Les vendanges ont pris fin et certaines régions tirent déjà les premières conclusions. La tendance générale est optimiste pour une année qui se définit par un printemps humide, un été superbe et une récolte quantitative et qualitative. Mais là encore, ce ne sont que des généralités. Suivez l’équipe iDealwine à la découverte de ce fameux millésime à travers un grand tour de France.
Bordeaux
Qu’on se le dise, 2018 a demandé beaucoup de travail aux bordelais. Hiver et printemps pluvieux ont donné naissance au mildiou qui a, tout simplement, et malheureusement, ravagé les domaines bio et biodynamiques. Mais une météo estivale favorable a compensé ces événements déplorables. Loin d’abîmer les baies, une légère pluie à la fin de la maturation a débloqué le stress hydrique engendré par l’été caniculaire. Alain Sichel (Président du CIV) qualifie la récolte de « moyenne » en volume, mais qualitative gustativement. Voici une bonne nouvelle après les pertes que certains ont subi en avril 2017 à cause du gel.
Bourgogne
Sujette à la grêle, la Bourgogne a encore tremblé sous le poids de quelques épisodes enregistrés début et mi-juillet. Heureusement, cette fois-ci, le vignoble a été globalement épargné. Ainsi, après un hiver doux, un printemps humide et un été superbe, les premiers coups de sécateurs ont été donnés… fin août ! Fraîcheur et minéralité définissent les vins blancs à venir. Un grand millésime est attendu pour les rouges. Certains osent même la comparaison avec 2009… C’est dire.
Vallée du Rhône
Si nous avons beaucoup entendu parler de la récolte des autres régions, la Vallée du Rhône nous a surpris par sa discrétion. Résumons ce que nous avons pu apprendre. Après un hiver doux, un printemps humide et un bel été, les vendanges ont démarré en fanfare, en avance aussi. Etonnamment, c’est la partie septentrionale qui a donné le la. 2018 se caractérise par une longue période de pluies au printemps, des orages et quelques épisodes de grêle. Cette humidité a laissé les sols se ravitailler en eau avant la chaleur estivale. Si le sud a été partiellement touché par le mildiou, cela ne l’a pas empêché de récolter de grands volumes. De façon générale, l’état sanitaire du vignoble était bon grâce aux conditions climatiques clémentes.
Champagne
Continentale et septentrionale, la Champagne présente de fortes similarités avec la Bourgogne et enregistre aussi une récolte précoce, saine, quantitative et qualitative. Le secret de cette réussite ? Le sol crayeux champenois a parfaitement joué son rôle d’éponge en stockant l’eau des pluies printanières abondantes en les redistribuant aux racines les mois suivants. Pssst ! Tendez l’oreille, il se chuchote que l’année serait propice à la réalisation de cuvées millésimées.
Vallée de la Loire
François Chidaine, avec qui nous échangions il y a encore quelques jours, nous le disait : les raisins de 2018 sont édifiants de pureté. Cela n’a pas été sans peine : avec cette météo chaude et ensoleillée, il fallait à tout prix éviter qu’ils ne se gorgent de sucres et ne donnent des vins trop alcoolisés. Résultat, pour certains, la cadence des vendanges manuelles a été… Sportive ! Mais, de façon générale, quantité et qualité se sont montrées au rendez-vous : des vins très aromatiques et gourmands sont attendus dans toutes les appellations ligériennes. Malheureusement, il convient de noter que certains vignerons s’appliquant à travailler en bio n’ont pas été épargné par le mildiou.
Beaujolais
Alors que les vendanges battaient son plein, Dominique Piron (Président de l’InterBeaujolais) nous avait accordé un entretien téléphonique. Il se réjouissait déjà de la météo (aucune pluie n’est venue gonfler les baies, diluer les arômes et engendrer de maladies cryptogamiques), des belles récoltes et du jus qui en résultaient. Sans trop s’avancer toutefois, le travail n’était pas fini, le vin n’était pas fait. Néanmoins, les avis sont unanimes et élogieux. Soleil et chaleur caractérisent cette année qui a vu naître des baies murissant lentement mais sûrement afin de développer tous leurs arômes. Une belle année donc qui donnera indiscutablement des vins élégants et soyeux, aux tanins fins et ronds, comme cela a déjà pu être défini dans de nombreux domaines.
Languedoc-Roussillon
Comme ailleurs, le millésime était plutôt mal parti. Printemps pluvieux, mildiou rapidement propagé à cause de l’humidité. L’été n’a pas été sans peine : la canicule a nécessité un travail important de gestion de surface foliaire dans les vignes. Malgré cela, les racines sont allées puiser eau et nutriments en profondeur afin de préserver les acidités des grumes. Les vins seront donc parfaitement équilibrés. Voilà qui devraient réconforter les languedociens après les faibles volumes de 2017.
Provence-Corse
Au printemps, si orages et grêles n’ont pas épargné certaines parcelles, les pluies ont permis une bonne recharge hydrique des sols. Une fois le mildiou écarté, les vendanges sont arrivées précocement et se sont étalées sur un mois. Le bon état sanitaire des baies est dû aux longs après-midis ensoleillés, à l’influence du Mistral et à la grande amplitude thermique diurne. Coup de chance (ou bonne gestion du timing), tout était vendangé avant les fortes précipitations du début du mois.
Jura
Ne négligeons pas le Jura qui, lui, peut se vanter d’avoir un millésime magnifique « La plus belle année en volume depuis 2011, voire 1974 » selon le directeur du CIVJ (Comité Interprofessionnel des Vins du Jura). Chez iDealwine, on en connaît à qui cette nouvelle va plaire : nombreux sont les amateurs pointus qui se découvrent un attrait marqué pour cette région. Notons toutefois les conclusions tièdes d’Arbois qui a vu certaines de ces jeunes vignes brûler sous l’effet de la canicule. Mais de façon générale, les rouges seront beaux, dotés d’une belle matière. On peut dire qu’après de petites récoltes les années précédentes, le Jura prend enfin sa revanche.
Sud-Ouest
Ici, le bilan est plutôt mitigé et, contrairement aux autres régions, les baies n’ont pas été récoltées en avance. Le printemps pluvieux et frais a malheureusement laissé le mildiou s’installer. Mais heureusement, à Madiran par exemple, la fraîcheur matinale et les après-midis ensoleillés ont préservé la pureté et l’acidité du fruit, sans les brûler. Moins chanceux, Bergerac a vécu l’été sous une chaleur étouffante, réduisant fortement les acidités. Un millésime varié en fonction des appellations donc. Nous vous conseillons de vous rapprocher des vignerons afin d’en savoir un peu plus sur leur récolte et leurs vins.
En attendant la commercialisation de ce millésime, nous vous invitons à (re)découvrir les précédents, dans la rubrique Saga des millésimes de notre site, afin d’affiner vos critères en vue de vos futurs achats sur iDealwine.
Si j’ai bien compris, année assez hétérogène… Il va falloir se méfier !
Et en Alsace ??? vous n’en parlez pas.
Sud Ouest : pourriez vous de loin en loin parler du Gaillac, qui compte tenu de l’influence de la météo, ne doit pas tout à fait ressemblé à Madiran ou Cahors…
Merci.
C’est un plaisir de lire vos articles…