chai Mouton Rothschild

© Château Mouton-Rothschild

Ce mois de février marque une nouvelle fois le succès des flacons dits collectors. Un double-magnum de Château Mouton-Rothschild, noté 100/100 Parker, un rarissime flacon du premier rosé sorti des caves de Dom Pérignon ou encore un eiswein Scharzfofberg d’Egon Muller. Tous ces vins sont quasiment introuvables, en résulte une valorisation certaine.

Bordeaux se distingue dans les millésimes d’exception

Les amateurs ont privilégié les très belles années à Bordeaux, l’effet millésime exerçant un rôle évidemment majeur dans la valorisation des flacons bordelais. Les grands classiques s’illustrent avec de belles progressions notamment dans les millésimes 1982, avec un château-lafite qui affiche +17% et un château-pichon-longueville-comtesse-de-lalande (529€, +11%) ; 1990 avec deux flacons de château-angélus (997€, +9%) et deux bouteilles de château-latour valorisées à 596€ (+12%), 2005 avec notamment un magnum de château-léoville-las-cases qui frôle les 500€ (+23%). Le grand gagnant des enchères ce mois-ci est le Château Mouton-Rothschild qui accumule les belles enchères, là encore dans de magnifiques millésimes : six flacons du millésime 1989 ont été adjugés 2 918€ (soit 486€ la bouteille, +33%) tandis qu’un château-mouton-rothschild 2005 part à 717€ (+34%). Les notes attribuées par Robert Parker constituent encore un élément important dans la prise de décision des amateurs ; ainsi un double-magnum millésimé 1986 et noté 100/100 s’envole à 7296€ et affiche une belle progression de +65%. Dans une moindre mesure, un flacon millésimé 1982 toujours signé par le Château Mouton-Rothschild et noté également 100/100 a été vendu 1 216€ (+21%).

Bourgogne : toujours en hausse

En dépit d’un résultat décevant à la vente des Hospices de Nuits, la Bourgogne reste attractive auprès des amateurs. Ainsi, les flacons signés Georges Roumier performent dans des millésimes matures notamment, en témoigne un musigny GC 2005 qui franchit la barre des 10 000€ (10 336€, +135%), un autre flacon cette fois millésimé 1987 s’envole à 4 499€ (+109%). Dans le millésime 1989, son chambolle-musigny Les Amoureuses s’envole vers Hong Kong pour 2 371€ (+111%). Concernant le domaine de la Romanée-Conti, les hausses sont moins impressionnantes mais restent significatives, le millésime 2015 à peine arrivé sur le marché réalise un beau score et approche des 15 000€ (14 957€, +19%). Les flacons issus du grand cru La Tâche, monopole du domaine de la Romanée-Conti, accumulent eux aussi les belles enchères : 2013 (3 405€, +21%), 2010 (4 134€ +14%), 2009 (4 013€, +2%), 2003 (3 648€, +7%). On remarque que les amateurs s’intéressent de plus en plus aux millésimes moins bien notés, leur conférant de plus fortes hausses sur des millésimes comme 2013. Les rouges de la Côte-de-Nuits ne sont pas les seuls vins bourguignons qui attirent les amateurs. Les chablis signés Raveneau s’illustrent ainsi dans des grands formats, un magnum de chablis GC Les Clos 2006 dépasse la barre des 1 000€ (1 155€, +69%) tandis qu’un lot de deux magnums de chablis 1er cru Montée de Tonnerre 2011 s’établit à 1 155€ (+59%).

Rhône

Dans la vallée du Rhône la cuvée Cathelin de Jean-Louis Chave reste LA star absolue des enchères et l’une des valeurs les plus sûres du marché. Trois flacons décollent ainsi pour l’Italie : 1990 (8 026€, +40%), 1991 (6 810€, +29%), 2000 (5 046€, +11%). Dans la vallée du Rhône méridionale, à Châteauneuf Château Rayas continue de se distinguer avec un 1978 qui dépasse les 2 000€ (2 006€, +102%). L’aura d’Emmanuel Reynaud dépasse les limites de Château Rayas et les connaisseurs se tournent de plus en plus vers les satellites comme Château de Fonsalette, en témoigne le côtes-du-rhône Cuvée Syrah 1978 qu’un professionnel anglais a remporté pour 608€ (+90%). Cette cuvée est un vin de garde qui permet aux amateurs de retrouver ou découvrir la finesse des vins d’Emmanuel Reynaud d’une autre manière.

Loire

Pour les vins ligériens, là encore peu de surprises en ce mois de février. Le Clos Rougeard assoit sa position de leader dans la région, ainsi un magnum de saumur-champigny Les Poyeux 1995 dépasse la barre symbolique des 1 000€ et affiche une hausse de 50%. La rareté est aussi dans la Loire un critère extrêmement important dans la valorisation des vins. De ce fait, les rares flacons du Domaine Dagueneau réalisent d’incroyables résultats et sa notoriété ne s’arrête pas à nos frontières. Un flacon de pouilly-fumé Silex 1985 est remporté de haute lutte par un professionnel hong-kongais (851€, +202%), et un lot de trois bouteilles du millésime 2014 (347€, +7%) a été vendu à un amateur de Singapour. Quant à la rarissime cuvée Astéroïde elle a été adjugée 894€ (+17%).

Champagne

En Champagne, de la même manière l’effet collector joue également à plein. Le champagne rosé Dom Pérignon 1959, (4831€, +28%) est en fait l’archétype d’un flacon collector. En effet, il s’agit du premier millésime rosé réalisé par la maison. Le nombre de bouteilles produites est un secret bien gardé mais nous sommes en droit de penser que seulement un très petit nombre sont sorties des caves de la maison. C’est également ce champagne qui a été servi à la table du Shah d’Iran en 1971 à Persépolis pour fêter les 2 500 ans de l’Empire perse. Encore un élément qui contribue à construire la légende, d’autant plus que le millésime 1959 est un formidable dans la région champenoise. On note aussi une belle enchère sur la Cuvée S de Salon dans le millésime 1964 (2 554€, +48%). C’est dans les millésimes matures que le champagne réalise ses plus belles envolées.

Dans les autres régions françaises, la rareté est également de mise. Les vins du Domaine des Miroirs attirent toujours les amateurs, en témoignent les résultats sur une bouteille de côtes-du-jura Les Saugettes 2012 (565€, +345%) et sur le vin de France Ja Nai 2016 (511€, +158%), toutes deux acquises par un amateur d’Hong-Kong. Le rarissime blanc de la Grange des Pères en magnum et dans le millésime 2009 a été adjugé 438€ tandis qu’un magnum bandol La Tourtine 1983 signé Tempier frôle les 300€ (292€, +39%). Concernant les vins étrangers, la présence des amateurs étrangers est encore plus marquée. Les vins (franco-)américains Opus One (3 btl 2010, 900€, +10%) et Dominus (456€, +158%) attestent de la réputation croissante de la Napa Valley aux enchères, même si ces vins sont aussi un peu français : Dominus étant exploité par Christian Moueix et Opus One étant initialement le fruit d’une collaboration entre le Baron Philippe de Rothschild et l’américain Robert Mondavi. On notera également la performance des vins liquoreux étrangers de ce Tokay Essenczia Château Pazjos 1993 (608€, +368%) ainsi que le riesling eiswein Scharzfofberg 2012 signé Egon Muller, adjugé 1216€.

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