Vinexpo cocktail iDealwine

Vinexpo, côté pile, c’est une semaine dédiée aux rencontres d’affaires, aux dégustations et aux négociations commerciales. Côté face, c’est également un écrin incomparable pour accueillir les professionnels du vin, venus cette année de 150 pays différents. Une occasion unique pour entretenir et développer son réseau professionnel dans un cadre enchanteur. Retour sur quelques-unes de ces inoubliables soirées.

Vinexpo a pleinement réussi son pari pour cette 19e édition, réunissant au Parc des expositions plus de 30 000 visiteurs autour des quelque 2300 exposants venus d’une bonne quarantaine de pays. Les professionnels asiatiques, notamment, étaient présents en force, en tant que visiteurs mais aussi en qualité d’exposants. Cependant, les organisateurs n’avaient pas oublié que si Vinexpo est un lieu de rencontres professionnelles, celles-ci doivent se poursuivre dans un cadre plus détendu et festif, le soir venu. C’est ainsi que, au soir du 18 juin, la Cité du vin, étroitement associée à Vinexpo, a ouvert ses portes à l’Espagne, pays invité d’honneur de cette édition, pour une nocturne exceptionnelle ponctuée d’un buffet de tapas et d’une animation assurée par un trio de flamenco.

Le cœur de la ville de Bordeaux a lui aussi battu au rythme des évènements organisés tout au long de cette semaine. La succession de réceptions a d’ailleurs largement débordé des enceintes de la ville pour remonter jusqu’en haut du Médoc ou s’étirer jusqu’aux confins de Saint-Emilion.  A Bordeaux, Marie-Stéphane Malbec (dont la société de relations presse Lettres de Château a récemment rejoint le giron de l’agence Vizioz Communication) organisait ainsi un dîner autour de plusieurs domaines dans le cadre historique du Chapon Fin, propriété de Sylvie Cazes – et également directrice de la Cité du vin.  L’occasion de goûter une belle série de grands crus de diverses régions. Outre le rosé délicieusement rafraîchissant et aromatique du Château de Ciffre, à Faugères, produit par la famille Lorgeril, ou le superbe Clos des Goisses 2007 de la maison Philipponnat, on pouvait, si on s’y prenait à temps, tremper ses lèvres dans le vosne-romanée les Beaux Monts 2009 de la maison Jadot. Les producteurs de Bordeaux étaient présents en force, offrant à la dégustation de beaux millésimes tels que Cantemerle 1982, Talbot 2000, Marquis de Terme 2010 ou encore Belle-Vue 2009, pilier des coups de cœur d’iDealwine. Château Guiraud était quant à lui offert à la dégustation dans le millésime 1989, somptueux, d’autant qu’il était servi en impériale.

Dans les propriétés, la semaine Vinexpo s’ouvre traditionnellement par une réception offerte au sein de l’un des premiers crus classés. Cette année, le Château Latour accueillait ses hôtes au son du Bagad de Lann-Bihoué, racines bretonnes de la famille Pinault oblige. Après une dégustation des crus classés de Sauternes, le dîner était dressé sur de chicissimes tables de jardin dans la fraîcheur des chais. Un château haut-brion blanc 2009 ouvrait le bal. Servi en magnum, il déployait un nez puissamment floral d’une exceptionnelle fraîcheur. Suivait un festival de grands crus classés proposés dans le millésime 2009 puis dans des années à maturité, venant sublimer le somptueux menu concocté par Michel Guérard (papillote de pomme de terre au caviar, morilles aux asperges, tourte de volaille au foie gras, mascarpone d’abricots confits…). Château Latour avait fait le choix du millésime 1975 pour accompagner un brie truffé, en prélude au dessert exotique arrosé d’un château-d’yquem 2005 encore dans sa prime jeunesse, mais offrant déjà un bouquet incroyablement complexe d’arômes associant fruits confits, zestes d’agrumes et épices douces. Il ne restait plus qu’à ressortir dans une nuit étoilée, cligner des yeux devant les centaines de bougies disséminées à fleur de vigne et achever la soirée au son et aux fusées d’un feu d’artifice tout simplement magique. Un témoignage unique de l’art de vivre à la française qu’incarnent en toute splendeur les grands crus classés de Bordeaux.

Les propriétaires bordelais sont nombreux à ouvrir les portes de leurs belles demeures pour accueillir les clients et relations professionnelles. Ils n’hésitent pas à associer de grandes signatures issues d’autres vignobles français et étrangers. L’une des soirées les plus courues – et les plus décontractées – se tient traditionnellement au Domaine de Chevalier. Cette année, dans une ambiance rendue carrément tropicale par la température, l’invité d’honneur en était Angelo Gaja, venu en personne exhorter les producteurs français à se montrer … plus ardents défenseurs de leurs vins ! Cette soirée offrait l’occasion de déguster les trésors des maisons Zind-Humbrecht, Pol Roger, Alphonse Mellot, Faiveley, du Château Fuissé et d’Olivier Leflaive. Et de goûter, bien sûr, aux vins du domaine de Chevalier : Olivier Bernard avait notamment choisi un millésime « anniversaire », un étonnant 1977 encore vibrant et merveilleusement expressif. Cette fabuleuse sélection était particulièrement mise en valeur par l’exceptionnel plateau que proposait, dans l’ombre des chais, l’inénarrable maître fromager Bernard Antony.

Autre soirée associant plusieurs vignobles, celle du Château Kirwan qui accueillait la maison Jadot pour un dîner « champêtre » des plus raffinés. L’occasion de découvrir – ou de redécouvrir pour les convives ayant dégusté les primeurs en avril – les nouvelles installations : un chai flambant neuf avec ses cuves bétons ovoïdes, surveillée par une salle de dégustation suspendue et vitrée, une

ancienne orangerie transformée en salle à manger de dégustation, magnifique outil pour le développement de l’œnotourisme  (séminaires, …).  Les hôtes du soir, les frères et sœur Schyller et Pierre-Henry Gagey en ont profité pour louer la complémentarité et l’amitié entre Bordeaux et la Bourgogne, ce dernier soulignant le plaisir qu’il avait de venir à Vinexpo depuis 30 ans. Un rapprochement qui mettait en valeur les vertus d’une dimension plus familiale de maisons et châteaux, garante d’une certaine authenticité. Les hôtes accueillaient Daniel Gallacher, le chef écossais du restaurant Racines à Bordeaux, formé notamment chez Ducasse. Après un cocktail marin dans les jardins ombragés de Kirwan, le chef avait choisi une cuisine terrienne savoureuse qui devait laisser pleinement s’exprimer les vins : quasi de veau aux morilles, polenta aux herbes et chèvre ; comté affiné ; moelleux à la pistache, rhubarbe à la verveine, fraises, sorbet à la fraise.

Pour accompagner tous ces mets, les convives ont pu goûter un château-kirwan 2005 – un margaux de haute volée encore plein d’avenir – servi en magnum, ; un chassagne-montrachet 1er cru Morgeot Clos de la Chapelle Duc de Magenta – Louis Jadot 2011 cristallin, plein, et sans doute à son optimum, montrant dans le millésime 2011 de bourgogne blanc, parfois décrié, sous un très beau jour ; le moulin-à-vent Rochegrès 2015, dans le beau style classique du Château des Jacques sur un millésime qui pourrait s’affirmer comme une icône d’ici quelques années. Sans oublier le très prometteur château-kirwan 2015, clin d’œil à l’avenir pour un très joli vin qu’il est urgent d’attendre !

Mais le clou de Vinexpo, c’est la Fête de la Fleur, un évènement hautement convoité, réunissant 1500 convives venus du monde entier pour le Chapître d’intronisation au sein de la Commanderie du Bontemps du Médoc, des Graves, de Sauternes et de Barsac. Chaque détail de la soirée est toujours minutieusement supervisé par la propriété qui l’accueille, sous l’œil vigilant du grand maître Emmanuel Cruse… Cette année l’écrin en était le château Malartic Lagravière. De l’Eau Ecarlate … au vin, il n’y a finalement qu’un pas que l’industriel belge Alfred-Alexandre Bonnie a franchi il y a tout juste 20 ans en rachetant cette propriété de Pessac-Léognan. Aujourd’hui rejoint par son fils Jean-Jacques et son épouse Séverine, la famille n’avait rien laissé au hasard, n’hésitant pas à accélérer le programme d’arrachage d’un bon hectare de vignes pour ériger à la tente accueillant le dîner. Le menu, concocté par le chef Yannick Alleno, s’ouvrait sur une nage rafraichissante de homard en gelée de caviar accompagnée d’un château-malartic-lagravière blanc 2007. Ce dernier était suivi du château-malartic 2000, en rouge, un pessac merveilleusement fondu et abouti. D’autres vins somptueux suivaient pour accompagner un agneau – suprême performance – rosé à la perfection : après le château pichon-lalande 2004, la famille Mentzelopoulous avait fait le choix d’offrir un château-margaux 1996 en hommage à Paul Pontallier, le défunt et emblématique directeur du domaine dont c’était l’un des millésimes préférés. Et on comprend pourquoi, ce 1996 parfaitement fondu s’exprimant dans toute sa plénitude. En apothéose de ce dîner d’exception Sandrine Garbay, maître de chai du château d’Yquem, avait opté pour la fraîcheur et la vivacité d’un 2013. Elégance bordelaise oblige, chacun des grands crus était apporté en musique, sur les notes de Beethoven, Vivaldi ou Haendel, interprétées par le quatuor Modigliani. Elégance des soirées bordelaises, merveilleux moments d’échange avec les acteurs du monde du vin venus des quatre coins de la planète, douceur de cette nuit du solstice d’été… qui voudrait se priver de ces moments irremplaçables ? A l’exception peut-être du week-end des Hospices de Beaune en novembre, il n’existe pas en France d’autre évènement susceptible de faire accourir la planète. Ne tenons-nous pas là une occasion unique de faire rayonner nos grands vins français aux yeux du monde ?

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