Foire-aux-vins-2024-conseils

Septembre, c’est la rentrée pour les enfants, mais pour les amateurs de vin, c’est aussi la saison des Foires aux vins ! Sont-elles toujours un moment favorable pour remplir sa cave et réaliser de bonnes affaires ? L’amateur y trouvera-t-il des bouteilles pour boire, ou pour investir ? Analyse de ce temps fort qui rythme la distribution, tant dans les grandes surfaces que chez les cavistes physiques ou en ligne, avec Angélique de Lencquesaing, interviewée par Lorraine Goumot dans l’émission « Tout pour investir » sur BFM.

Tout d’abord, la Foires aux vins suscitent-elles toujours le même engouement auprès des amateurs ?

La distribution a changé depuis 20 ans, et le COVID a encore été un facteur d’accélération de ces changements. Les canaux sont aujourd’hui multiples, et les opérateurs, qu’ils soient physiques ou en ligne, rivalisent d’imagination pour promouvoir les domaines avec lesquels ils travaillent tout au long de l’année.

Pour autant, septembre reste une période consacrée pour remplir sa cave. Les Foires aux vins ont été inventées par un adhérent du groupement Leclerc il y a cinquante ans, pour remplir les rayons, une fois la période des fournitures scolaires passées. Et aussi pour démocratiser l’accès aux grands crus, qui ont longtemps occupé une place de choix dans les étals de Foire aux vins. Celles-ci sont donc nées dans la grande distribution. Mais aujourd’hui, elles ont envahi tous les canaux, caviste, e-commerçants.

Est-ce un succès commercial ?

C’est surtout un enjeu. Il faut savoir que plus des deux tiers des ventes de vin sont réalisés dans les grandes surfaces. C’est un moment de vente crucial pour la grande distribution, car une part majeure du chiffre d’affaires des ventes de vin est engrangé durant cette période. Après une année 2023 marquée par le recul tant en valeur (988 millions d’euros, – 2 %) qu’en volume (133,5 millions de bouteilles achetées, – 5 %), le défi est de taille pour l’édition 2024, et les écueils, nombreux. Pour la distribution spécialisée (cavistes, internet), l’enjeu est moins important que pour la grande distribution, mais il s’agit tout de même d’un rendez-vous important, et un moment d’achat consacré.

Quels écueils ?

Les Foires aux vins s’adressent particulièrement aux consommateurs français. Dans un contexte de pouvoir d’achat attaqué, et surtout, de déconsommation, les distributeurs ont beaucoup à faire pour entretenir la flamme.

La déconsommation est-elle une réalité qui a été mesurée ?

La France a vu sa consommation de vin chuter de 28% en 20 ans, certes, mais elle reste à un niveau élevé, car elle atteint 35 litres par habitant et par an, ce qui nous place au troisième rang mondial, derrière le Portugal et l’Italie. Cependant, les consommateurs de vin réguliers sont plus âgés, et de moins en moins nombreux. En ligne de mire, la consommation de vin rouge, qui a diminué en France de 6,5% en un an.

Et pourquoi donc ?

Trois facteurs y ont contribué. Les politiques de prévention ont agi de manière globale, et pas uniquement pour les vins rouges, mais elles ont un effet très net. La baisse de la consommation de viande (et de viande rouge particulièrement) est un facteur qui joue contre les vins rouges puissants. Le réchauffement climatique, lui, amène les amateurs à privilégier des vins plus « frais », plus « légers », blancs et rosés en tête. Et enfin, le succès de la bière est aussi un facteur de déconsommation de vin, car cette boisson tend à le supplanter chez les jeunes, particulièrement. Le tableau n’est cependant pas noir, car les amateurs sont aujourd’hui plus sélectifs, désireux de boire moins, mais mieux. Ça tombe bien, c’est notre credo chez iDealwine depuis un peu plus de 20 ans.

Justement, comment cela se traduit-il dans votre Foire aux vins ? Normalement, on appuie sur les « petits prix », non ?

Pas nécessairement, ou plutôt, pas exclusivement car nous ne renions pas notre ADN. Certes, parmi les nous proposons des vins à partir de 8€, et nous avons même mis l’accent sur ces cuvées très abordables, et délicieuses car il nous semble nécessaire de guider les amateurs dans cette gamme de prix où le choix est vaste, il y a vraiment de quoi s’y perdre. Notre équipe connaît bien chacun des vins proposés. Deux vins à moins de 10€ de ces cuves figurent dans le TOP10 des cuvées les plus vendues à ce jour.  En revanche, et c’est contre-intuitif si l’on considère les enjeux de pouvoir d’achat, le prix moyen vendu dans notre Foire aux vins a progressé de près d’un quart par rapport à celui de l’année dernière pour atteindre 33€ la bouteille.  

Vous voulez dire que les amateurs privilégient des bouteilles plus chères ? Comment l’expliquez-vous ?

Deux points d’explication. Tout d’abord, ce résultat est le reflet des tendances de consommation. Boire moins, mais boire mieux. Si l’amateur fait le choix d’une consommation plus occasionnelle, il va se tourner vers des vins plus exceptionnels. C’est la première explication. L’autre est plus triviale. Compte tenu des cadeaux et avantages octroyés durant les Foires aux vins, les amateurs ont tout intérêt à acquérir les vins dont ils rêvent à des prix attractifs, l’occasion ne se représentera pas de sitôt.

Puisque nous parlons de bouteilles un peu plus chères, comment se répartissent ces vins en termes de régions et de millésimes ? Certains sont-ils éligibles au placement ?  

Oui, absolument.
Pour apprécier le potentiel d’un vin en termes de placement, il faut considérer les facteurs suivants :

  • Le talent du producteur, associé à la qualité du terroir exploité
  • La capacité de garde du vin, en lien avec la qualité du millésime

De bonnes notes octroyées par les guides viendront compléter ces critères et rendre les vins « désirables ». Nombre d’entre eux, proposés dans les catalogues des Foires aux vins, remplissent ces critères. J’ajoute que dans notre catalogue, iDealwine propose des millésimes qui ont déjà quelques années, notamment parmi les grands crus de Bordeaux. Plus ils avancent en âge, plus de facteur de rareté joue en leur faveur et favorisera leur valorisation.

Vous conseillez donc de privilégier Bordeaux dans les achats de Foire aux vins ?

La région de Bordeaux est bien représentée dans les catalogues, pour autant il convient d’être sélectif, car les amateurs sont aujourd’hui de plus en plus éclectiques. Mais de grands millésimes de garde constituent des valeurs sûres. Après, c’est vraiment le talent et la notoriété du domaine, du vin, et du millésime qui doivent guider le choix.

Quelle est la bonne répartition par région, si l’on prend par exemple, vos meilleures ventes ?

La répartition par région ne permet pas de tirer de conclusion pour donner des conseils en termes de placement. Les bourgognes sont rares, et chers. Ils se retrouvent logiquement en tête du TOP10, en valeur des vins vendus dans notre Foire aux vins (avec un clos-de-vougeot du domaine Laurent Roumier, vendu 160€). Dans la vallée du Rhône, on trouve de délicieux côtes-du-rhône à 8€. Ce ne sont pas des vins de placement, mais plutôt à boire prochainement. Plusieurs domaines réputés des régions du Beaujolais, de Provence, du Languedoc Roussillon ou de Champagne figurent dans notre TOP des ventes. En période de Foire aux vins, comme tout au long de l’année, il est intéressant de se concentrer sur les régions, les vins que l’on aime, et sur ceux que l’on rêve de goûter un jour.

Vos conseils pour bien choisir et remplir son panier ?

  1. Calculer le nombre de bouteilles consommées par an en moyenne. Les Foires aux vins sont pour certains amateurs le seul moment de l’année où ils achètent. C’est bien, mais un peu dommage. Acheter entre un tiers et la moitié de sa consommation annuelle, pour laisser de la place aux offres et tentations ultérieures…
  2. S’armer de guides, lire les numéros spéciaux qui fleurissent dans les kiosques, ils ont été savamment et patiemment rédigés par des dégustateurs qui ont passé en revue des milliers de propositions et de catalogues.
  3. Bien comparer les prix et débusquer les fausses promotions, les prix outrageusement barrés. Un vin de belle qualité, issu d’un domaine réputé, n’a pas de raison de s’afficher avec une décote de 40%…. A cet égard, la cote iDealwine est un bon étalon du prix auquel un amateur peut s’attendre à payer sa bouteille
  4. Privilégier les années de belle notoriété en termes de garde, car le placement vin n’est pas un investissement qui se rentabilise sur le court terme.
  5. Répartir ses achats entre les vins à ouvrir facilement entre amis (à moins de 20€) et les bouteilles plus « sérieuses ». Dans une optique de placement, choisir des vins à partir de 25-30€ la bouteille car il va falloir conserver les vins plusieurs années, des frais de garde vont s’appliquer, et des frais de revente aussi, qui nécessitent de privilégier des vins un peu plus chers.

La conjoncture économique étant ce qu’elle est, j’ai l’impression que les Foires aux vins ont rarement offert de si belles opportunités. A bon entendeur…

Voir le replay de l’interview d’Angélique de Lencquesaing sur BFM

Voir les vins de la Foire aux vins iDealwine
Acheter du vin sur iDealwine

Laisser un commentaire