Comme tous les quinze jours, nous lançons une nouvelle vente aux enchères on-line sur iDealwine. Bordeaux, Bourgogne, vallée du Rhône, de la Loire, Alsace, Champagne et autres vignobles plus exotiques viennent garnir les rangs de cette vente fournie, où l’on pourra tant trouver les étiquettes mythiques que les potentielles bonnes affaires qui échapperaient à d’autres… Alors faites de la place dans votre cave et faites-vous plaisir.

Aujourd’hui, pour vous présenter cette vente, nous avons choisi (pour changer un peu) de vous concocter une petite liste d’accords mets/musique qui vous servira de bande originale lors de vos dégustations ! Réunir un vieux millésime et un enregistrement de l’époque, c’est l’occasion de voyager dans le temps de manière encore plus intense ! A l’heure où Internet peut vous fournir facilement en vieilles chansons, et encore plus facilement en vieux millésimes (iDealwine est là pour ça, entre autres !), il est désormais facile de s’offrir quelques parenthèses temporelles des plus agréables !

Alors commençons par les années folles ! On vous l’accorde, il n’a pas été facile de trouver une chanson de 1928 qui parle à tout le monde… Pour le Château Lafite-Rothschild, on vous conseillera tout de même de rire avec vos amis sur un air de Fernandel, puisque ce dernier fit ses débuts en 1928 à Bobino (Félicie… non, pas tout de suite). L’année suivante, alliez la Hongrie et la Normandie, puisqu’en écoutant le quatuor à cordes n°4 de Béla Bartók, vous dégusterez un calvados du pays d’Auge des plus  désirables…

1938 : le fou le plus chantant de France sort son tonitruant Je Chante. C’est donc avec entrain que vous déboucherez  une bouteille de Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande. Passées les heures sombres, vous pourrez rêver, sur une année aussi sublime que la belle de Cadix, grâce au Château Ducru-Beaucaillou 1945 qui précèdera le Clos des Lambrays de 1946 (parfait avec un Ornithology, de Charlie Parker, ou La Mer, de Charles Trenet, si vous êtes sur la côte).

Mais voici déjà les années 1950 ! Et un véritable dilemme surgit au moment de déboucher ce Cheval Blanc 1950… Se fier au nom du vin et opter pour Georges Brassens et sa célèbre complainte, ou bien à l’année du millésime ? Si vous choisissez la seconde option, aucune hésitation à avoir, foncez sur le C’est si bon de Louis Armstrong, qui répondra parfaitement à la profondeur de ce grand Bordeaux. Et pour les indécis, nous vous signalons qu’il y a deux bouteilles en vente (sans parler des millésimes 1953, 1955, 1973, 1975, 1979, 1980, 1981, 1983, 1984, 1985, 1986, 1987, 1989, 1992, 1993, 1995, 1996, 1998, 2000, 2001 et 2004, pour être complet) ! Sur le Château Haut-Brion 1955, nous vous conseillons d’opter pour le premier tube rock n’ roll de l’histoire avec Rock around the Clock ! Rock n’ Roll will never die, chantait Neil Young, Haut-Brion will never get too old, chante-t-on chez iDealwine. Si vous voulez vous dégourdir les bottes, direction l’Italie en 1957, avec un Barolo Pio Cesare, ou, en France, un Château de Rayne-Vigneau… en 12 exemplaires, à déguster sur un Quand on a que l’amour. C’est ensuite grâce à un Château Lynch Bages que vous tournoierez, avec du canard (duck walk oblige),  sur les riffs endiablés de Chuck Berry et son éternel Johnny B. Goode, qui, à l’image du vin associé, n’ont pas pris une ride, Maître Philippe Barret ne nous contredira pas sur ce point ! Retour en France, et plus particulièrement en Bourgogne, avec ces deux bouteilles de Vosne-Romanée 1er Cru Les Beaux-Monts Noëllat 1959, que vous servirez en chantant Ne me quitte pas, à mesure que se videront les flacons…

1960 est venu, avec son lot des châteaux Figeac et Montrose, soutenus par un beau magnum de Haut-Marbuzet, tandis que résonne au loin Georgia on my Mind… Pour 1961, pourquoi ne pas opter pour un Corton-Charlemagne de Bouchard Père & Fils avec un verre d’Aragon, mis en musique par Léo Ferré ? C’est ainsi que les hommes vivent ! 1962. Cette année-là, les Beatles sortent leur premier album ! Cela mérite bien un Château Ausone, qui précèdera de sublimes magnums de Château Latour 1963 sur les airs suaves et apaisants de Carlos Jobim, Getz et Gilberto  (The Girl From Ipanema, Corcovado…). En 1964, Zorro est arrivé. C’est donc avec lui, et entre amis (Les copains d’abord !) que vous déboucherez, Vous permettez, Monsieur, à La Montagne, une bouteille de Dom Pérignon, avec celle qui est la plus belle pour aller danser, surtout s’il y a les Jumelles Côtes-Rôtie de Paul Jaboulet Aîné à côté! The times they are a-Changin, passons donc à 1965, avec une belle collection de Mouton Rothschild, à ouvrir sur un Four Tops, un Beach Boys ou un Herman’s Hermits, puisque No Milk Today au mariage de Johnny et Sylvie. Pour fêter 1966, rien de mieux qu’un Pontet-Canet, à boire avec ce mystérieux stranger in the night, Michelle, et tous ces gens-là. D’ailleurs cette même année, une Comtesse de Lalande vous regarde avec insistance en chantant Love me please Love me. En 1967, c’est un château Yquem (présent par ailleurs dans de nombreux millésimes) que vous ouvrirez, à moins que vous préfériez un Clos Fourtet ou un autre Latour, parfait pour accompagner le premier The Doors, Nina Simone. Are You experienced ? vous demande Jimi Hendrix. « Oui, j’ai déjà goûté, un Pontet-Canet 1967 » lui répondez-vous. Et à défaut, il y en a 6 dans cette vente pour vous rattraper ! En écrivant une letter aux Box Tops, vous atteignez 1968 et un Château Giscours pour poser votre diamant sur l’album blanc des Beatles. Une fois rassasié, pourquoi ne pas insister avec un Château Pape Clément, un Gruaud-Larose ou un Léoville Las Cases, à déguster avec Mrs. Robinson, en saupoudrant vos viandes rouges de Saucerful of secrets, assis sur le dock of the bay ? Vous l’attendiez sans doute, nous y voici ! 1969, année érotique, c’est donc dans l’avion pour Woodstock que vous dinerez en débouchant (chastement ?) La Grande Dame Veuve Clicquot, avec La Gaffelière. La douceur d’un Mouton Rothschild bien vieilli conviendra parfaitement à vos Nights in white Satin… jusqu’en 70.

1970 ! Un château Beychevelle, ou un château Ausone de la même année s’imposent sur les Jackson 5 et Elton John (Your Song). En admirant L’aigle Noir, avec la Lady D’Arbanville, vous céderez également pour un Barolo DOCG Selezione Francesco Rinaldi. Pour 1971, un Canon La Gaffelière, un Lafite Rothschild ou un Château Beychevelle accompagneront, de leurs tanins fondus par le temps, la douceur de la ballade de Melody Nelson. En finesse, un Grand Cru Château Corton Grancey Louis Latour se marie parfaitement avec Stairway To Heaven, quand l’Echézeaux Grand Cru de Faiveley sublime le Brown Sugar  des pierres qui roulent. 1972, C’est un prémonitoire Château Justices, qui cassera notre chronologie pour se boire avec un peu d’électro des années 2000 du groupe du même nom. A moins que vous n’ayez eu la chance d’écouter Alan Stivell à l’Olympia… En 1973, pour le retour sur scène d’Eric Clapton,  rien de mieux que du Figeac ! Si vous êtes nés en 1974, pourquoi ne s’offrir un sublime flacon de Cristal Louis Roederer de la même année, à ouvrir on the beach avec un bon vieux Neil Young ?

Pour revivre 1975, débouchez un Château Beychevelle, avec vos amis Stéphanois et Bernard Lavilliers. Pour 1976, un Château Margaux, par exemple, à Vancouver, avec Véronique.  1977, c’est Pétrus ! A vin exceptionnel, album exceptionnel avec Hotel California, Rockollection ou, plus proche du Bordelais, un disque du plus célèbre moustachu d’Astaffort ! A noter que Pétrus est également présent dans cette sublime vente dans les millésimes 1987, 1992, 1994 et 2006. Pour 1978, nous vous conseillons (de manière non-désintéressée !) de succomber pour un Bonnes-Mares du Domaine Comte Georges de Vogüé, ou un Clos de Vougeot d’Antonin Rodet, en dansant sur Grease ou les Bee Gees.  En 1979, cédez pour un autre Figeac, les vins de Bordeaux vieillissant mieux que le célèbre tube de Patrick Hernandez !

A partir des années 1980, tout s’accélère. Tous les Bordeaux cités précédemment sont présents dans de nombreux millésimes de ces 35 dernières années (dont beaucoup de 1982, comme Margaux ou Figeac, 1989 et 1990, 2009 et 2010 les trois plus grandes années). Enormément de grands vins dans tous les millésimes sont donc en vente, et de toutes les régions. Impossible donc d’en dresser une liste par millésime dans cet article, mais notez tout de même la présence de vins du Domaine de la Romanée-Conti : le mythique Romanée-Conti Grand Cru lui-même, de 1992 (peu d’albums ont le niveau de ce vin, mais pourquoi pas l’Unplugged de Clapton, sorti la même année ?), et de Richebourg des millésimes 2006 et 2010.

Immanquable également, dans le Rhône, la présence de Château Rayas, en 1995, 1999, 2001, 2003, 2004, 2006, 2007, à écouter sur des airs traditionnels provençaux, mais également de Château de Beaucastel (2005), ou du domaine Charvin (2009,2010, 2011). En Côte-Rôtie, des vins du Domaine Jamet attireront votre attention, tandis que des Hermitage Ermitage sont présents à travers les maisons Chapoutier ou Guigal, et Jean-Louis Chave. A déguster du Nord au Sud en écoutant bien sûr Nationale 7.

Dans la Loire, vous pourrez vous offrir de beaux Clos Rougeard, des vins de l’excellent domaine Didier Dagueneau, ou du domaine Huet. On vous épargne Michel Delpech et son Loir-et-Cher, en revanche.

En Alsace, vous succomberez aux Gewurztraminer vendanges tardives des domaines Trimbach, Zind-Humbrecht, ou Faller. Pour les pinots gris, dirigez-vous là encore vers les domaines Weinbach (Clos des Capucins), Muré, ou Zind-Humbrecht. Vous remarquerez également la présence de Riesling Grand Cru Kriedenweiss Kastelberg et Wiebelsberg, et de Riesling Heissenberg Ostertag.

Vous l’aurez remarqué, notre liste musicale est très incomplète (je vous entends déjà dire que nous n’avons pas mis Edith Piaf, Deep Purple ou Téléphone), mais la vente, elle, est extrêmement riche en grands vins de tous les styles et de toutes les régions. Ne laissez pas passer l’occasion, et saisissez cette belle opportunité, qui dure jusqu’au 28 janvier. A vos enchères, et bonne chance !

Hasta Luego !

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