Encheres electroniques iDealwine

Chaque année, l’équipe iDealwine s’affaire et passe en revue les enchères de l’exercice tout juste achevé, afin d’y déceler les tendances qui se dessinent et d’identifier les régions, les domaines à suivre tout particulièrement. Cette analyse donne lieu à la publication du Baromètre des enchères de vin, un document exhaustif et indispensable à l’amateur en quête de conseils pour bien gérer sa cave. Pour vous faire patienter, Angélique de Lencquesaing vous livre quelques pistes de réflexion, au travers des cinq tendances qu’elle a identifiées.

vin en vente sur iDealwine

1. Une forte tension à l’achat sur les signatures les plus rares de Bourgogne, de la vallée du Rhône et du Jura, tout particulièrement

A la clé, des niveaux de prix record vont continuer à s’établir, certains amateurs semblant prêts à tout pour compléter leur collection de grands crus. Parmi les signatures les plus recherchées du moment, les domaines Leroy et d’Auvenay, le domaine Bizot, le Château Rayas, à Châteauneuf du Pape, les domaines des Miroirs ou des Murmures, dans le Jura… le flacon le plus cher de 2021 (en équivalent bouteille de 75cl) est en effet un musigny 2006 du domaine Leroy, adjugé 28 244€.

Dans ce contexte, il est intéressant, plus que jamais, de regarder du côté des signatures émergentes, voire, des régions encore éloignées des projecteurs.

2. Un prisme bio, biodynamique et nature qui s’intensifie

Les vignobles conduits selon des pratiques conventionnelles sont désormais minoritaires dans les enchères. Ils n’ont représenté que 48% des flacons adjugés en 2021. Qu’il s’agisse des vins de Loire, du Jura et d’Auvergne ou même parfois de régions plus classiques comme la Bourgogne ou la vallée du Rhône, les vins nature font le buzz, c’est indéniable. Et les amateurs ne recherchent plus l’indication d’AOC, ni même de région, de « simples » vins de France s’envolent dans les enchères. Il s’agit le plus souvent de cuvées dont le producteur n’a pas revendiqué l’AOC, à l’instar des vins jurassiens du domaine des Miroirs, dont la cuvée « I need the sun » 2015 a été acquise pour 1 903€ par un amateur de Hong Kong. Ou encore de vignerons qui ont abandonné le recours à l’indication de l’AOC, la notoriété de la cuvée ne le rendant plus nécessaire. C’est le cas, par exemple de la cuvée Les Noëls de Montbenault, produite en Anjou par Richard Leroy, dont un 2018 a été adjugé 289€.

3. De nouvelles opportunités … à Bordeaux

Dans ce contexte de forte hausse des prix, il faut regarder… du côté de Bordeaux, une région que nombre d’amateurs ont délaissée ces dernières années pour aller explorer des vignobles plus pionniers. Dans les millésimes dotés d’une certaine maturité, entre 5 et 10 ans d’âge, voire plus, les prix peuvent aujourd’hui s’avérer attractifs. Par ailleurs, en choisissant de beaux millésimes de garde, les grands crus, dotés d’une jolie notoriété sur le marché international, ont toutes les chances de se valoriser dans le temps. Car cette région est toujours la plus représentée, en termes de volumes échangés aux enchères : en 2021, 41% des flacons adjugés étaient issus du vignoble girondin.

4. Plus aucune région n’est à l’écart

Pour réussir dans la constitution d’une belle cave patrimoniale, il n’est plus impératif de respecter les traditionnels critères de répartition entre les différentes régions. Dans tous les vignobles, on retrouve des vignerons formidables, charismatiques, qui par leur talent tirent vers le haut l’ensemble de leurs confrères, ou tout du moins ouvrent le débat. C’est ainsi que dans des régions absentes des enchères jusqu’à il y peu, on voit aujourd’hui de grands vins faire l’objet de sérieuses bagarres d’enchères. Parmi celles-ci on peut citer le Languedoc (Grange des Pères, Mas Daumas Gassac, Peyre Rose, Petite Sibérie du Clos des Fées, Léon Barral…), le Beaujolais (Lapierre, Yvon Metras…)… Quant à la Loire, au sein du TOP5 des flacons les plus chers, 4 flacons dépassent le seuil des 1000€ de prix d’adjudication. Une consécration pour les domaines concernés (Dagueneau, Caillard – Jardins Esméraldins -, Clos Rougeard et Calcutt).

5. Les grands formats, un choix judicieux

Les vins élevés dans des flacons de grande contenance concentrent de nombreux atouts : ils vieillissent plus harmonieusement qu’en bouteille et se conservent plus longtemps. Par ailleurs, dans les domaines dont la production est importante, les grands formats sont par définition plus rares. Dans le temps, cette rareté s’intensifie, assurant à son propriétaire une valorisation qui va au-delà du seul multiple (par rapport au format bouteille). Avec les années, l’écart se creuse… Il est donc intéressant de rechercher les vins proposés en magnum, en double-magnum ou jéroboam, voire en impériale. La région de Bordeaux en est la principale pourvoyeuse, mais on en trouve également dans la vallée du Rhône. En Bourgogne, du fait de la taille des exploitations et des surfaces cultivées, les grands flacons sont plus rares, et donc encore plus âprement disputés aux enchères. C’est d’ailleurs un jéroboam d’Echézeaux 2006 du domaine Bizot qui s’est installé en haut du podium en 2021, adjugé 41 752€.

Ces cinq tendances feront l’objet d’une analyse détaillée dans le prochain Baromètre des enchères 2022 d’iDealwine, à paraître début mars. Encore un peu de patience ! D’ici là, consultez nos derniers rapports d’enchères, ou demandez une estimation de vos vins en vue de revendre votre cave.

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