conseil d'etatLe conseil d’Etat vient de prendre une décision favorable aux producteurs de Pomerol qui contestaient certaines dispositions prises par le syndicat de l’appellation d’origine contrôlée qui est maintenant contraint d’assouplir son cahier des charges.

Le bras de fer continue entre le syndicat de l’AOC Pomerol et certains producteurs de la célèbre appellation. Le Conseil d’Etat, jouant le rôle d’arbitre, s’oppose pour la deuxième fois à la décision du syndicat de l’AOC Pomerol d’obliger les producteurs à vinifier et élever leur vin sur l’aire d’appellation. Les producteurs ayant leurs chais en dehors de la zone d’appellation (à la superficie très limitée) sont surnommés ici les « sans chais ».

Petite rétrospective :

• En 2012, premier recul du syndicat suite à la décision du conseil d’Etat. En 2009, le syndicat de l’AOC Pomerol avait publié un décret obligeant les producteurs de Pomerol à vinifier et élever leur vin sur l’aire d’appellation au risque de ne plus pouvoir produire sous l’appellation Pomerol. Certains producteurs se sont révoltés, et le Conseil d’Etat a défendu leur cause en se prononçant en 2012. Ainsi, le syndicat s’est vu obligé de prolonger la date limite qu’il avait annoncée dans un premier temps, passant de 2018 à 2021, date après laquelle les vignerons ne pourront plus produire sous l’appellation « Pomerol »  s’ils ne se mettent d’ici là à  vinifier et élever leurs vins dans la zone d’appellation. De plus, le syndicat a été forcé d’agrandir la zone dite « zone de proximité immédiate » d’élevage et vinification en dehors de la zone de l’appellation Pomerol.

• Fin 2013, deuxième recul forcé du syndicat. Le dernier argument en date du syndicat justifiant son cahier des charges se veut défendre avant tout la qualité des raisins. La distance entre les vignes et les chais est jugée trop importante pour le syndicat et susceptible d’abimer les raisins si les producteurs ne vinifient pas dans la zone d’appellation ou de proximité immédiate. Cette mesure viserait à réduire les risques d’oxydation du raisin.

Cependant le conseil d’Etat a déclaré que cette mesure n’était pas rationnelle, les distances étant très petites et non susceptibles d’oxyder la récolte et l’a donc annulée. Celle-ci engendre en outre une  « inégalité de traitement des producteurs » d’autant plus qu’elle n’est pas justifiée. En effet, la seule solution pour les producteurs serait de disposer d’un chai sur l’aire d’appellation. Cependant acheter à Pomerol et y aménager un chai se révéleraient bien sûr très couteux, d’autant plus que certaines propriétés ne possèdent que de petites parcelles.

Tout le monde espère maintenant que cette dernière décision sonne la fin des procédures qui ternissent l’image de l’appellation comme les interminables querelles de clocher à Saint-Emilion ont mis à mal celle de cette autre appellation de la rive droite.

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Cet article a 4 commentaires

  1. de Lambert

    Bonjour,
    bonne année 2014 et meilleurs vœux.
    je viens de lire votre article
    je pense que vous faites une erreur de lecture de l’arrêt du Conseil d’Etat
    En effet ce n’est que la zone de proximité immédiate qui est annulée et non l’ensemble du Cahier des Charges. ce dernier reste donc d’actualité sans zone de proximité immédiate.
    Nos « amis » n’ont donc rien gagné, le syndicat ne demandant rien n’a rien gagné, mais tout le monde a perdu en particulier Pomerol dont il est préférable de parler pour d’autres raisons.
    Cordialement
    Bruno de Lambert

    1. Rédaction iDealwine

      Merci pour votre message et bon millésime à vous aussi ! Vous avez raison, c’est effectivement Pomerol qui a le plus à perdre dans cette querelle… Pour en revenir au fond, nous n’avons jamais voulu dire que le cahier des charges avait été annulé dans son ensemble. Dans notre esprit la décision du Conseil d’Etat ne concerne effectivement que la seule zone de proximité immédiate qui devrait être très restreinte selon le syndicat et un peu moins restreinte selon les contestataires. Aujourd’hui le Conseil d’Etat a bien annulé l’interprétation « restreinte » du syndicat. Ce qui, effectivement ne fait pas « gagner » véritablement les contestataires puisque le CE n’a pas défini une zone de proximité plus large. Celle-ci devra, nous l’imaginons, être redéfinie en essayant de concilier les désidératas des uns et des autres…

  2. de Lambert

    Bonjour,
    bonne année 2014 et meilleurs vœux.
    je viens de lire votre article
    je pense que vous faites une erreur de lecture de l’arrêt du Conseil d’Etat
    En effet ce n’est que la zone de proximité immédiate qui est annulée et non l’ensemble du Cahier des Charges. ce dernier reste donc d’actualité sans zone de proximité immédiate.
    Nos « amis » n’ont donc rien gagné, le syndicat ne demandant rien n’a rien gagné, mais tout le monde a perdu en particulier Pomerol dont il est préférable de parler pour d’autres raisons.
    Cordialement
    Bruno de Lambert

    1. Rédaction iDealwine

      Merci pour votre message et bon millésime à vous aussi ! Vous avez raison, c’est effectivement Pomerol qui a le plus à perdre dans cette querelle… Pour en revenir au fond, nous n’avons jamais voulu dire que le cahier des charges avait été annulé dans son ensemble. Dans notre esprit la décision du Conseil d’Etat ne concerne effectivement que la seule zone de proximité immédiate qui devrait être très restreinte selon le syndicat et un peu moins restreinte selon les contestataires. Aujourd’hui le Conseil d’Etat a bien annulé l’interprétation « restreinte » du syndicat. Ce qui, effectivement ne fait pas « gagner » véritablement les contestataires puisque le CE n’a pas défini une zone de proximité plus large. Celle-ci devra, nous l’imaginons, être redéfinie en essayant de concilier les désidératas des uns et des autres…

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