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Conflit en Ukraine, crise sanitaire à Hong Kong ; la superposition de crises soulève de nombreuses questions sur l’état du marché du vin et celui des enchères. Dressons un point sur l’activité dans ce contexte bien particulier avec Lionel Cuenca, Directeur Général délégué d’iDealwine.

Quel est l’état des lieux actuel du marché du vin et des enchères ?

« Depuis quelques mois, voire depuis quelques années, on assiste à une nouvelle tendance : le marché reste extrêmement dynamique dans un contexte pourtant difficile, avec un engouement qui se concentre sur certains vins iconiques. Du jamais vu ! En 2020, puis en 2021, les épisodes successifs de confinement et de couvre-feu liés à la crise sanitaire ont contribué au développement des enchères on-line. Leur succès ne se dément pas. Notre dernière vente record en juillet 2021 en apporte la preuve (un double magnum d’Echézeaux 2006 du domaine Bizot, adjugé plus de 41 000€). Le prix des vins s’inscrit donc en forte hausse, avec des surenchères marquées, une situation inédite. »

Quels changements observez-vous depuis l’annonce de la guerre en Ukraine ?

« Il est certes un peu tôt pour le dire, nous n’avons pas suffisamment de recul sur les évènements mais nous restons très attentifs. Je précise que la Russie et l’Ukraine ne font pas partie de nos principaux marchés, ils représentent entre 1 et 2% de notre chiffre d’affaires. Les conséquences de cette crise seront sans doute perceptible à plus long terme. 

A priori, les régions les plus susceptibles d’être touchées par cette crise sont la Champagne et la Bourgogne, car ce sont les plus représentées dans les exportations vers la Russie, des tendances à surveiller, donc. Toutefois, dans le cas de la Bourgogne, la rareté des vins est telle que la perte d’un marché comme la Russie n’aura pas vraiment de conséquences. Quant à la Champagne, elle exporte un beau volume de vin, certes, mais celui-ci demeure infime dans le total de ses ventes (1,5%).

A moyen terme, nous restons attentifs car en cas de repli boursier, certains vins, les moins prestigieux, ou dans des millésimes moins recherchés, pourraient voir leurs cours marquer le pas. »

Venons-en à L’Asie. Quelles pourraient être les conséquences de la crise sanitaire à Hong Kong ?

« iDealwine est très présent sur le marché asiatique, notamment depuis 2013 avec l’ouverture de notre bureau de représentation à Hong Kong. La crise liée au variant Omicron soulève aujourd’hui de nombreuses questions concernant les conséquences potentielles sur le marché des enchères de grands vins. Il existe un décalage entre la situation sanitaire sur place et celle que nous vivons en France à l’heure où nous envisageons une sortie de crise. La population hongkongaise traverse actuellement une période de restriction stricte. Toutefois, nous avons pu observer depuis le début de la pandémie que si la demande peut parfois marquer une pause durant quelques semaines, le rebond est ensuite extrêmement fort. Hong Kong demeure un marché demandeur de grands vins rares. Nos clients sont insatiables !

D’ailleurs je tiens aussi à préciser que jusqu’à maintenant, la valeur moyenne des vins acquis par nos clients de Hong Kong a continuellement augmenté, année après année. Le potentiel demeure énorme. Parallèlement, un pays comme Singapour connait lui aussi une croissance soutenue, et nous y accélérons le rythme de nos expéditions actuellement pour satisfaire cette demande qui se développe rapidement».

Etes-vous inquiets pour le développement de vos activités ?

« Le marché asiatique étant une zone importante dans le chiffre d’affaires d’iDealwine, un durcissement des mesures sanitaires à Hong Kong pourrait brièvement peser sur la demande émanant de cette zone. Toutefois, les vins acquis par les Asiatiques sont également très recherchés sur d’autres marchés, je rappelle que nos clients sont issus de 60 pays, ce qui permet de lisser les risques. Concernant le conflit russo-ukrainien, les conséquences sont pour l’instant indirectes et doivent être évaluées sur le long terme. Le cumul de ces crises reste donc à surveiller de près. Nous devrons être attentifs, mais nous constatons que, en dépit de ces tristes évènements, le mois de mars a démarré sur une très belle dynamique. La dernière vente qui s’est achevée sur iDealwine le 10 mars a enregistré d’excellents taux d’exécution : 62% en volume, et 92% en valeur. Le vin reste une valeur sûre.

Par ailleurs, je tiens à souligner que la part des acheteurs français dans nos ventes demeure majoritaire : une bouteille sur deux adjugée sur le site est vendue dans l’Hexagone. Depuis 20 ans, nous avons toujours pu compter, en tant de crise, sur un socle solide d’amateurs fidèles. Ils l’ont encore prouvé dans les enchères achevées cette semaine. Nous avons déjà expérimenté une telle situation en 2008, en 2011, puis, plus récemment, lors de la crise sanitaire. Que nos clients français, présents depuis les débuts du site pour certains, en soient sincèrement remerciés ! Le modèle d’iDealwine a prouvé depuis 20 ans sa robustesse et sa capacité de résilience, je suis confiant. » 

A très court terme, pouvez-vous nous en dire plus sur la mobilisation d’iDealwine en faveur des populations ukrainiennes ?

« iDealwine se mobilise activement pour les populations civiles ukrainiennes, en contribuant à l’organisation d’une vente caritative de vin. Nous avons en effet répondu à l’appel de Laurent Fortin, Consul honoraire d’Ukraine en Aquitaine et directeur général du Château Dauzac. Tous les domaines viticoles sont invités à participer par un don de vin à cette vente, de même que les particuliers, acheteurs ou vendeurs sur la plateforme d’iDealwine, désireux d’offrir quelques flacons. La vente débutera en ligne fin mars, de très beaux lots s’annoncent déjà. »

Pour plus d’informations sur cette opération au bénéfice de l’association Ukraine Amitié, rendez-vous ici !

Voir les ventes de vin sur iDealwine

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