taxe comportementaleLe gouvernement réfléchit actuellement à l’instauration d’une « taxe comportementale » sur le vin. Autrement dit, un impôt qui viserait, pour répondre à un objectif de santé publique, à lutter contre une consommation excessive en renchérissant le prix du vin : est-ce vraiment une bonne idée ?

Tous ceux qui sont un jour sortis de France peuvent en attester : nos grands crus français sont auréolés d’une renommée planétaire. Robert Parker, qui n’est pas le moindre de nos ambassadeurs sur ce plan, a largement contribué à asseoir cette notoriété auprès d’un public américain dans un premier temps, et désormais mondial. Il affirmait encore très récemment, dans une interview accordée au magazine Terre de vins, que les vins de Bordeaux sont « les meilleurs au monde ».  De fait, les vins français sont issus d’un secteur économique qui pèse lourd dans notre économie : avec plus de 500 000 emplois directs et indirects, il constitue en effet le 2ème poste excédentaire de notre balance commerciale (7,6 milliards d’euros en 2012). Rappelons aussi que la France demeure le premier producteur mondial de vin. A l’heure où la Mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale (Mecss) du Sénat étudie l’opportunité d’assujettir le vin à cette fameuse taxe dite comportementale, on a du mal à imaginer que les conséquences ne soient pas néfastes pour tout un pan de notre économie.

Ceux que l’on appelle les « enjeux de santé publique » doivent-ils primer sur les bons chiffres de ventes à l’export ? Encore faudrait-il prouver l’efficacité d’une telle taxe ! De fait, les Français ont progressivement changé leur mode de consommation de vin. Et cela, ils le doivent au moins autant à l’évolution du mode de vie et aux bénéfices démontrés du French Paradox qu’à ceux de  la loi Evin. Aujourd’hui, les Français consomment moins, mais des produits de meilleure qualité. Par ailleurs, les exemples d’autres pays européens montrent que l’introduction d’une telle taxe peut entraîner des conséquences inverses de l’effet désiré : insensibilité à la hausse de prix, report de consommation vers des produits plus néfastes. Si on regarde du côté de l’Espagne, où les alcools sont moins taxés, la consommation per capita y est 20% inférieure qu’en France et en Angleterre. Alors, évitons d’adresser au monde entier ce signal désastreux pour la filière et pour note société que constituerait l’instauration d’un tel impôt, d’une « amende », selon les mots de Nicolas de Rouyn dans son Blog Bon Vivant.

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