Le Château Angélus lance le concept de « vendanges haute couture ». Avec deux cuves de merlots éraflés manuellement, Hubert de Boüard hisse toujours plus haut son niveau d’exigence.

D’après Hubert de Boüard, propriétaire de château Angélus, « le travail de la machine n’égale pas la main de l’homme ». La main et l’œil humain doivent rester les seuls garants de la qualité. Il a donc souhaité initier l’éraflage manuel, à l’issue de la vendange. Une opération minutieuse qui consiste à prélever les grains délicatement sur la grappe à l’aide de deux doigts seulement, avant de les placer directement dans la cuve de fermentation. On pousse alors le respect de la matière « jusqu’à son paroxysme ». Un beau défi pour ce Premier Grand Cru Classé de Saint-Emilion, qui devrait se prolonger à plus grande échelle sur les prochaines vendanges de merlots.

En savoir plus sur le Château Angélus
Géré depuis 1985 par Hubert de Boüard de Laforest, Angélus appartient à cette famille de vignerons depuis le début du 20ème siècle. Il n’a pas été difficile de baptiser ce lieu magique d’où l’on pouvait autrefois entendre sonner l’angélus à la fois par les cloches de la chapelle de Mazerat et celles des églises de Saint-Martin et de Saint-Emilion. Le domaine jouit certes d’un terroir exceptionnel mais apporte aussi la preuve que l’initiative de l’homme a sa place dans l’avènement des plus grands crus : avant 1980, les vins, riches et fruités, manquaient cependant d’élégance ; par la suite, les méthodes de viticulture et de vinification ont été considérablement améliorées, faisant certainement d’Angélus le premier domaine de Saint-Emilion a réaliser un bond qualitatif conséquent, laissant derrière lui bon nombre de ses pairs. Vendanges vertes en juillet pour réduire la proportion de grappes sur chaque pied et améliorer ainsi la qualité des raisins restants, élevage en fûts de chêne neuf, fermentation en cuves inox avec système de contrôle de température, absence de filtration à la mise en bouteilles, ou encore production d’un second vin pour réserver les meilleurs raisins à la cuvée première… Autant de mesures qui ont contribué à forger la complexité et la race extraordinaires des grands Angélus, du magnifique 1988 à aujourd’hui. Même 1992 et 1993, années excessivement pluvieuses, et 1999, marqué par la grêle, sont réussis. De manière générale, les millésimes récents d’Angélus, plus colorés et concentrés que par le passé, offrent des arômes gourmands de fruits noirs, de café moka et de chêne grillé, sans oublier un potentiel de garde impressionnant. La promotion du domaine au rang de 1er Grand Cru Classé en 1996 n’était que la moindre des récompenses…

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