ABLes indicateurs montrent une forte croissance de la demande de vins issus de l’agriculture biologique entraînant une croissance des conversions à ce type de culture, même si la tendance tend à ralentir depuis peu.

Etat des lieux : une consommation qui s’accroit pour une surface du vignoble qui se stabilise

Sur la seule année 2014, la consommation de vins issus de l’agriculture biologique a augmenté de presque 14%. L’année précédente, les ménages français avaient acheté pour 503 millions d’euros de vins bio, soit une progression de 22% par rapport à 2012. Le succès des vins bio s’affirme en France comme à l’étranger et le chiffre d’affaire de la vente de vins bio en France s’établit désormais à 572 millions d’euros (pour un total de 12 milliards d’euros de chiffre d’affaire pour la viticulture). A noter que le développement de la viticulture biologique est également une aubaine pour l’emploi, puisque la conduite d’un vignoble en bio nécessite plus de main d’œuvre.

La part du vignoble français certifié en bio a progressé de 2%, atteignant désormais 66 200 ha, soit 8,8 % du vignoble français. La France se place ainsi à la deuxième place des producteurs mondiaux de vins biologiques (derrière l’Espagne et devant l’Italie) et à la première en tant que consommatrice de ce type de vins. Elisabeth Mercier, présidente de l’Agence bio affirme que « sur 293.000 ha de vignes bio dans le monde, 90 % sont en Europe dont les trois-quarts dans ces trois pays ». 1% du vignoble français serait quant à lui certifié en biodynamie, un chiffre qui devrait progresser dans les années à venir. Pour autant, la dynamique bio est en ralentissement en 2013 avec une stabilisation de la surface de vignes certifiées, alors que la part des surfaces en conversion continue de se réduire (11 509 ha au total contre 15 347 ha en 2013), gage d’une stabilisation à moyen-terme.

Il faut notamment souligner la difficulté plus importante que connaissent certaines régions pour se convertir au bio, du fait de leurs conditions climatiques fraîches et humides (par exemple Champagne, Jura, Savoie, Pyrénées). La peur des maladies comme le mildiou ou l’oïdium rend de nombreux viticulteurs de ces régions réticents à la conversion bio et ces derniers préfèrent parfois prendre moins de risque en optant pour une démarche raisonnée.

Finalement, le ralentissement des conversions des vignobles au bio apparaît positif après une très forte croissance qui n’avait pas permis à la demande de suivre un rythme aussi soutenu. Aujourd’hui, la demande semble afficher une belle croissance et les vins bio affirment progressivement leur place sur le marché français, touchant un type de consommateurs légèrement différent.

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Profil des consommateurs de vins bio : plus jeune, plus aisé, plus diplômé et plus sensible à l’environnement
En 2011, une étude de l’IPSOS révélait qu’un français sur trois consomme du vin bio (4% régulièrement et 29% de temps en temps). Cette statistique a été confirmée par une seconde étude IPSOS en 2013 et 16% des français indiquent acheter régulièrement ou de temps en temps du vin bio. Les consommateurs réguliers de vin bio ont un profil relativement similaire à celui des consommateurs réguliers de vin conventionnel – notamment une surreprésentation des hommes et des plus de 45 ans -, à quelques différences près. Les jeunes seraient particulièrement sensibles aux vins bio : ne représentant que 8% des consommateurs réguliers de vin, ils représenteraient 14% des consommateurs de vins bio. Le principal motif de cette différence tient à la sensibilité aux arguments écologiques. De plus, les consommateurs de vin bio seraient également davantage issus de milieux sociaux aisés et diplômés. Enfin, les femmes sont légèrement plus consommatrices de vins bio (44%) que de vins conventionnels (42%). Ces variables ont en commun une corrélation avec la sensibilité à la protection de l’environnement (plus présente au sein des milieux aisés et diplômés), ce qui en fait l’argument principal, avec d’autres tels que la santé. Il est vrai que la viticulture conventionnelle a fortement recours aux pesticides : selon l’INRA, la vigne représente 14% des pesticides totaux utilisés pour moins de 4% de la surface agricole (2010). La bio garantit que le viticulteur n’a pas recours aux pesticides de synthèse, au désherbage chimique et utilise des produits naturels pour la fertilisation et la lutte contre les parasites. L’étude de l’IPSOS révèle également que les consommateurs sont prêts à payer leur vin bio plus cher : ils déclarent dépenser en moyenne pour leur consommation personnelle 6,90 € pour une bouteille de vin traditionnelle, contre 8,70 € pour une bouteille de vin bio.

La filière des vins bio, de plus en plus importante, s’organise et va de plus en plus à la rencontre des consommateurs, en multipliant les salons dédiés à ce type de vins (pour ne prendre que quelques exemples, le tout nouveau Salon bio des Vignerons Indépendants, Biodyvin à Paris et en province, Greniers Saint-Jean à Angers, Millésime Bio à Montpellier …). Et iDealwine n’est pas à côté de ce mouvement puisque nous avons organisé pour la première fois cette année une vente à prix fixe uniquement consacrée aux vins bio et en biodynamie !

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