Ce cépage rouge, aussi appelé “breton” dans le Val de Loire et probablement originaire des Pyrénées espagnols, se distingue par sa finesse aromatique, ses notes épicées et sa structure.
Les grappes sont moyennes et les baies de petites tailles ; il permet d’élaborer des vins d’une belle puissance aromatique. Les meilleurs proviennent de sols argilo-calcaires et argilo-siliceux. Vivace, davantage sur la retenue que sur la puissance, surtout dans ses jeunes années, ce cépage délicat se montre aussi friand. Assez précoce, il mûrit vite. Jusqu’à peu, son côté végétal (notes de poivron) ressortait souvent mais les meilleurs évitent aujourd’hui cet écueil.
S’il a conquis le Sud-Ouest et s’est largement installé en Aquitaine, aux côtés des merlots et cabernets sauvignons, il reste le cépage rouge majeur des appellations Anjou, Anjou-Villages et Brissac, Chinon, Saumur, Bourgueil et Saint-Nicolas-de-Bourgueil.
Dans le Sud-Ouest, on le trouve dans les vignobles limitrophes de ceux du Bordelais : Bergeracois (Bergerac, Côtes-de-Bergerac, Montravel, Pécharmant), Gaillac (mais en minorité), Coteaux-du–Quercy.
À Bordeaux enfin, le cabernet franc est aussi appelé “bidure”.
Peu productif, c’est sur ces terres qu’il se montre le plus généreux. Assemblé aux autres cépages phare du Bordelais (merlot, cabernet sauvignon, petit verdot notamment), il ajoute sa rondeur au cabernet sauvignon et la finesse de ses tannins au merlot, donnant des vins proches de ceux issus du cabernet sauvignon, mais plus légers en couleur, moins tanniques, fins et élégants et assurés d’une longue garde.
Il représente près de 13% de l’encépagement noir du vignoble, avec plus de 14 000 hectares. Peu présent dans le Médoc où il ne couvre qu’à peine 5% des plantations, il est davantage présent dans le Libournais sur la rive droite de la Gironde avec 17% des surfaces plantées en cépages noirs mais 20% ne serait-ce que pour Saint-Émilion, dont il est l’un des cépages historiques, appelé “bouchet” dans cette partie-là du vignoble. Pomerol et Fronsac figurent au même titre parmi ses terres de prédilection, en raison de sols de sables et de limons. Car il se plaît sur des sols argileux ou sableux, profonds et riches, avec un sous-sol argileux. Le célèbre Cheval Blanc en compte en moyenne 60% dans son assemblage ! A contrario, il est peu présent dans les Graves et sur Pessac-Léognan.
Hors de nos frontières, on le rencontre en Italie, au Chili, en Californie, souvent assemblé au cabernet sauvignon.
Sources :
Grand Atlas des vignobles de France de Benoît France
www.bordeaux.com.