Portés par la bonne tenue du prix des grands crus bordelais, Les indices iDealwine ont débuté l’année 2013 sur une note optimiste. Certes, leur hausse est moins marquée que celle du CAC40 (+4,36%) mais l’indice composite iDealwine 100 enregistre tout de même à fin janvier une progression de 2,19%, autant dire un bon début sur un marché traditionnellement calme durant les premières semaines de l’année.
Les principaux facteurs de hausse de l’indice composite iDealwine 100 d’iDealwine sont à rechercher avant tout du côté de Bordeaux. Soumis à une cure d’assainissement tout au long de l’année 2012, les grands crus classés bordelais (ou assimilés) avaient achevé l’exercice sur une micro-performance (+0.93%). En janvier, Les premières ventes ont démontré que l’intérêt des amateurs ne se dément pas pour les belles signatures du vignoble. Certains domaines ont particulièrement contribué à doper l’indice iDealwine® Bordeaux, et permettent d’expliquer sa performance de +4,02% en janvier : ainsi, Petrus s’impose en tant que valeur sûre, notamment sur les millésimes déjà matures tels que 1985 (1116€, +18%) ou 1986 (1081€, +15%). Une tendance qui permet d’augurer de belles performances pour les années plus récentes de cette star de Pomerol.
En Bourgogne, la frénésie spéculative observée au cours des derniers mois sur quelques grandes signatures de la côte de Nuits s’est provisoirement calmée : l’indice iDealwine® Bourgogne limite ainsi la hausse à 1,74% en janvier. Mais attention, on note que les grands amateurs sont désormais prêts à élargir le spectre de leurs recherches. Certes, des noms comme Henri Jayer, Rousseau, Roumier ou Mugnier continuent à afficher des prix record dans les ventes aux enchères de vin. Quelques exemples enregistrés au cours du mois de janvier 2013 le montrent : Musigny 1985 (Mugnier) : 931€, Chambertin Clos de Bèze 1983 (Armand Rousseau) : 536€. Pour autant, ces producteurs ne détiennent plus le monopole de la flambée des cours. L’appétit des amateurs s’étend en effet aux vins des différents domaines Gros (et notamment les millésimes matures issus du domaine Jean Gros), ceux des domaines Dugat, Prieur, Confuron et, en côte de Beaune, Hubert de Montille ou Bonneau du Martray.
On notera que, longtemps, les grands domaines bourguignons se sont montrés réticents à entrer dans le jeu des enchères, qu’ils jugeaient inutile, voire dangereusement spéculatif. Cette époque, pour une bonne partie d’entre eux, appartient bel et bien au passé ! Car ils sont finalement de plus en plus nombreux à succomber aux attraits de l’Asie, et à offrir à la vente quelques-uns de leurs précieux flacons. On a ainsi récemment vu exploser les cours des vins des domaines Dujac et Roulot sur la scène hongkongaise. Présenter des flacons directement issus du domaine constitue indéniablement un argument déterminant pour séduire les enchérisseurs. Et ça marche. Un lot de six bouteilles de Clos de la Roche 1978 du domaine Dujac a ainsi atteint HKD 221400 (21075€, soit 3512€ la bouteille), ce qui représente une hausse de 175% par rapport à la cote habituelle de ce vin. Le même vin, présenté en jéroboam, s’est même vendu 16800€ ! Et dans le millésime 1990 il a atteint 1873€ la bouteille, une véritable explosion de cours (+500%). L’une des conséquences de cet élargissement de la demande à des domaines plus variés est de freiner la hausse spéculative sur le prix des vins du domaine de la Romanée Conti. On a même enregistré à Hongkong en janvier des prix de vente inférieurs à ceux pratiqués dans les ventes aux enchères françaises ! Un ajustement sans doute provisoire en raison de la rareté des vins, mais qui mérite tout de même d’être souligné.
La situation reste plus stable dans la vallée du Rhône et l’indice iDealwine® n’a pratiquement pas bougé en janvier (0,28%). Pour l’instant l’appétit asiatique reste contenu sur ces vins. Pour autant il semble peu probable que les cours des grands vins de cette région, tant au nord (Hermitage, Côte-Rôtie) qu’au sud (Châteauneuf du Pape) restent longtemps à l’écart de l’élargissement de la demande, que l’on constate au niveau mondial. D’autant que le marché américain se réveille lui aussi après quelques années d’éclipse, la scène asiatique ayant capté les feux des projecteurs, monopolisant l’organisation des très grandes ventes. Par ailleurs, on connaît l’appétit américain pour les vins de la vallée du Rhône, dont l’un des plus ardents défenseurs n’est autre que … Robert Parker. Pour l’instant, les grands classiques de la région poursuivent une progression régulière : c’est vrai pour les vins de château Rayas, du Clos des Papes ou du domaine Henri Bonneau. Au nord, les grands côte-rôties de Guigal sont recherchés dans les millésimes matures. Quant aux hermitages de Jean-Louis Chave, leur succès n’a jamais réellement été remis en question et les prix progressent eux aussi régulièrement. Mais cette tendance pourrait évoluer, et peut-être s’intensifier au cours de l’année.
Toutes régions confondues, le marché des grands crus va sans doute traverser des phases incertaines en 2013, et les prix des grands crus pourraient subir des variations parfois hiératiques dans les ventes aux enchères. Pour autant, il faut garder à l’esprit que non seulement la demande est solide, mais qu’elle s’étend à de nouveaux marchés consommateurs. L’intérêt de ces nouveaux acheteurs se porte sans complexe ni idée préconçue sur une gamme élargie de vins et de régions productrices. Une formidable opportunité pour l’ensemble des grands vignobles du monde ! Les vins français devraient en bénéficier, c’est sûr, mais dans un contexte concurrentiel accru.
Les indices iDealwine | |||
Valeur à fin janvier |
Variation mensuelle |
Variation 2013 |
|
Indice iDealwine 100 |
901 |
2,19% |
2,19% |
Indice iDealwine Bordeaux |
250 |
4,02% |
4,02% |
Indice iDealwine Bourgogne |
546 |
1,74% |
1,74% |
Indice iDealwine Rhône |
105 |
0,28% |
0,28% |
CAC40 |
3778 |
4,36% |
4,36% |
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