Au premier semestre 2015, les investissements chinois en France représentaient déjà l’équivalent de ceux de l’ensemble de l’année 2014. Ils comprennent notamment de nombreux rachats de propriétés viticoles, pour l’essentiel bordelaises.
Mercredi 4 novembre, un rapport a été publié par les députés, François Scellier (apparenté LR) et Philippe Kemel (PS) pour dresser un état des lieux des investissements étrangers en France. Ce rapport confirme que les Etats-Unis restent le premier investisseur étranger dans le pays, avec 22,3% des investissements étrangers sur le territoire. Les Britanniques se placent en deuxième position avec 14,5% et les Allemands troisièmes avec 14,2%. Finalement, les Chinois ne représentent que 0,6% de cet ensemble. Cependant lorsque l’on s’intéresse non plus aux stocks d’investissement, mais aux flux (IDE), la part des pays émergents augmente légèrement – tout en restant encore limitée – : 1% des flux d’investissements étrangers provenaient de Chine entre 2010 et 2012 et 2% de Russie. Cela laisse tout de même 92% de flux d’investissements qui proviennent de pays industrialisés de longue date, dont 62% de l’Union Européenne et 9% des États-Unis. A titre de comparaison, au Royaume-Uni, la Chine représente 6% des investissements étrangers. La France se place en cinquième position en termes de stock d’investissements étrangers sur son sol, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni, Hong-Kong et l’Allemagne.
Les investissements chinois dans l’hexagone restent donc limités mais s’affichent en progression. Sur le seul premier semestre 2015, ces derniers ont atteint 3,1 milliards de dollars, soit presque autant que sur l’ensemble de l’année 2014 (3,6 milliards de dollars). Selon le Dragon Index, publié par le fonds d’investissement A Capital, « après deux années stables, l’année 2015 s’oriente vers un millésime record ». Pour autant, la France est toujours derrière le Grande-Bretagne qui demeure la destination européenne favorite des Chinois puisque entre 2000 et 2014, 12 milliards y ont été investis contre 5,9 milliards dans l’Hexagone. Mais la France est en train de dépasser l’Allemagne qui occupait traditionnellement la deuxième position (1,4 milliard de dollars au premier semestre 2015).
Les propriétés viticoles, fer de lance des investissements chinois en France
Les investissements chinois en France se concentrent principalement sur deux secteurs : le tourisme et l’agroalimentaire. Au sein de l’agroalimentaire, la viticulture occupe une bonne place et c’est là que le sujet nous intéresse …
Le début de l’année 2015 a été marqué par le rachat par un investisseur chinois de la centième propriété viticole dans le Bordelais. En effet, le Chanteau Renon, à Tabanac en AOC Cadillac Côtes de Bordeaux a été vendu par la famille Belliard fin décembre 2014. Tout récemment, deux autres transactions de propriétés bordelaises ont eu lieu entre français et chinois : le château Vallon des Brumes vendu par Christian Boissonneau à l’investisseur chinois M. He, importateur à Shenzen. Ce vignoble s’étend sur 19 hectares en AOC Bordeaux et certifié en agriculture biologique, avec une production annuelle de 114 000 cols. Damien Mounet, gérant du cabinet Viti Transactions, qui a assuré la transaction de la propriété et filiale du Crédit Agricole, estime qu’il s’agirait environ de la cent-vingtième acquisition de domaine bordelais par des investisseurs chinois. A la même période, l’investisseur chinois Peter Kwok a acquis une sixième propriété viticole : le château Tourans en AOC Saint-Emilion Grand Cru (12,6 hectares), racheté à l’investisseur néerlandais Peter Wolter. Peter Kwok désire d’ailleurs poursuivre les investissements sur la rive droite de Bordeaux en Pomerol et Saint-Emilion, dès que l’occasion se présentera. Il possède déjà les châteaux Tour Saint Christophe (11,4 ha, Saint-Emilion Grand Cru), Haut Brisson (21 hectares, Saint-Emilion Grand Cru), La Patache (3 ha, Pomerol), l’Enclos Tourmaline (1,75 ha, Pomerol) et l’Enclos de Viaud (2,5 ha, Lalande de Pomerol). Outre le Bordelais qui est la région de prédilection des investisseurs chinois à la recherche de vignobles, la Bourgogne les attire également de plus en plus.
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