Chateau ClarkeA Vinexpo le jour, dans les vignes le soir. Telle est la recette éprouvée par le monde du vin à Bordeaux, inimitable cocktail qui fait vibrer les amateurs accourus du monde entier. C’est ainsi que la semaine dernière, la Baronne de Rothschild avait convié un plateau choisi de 180 invités – savant mélange de vin et de finance –  à dîner dans les jardins d’un Château Clarke en pleine renaissance.

La soirée débutait par une jolie découverte en musique des jardins de Château Clarke, alliant le raffinement de la tradition dans la roseraie planté par le Baron de Rothschild à la modernité des sculptures disséminées sur les pelouses, face aux vignes ou au pied de l’étang bordé de roseaux. Aux côtés des œuvres de Bernar Venet et de Lynn Chadwick, mention spéciale pour le banc de Pablo Reinoso, un artiste franco-argentin qui a le talent de jouer avec les lignes d’un simple siège pour en faire une création joyeuse et exubérante.

Chateau-Clarke-2Ariane de Rothschild, maîtresse attentive des lieux, n’avait laissé aucun détail au hasard. Une tradition familiale dans laquelle elle semble s’être coulée avec une remarquable énergie, pour redonner vie à la propriété. Sous la houlette de Fabrice Darmaillacq, Directeur technique du domaine depuis 2016, le vignoble retrouve une nouvelle vigueur et les vins en bénéficient pleinement. Nous avions eu l’occasion de l’interroger l’année dernière, un échange à retrouver ici.

L’art de vivre étant l’un des volets que la famille développe avec talent, la gastronomie, forcément est à l’honneur. Au piano, le chef Julien Gatillon, qui veille non seulement sur les restaurant 1920 de Megève, auquel il a apporté, puis confirmé sa deuxième étoile, mais aussi sur l’ensemble des huit établissements que gère le groupe dans cette station découverte et lancée par… une femme, Noémie de Rothschild.

Au cours du dîner, un tour du monde à la découverte des vins produits par la famille Rothschild avait été organisé pour accompagner chacun des plats.

Chateau Clarke-3Le Merle Blanc 2018 de Clarke, un blanc délicieusement rafraîchissant, devenu une rareté (3 hectares de vignes en production) accompagnait l’entrée composée d’un omble des Cévennes. Une élégante manière de nous dire combien le jeune chef apprécie la pêche. Elégant, ce joli exemple d’assemblage bordelais réunit sauvignon blanc (70%), sauvignon gris (10%), sémillon (10%) et muscadelle (10%).

Château Clarke 2010. Le grand vin de la propriété était servi sur une poitrine de volaille fermière grillée, relevé d’une succulente réduction de jus bordelais. Est-ce la part de merlot dans l’assemblage qui lui confère cette rondeur savoureuse ? Conservé en jéroboam, ce vin

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semble avoir encore la vie devant lui !

Bien sûr, tout le monde attendait le buffet de fromages : parfaitement irrésistible, il offrait aux convives une leçon de Brie. Car à la ferme des Trente Arpents le Brie de Meaux fermier a fait des émules, et les fromages incorporent désormais la truffe – un délice bien connu des gourmets – mais aussi le poivre du Népal, la moutarde de Meaux. Sans oublier la tommette Merle Rouge, affinée au marc de vin rouge… Inutile de préciser qu’aucun spécimen n’a été tenu à l’écart ;). D’autant que c’est à un tour du monde des vins que nous étions conviés pour les accompagner.

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Au choix, Baroness Nadine 2016, un chardonnay exotique et vibrant, tout droit venu du Cap, et issu d’un partenariat entre les familles Rupert et Rothschild. Ou alors Macàn 2014, le rioja produit en association avec la famille Alvarez, de Vega Sicilia. Gros coup de cœur pour ce nectar pleinement épanoui, fondu, exubérant.

Pour parachever cette soirée de haut vol, la ronde des desserts était accompagnée d’un malbec cultivé à  Mendoza, Flechas de los Andes 2013. Une belle manière d’illustrer le dynamisme de cette génération aux commandes du groupe. Audacieuse, gardienne d’un certain art de vivre et soucieuse de ses racines, mais plus que jamais entreprenante et ouverte sur le monde.

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