reste encore aujourd’hui le premier marché à l’export de la société.

Une seconde impulsion essentielle au développement de la maison sera donnée à partir du début des années soixante sous la direction des quatre frères Bichot de l’époque, Albert, Bernard, Bénigne et Jean-Marc. Et depuis 1996, c’est Albéric, fils de Bernard, qui préside aux destinées de la maison.

 

Et c’est sous sa direction que l’entreprise commence à prendre une nouvelle dimension, notamment par la volonté d’un développement qualitatif aux ambitions impressionnantes. Séparation plus nette des vins des domaines de ceux du négoce, mise en place de jeunes responsables extrêmement “pointus” à la tête des différents domaines, démarrage d’un travail très naturel dans les vignes et dans les chais, investissement dans une cuverie hautement qualitative au centre même de la ville de Beaune, bref, un véritable coup d’accélérateur qui commence à porter ses fruits aujourd’hui.

 

En dehors des raisins que la maison achète pour ses vins de négoce, Albert Bichot possède quatre domaines bien distincts en Bourgogne, où sont vinifiés tous les vins des appellations qui les entourent. Du nord au sud il s’agit du domaine Long-Depaquit à Chablis, du domaine du Clos Frantin à Nuits-Saint-Georges, du domaine du Pavillon à Pommard et du domaine Adélie à Mercurey.

 

La visite de ces domaines (pour nous, Clos Frantin et Pavillon) à l’époque des vendanges restera un grand souvenir. Tout d’abord par la noblesse architecturale de ces vieux bâtiments bourguignons et la beauté des espaces intérieurs où se côtoient la tradition de magnifiques grandes cuves en bois et le modernisme des discrets aménagements techniques qui permettent de jouer sur les températures de fermentation. Ensuite par le bonheur de nos sens, ce parfum inimitable du vin qui commence à se faire et le goût de ce fascinant jus de raisin rose foncé et délicieusement sucré qui n’est autre que le futur Corton 2012 grand cru Clos des Maréchaudes ! Enfin, par le ballet impressionnant de précision des équipes, l’arrivée incessante des cagettes de raisins, la dextérité des mains qui sélectionnent impitoyablement sur la table de tri, la précision mathématique de l’égrappoir, le tout sous le regard acéré du jeune maître de chais qui nous avouera ne dormir que quelques heures par nuit durant cette période – et quasiment au pied des cuves ! – pour surveiller au plus près les premiers pas de ce nouveau millésime…

 

Passage obligé – mais sans grande résistance de notre part… – la dégustation d’une petite sélection des vins récents de la maison. Une gamme véritablement qualitative, qui progresse d’année en année où l’on remarque, entre autres :

–      Pommard Clos des Ursulines 2010, un superbe “village” dont les vignes sont très bien situées (juste devant les bâtiments du domaine du Pavillon) et qui se révèle très dynamique en bouche, superbement fruité, matière à la fois dense et fine

–      Corton Clos des Maréchaudes 2010 avec un nez épicé, un joli boisé bien intégré, une superbe matière suave avec un toucher de bouche en finesse, des tanins présents mais polis par l’élevage, un très beau vin

–      Savigny-lès-Beaune blanc 2010 (en bio), un blanc très agréable, belle fraicheur, matière mûre bien tenue par une tension qui finit légèrement minérale, un vin simple mais affichant du caractère

 

Un peu plus tard à table, dans la belle salle à manger de la maison des grands-parents d’Albéric Bichot en plein cœur de Beaune, trois très beaux vin nous seront servis : un beaune 1er cru Clos des Mouches 2008 du domaine du Pavillon dont la maturité de fruit et la belle tension minérale se sont parfaitement accordées à une tarte au saumon (délicatement) fumé, puis un vosne-romanée 1er cru Les Malconsorts 2008 du domaine du Clos Frantin, superbe de finesse et de délicatesse (le millésime 2008 sera un beau millésime dans le temps !) pour se marier au veau très tendre d’une blanquette. Un mariage moins réussi avec la puissance un peu “carrée” du vin suivant, un Clos Vougeot 2009 du domaine du Clos Frantin dont le millésime et le terroir se seraient sans doute mieux entendus avec une viande rouge saignante !

 

Une visite trop courte, tant il y a de caves, de vignobles et de domaines à découvrir chez Albert Bichot, mais totalement passionnante ! Parmi les maisons de Beaune, la maison Albert Bichot, tout en discrétion, taille tranquillement sa route vers les sommets de la Bourgogne. En ayant su garder, ce qui ne gâte rien, une atmosphère humaine d’entreprise familiale où il doit faire bon travailler…

 

 

Crédits photos : Claude Saulnier – agence S Presse

 

Voir les ventes de vins de Bourgogne en cours sur iDealwine

 

Consulter le prix d’un vin

 

A lire également :

 

Nous avons testé : La Paulée de Meursault

Une journée chez Bollinger

Laisser un commentaire