moulin beaujolais

Faire établir un classement au sein du vignoble du Beaujolais, voilà le but visé par Jean Bourjade, le directeur d’Inter Beaujolais. Persuadé que les vins du Beaujolais ont besoin de plus de reconnaissance, il pense qu’établir une hiérarchisation des crus permettrait aux consommateurs d’accorder plus de valeurs à ces vins, trop souvent associés seulement au « Beaujolais nouveau ».

L’année 2012 n’a pas été une grande réussite pour ce vignoble insuffisamment reconnu : les ventes totales ont chuté de 4,6% par rapport à 2011 et de 15,2% depuis 2008. Cette baisse touche particulièrement les crus du Beaujolais (- 16.7%), alors que les vins nouveaux eux restent à peu près constants depuis 2008. Sans compter que l’année difficile sur un plan climatique a réduit la récolte d’à peu près la moitié de ce qu’elle est habituellement…

Pour contrer cette diminution, les viticulteurs doivent valoriser leur vignoble et, pour ce faire, augmenter leurs ventes de Beaujolais de crus et non de Beaujolais nouveau. Proposer une classification sur le même modèle que celle de la Bourgogne (1er crus, grands crus …) permettrait d’améliorer l’image de la région, qui subit la concurrence des vins bourguignons. Tout comme sa voisine, le Beaujolais, avec ce nouveau classement, pourrait établir une hiérarchie de prix justifiée par le découpage en parcelles de 1er cru, par exemple. « N’oublions pas qu’il y a cinquante ans, les crus du Beaujolais se vendaient au même prix que les meilleurs vins de Châteauneuf-du-Pape ou que des appellations les plus connues de Bourgogne » souligne Jean Bourjade. Le promoteur d’Inter Beaujolais souhaite donc imiter l’appellation voisine de Pouilly-Fuissé qui a initié il y a quelques années une démarche similaire.

N’oublions pas que si le vignoble du Beaujolais, tout comme celui de Pouilly-Fuissé, ne bénéficie pas aujourd’hui d’une classification, ce n’est en aucun cas à la qualité de ses vins qu’il le doit, mais plutôt à l’histoire : les Allemands, qui occupaient directement la majorité de la Bourgogne n’avaient pas hésité à créer une hiérarchisation afin de récolter plus de taxes, contrairement au Beaujolais qui était supervisé par Vichy. Pourtant, le Beaujolais possède, tout comme la Bourgogne, un découpage précis de parcelles qui n’a malheureusement pas été reconnu par l’INAO en 1930.

Cependant, si ce classement aboutit, il ne sera pas seulement basé sur des facteurs historiques mais aussi sur des facteurs géologiques : étude des sols, des conditions climatiques, de l’exposition des vignes, de l’hygrométrie etc.

Les 2500 producteurs de la région doivent donc se mettre d’accord et décider d’accepter ou non cette nouvelle idée qui pourrait booster leur notoriété et leurs ventes. Pour le moment, chacun voit midi à sa porte et le raisonnement collectif ne fait pas encore l’unanimité. Mais Jean Bourjade ne désespère pas et reste très positif quant à la création de cette classification qui sera votée d’ici deux ans. Pour lui, « Les beaujolais sont des vins sérieux. Ils sont aussi bons que les vins de Bourgogne. Je n’ai pas peur de le dire. » A bon entendeur…

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Cet article a 4 commentaires

  1. Sokoloff

    A quand le même mouvement sur Fronsac et Canon-Fronsac ?

  2. Sokoloff

    A quand le même mouvement sur Fronsac et Canon-Fronsac ?

  3. Claude C

    Pour avoir déguster sur futs les Morgon des Bons vignerons déjà reconnus, 2012 se présente bien, avec un certain potentiel de garde et permettront d’attendre aisément les trois derniers millésimes

  4. Claude C

    Pour avoir déguster sur futs les Morgon des Bons vignerons déjà reconnus, 2012 se présente bien, avec un certain potentiel de garde et permettront d’attendre aisément les trois derniers millésimes

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