Dégustation : de 1998 à 2010, une verticale de Château Bourgneuf (Pomerol)

EtiquetteBourgneufAu cours d’un dîner privé, nous avons eu la chance de pouvoir déguster les douze derniers millésimes du Château Bourgneuf (Pomerol). Une occasion rare pour apprécier le vieillissement de ce vin bien représentatif de l’appellation.

Depuis 2009, peu après l’arrivée de Frédérique Vayron au domaine, le Château Bourgneuf-Vayron est redevenu Bourgneuf tout court, comme il l’était déjà pour l’exportation depuis un certain temps. L’arrivée de Frédérique aux commandes de ce pomerol classique et très représentatif de son appellation, s’est également traduit par une recherche encore plus pointue de l’expression qualitative des vignes de la propriété (9 ha d’un seul tenant, juste à côté de Trotanoy). Les résultats sont encore difficiles à apprécier aujourd’hui car le vin a besoin de sept à dix ans pour s’exprimer pleinement, mais la première approche des millésimes 2009 et 2010 semble prometteuse.

Les vins ont été dégustés quasiment dans l’ordre des millésimes (le 1998 en premier, le 2010 en dernier), à de rares exceptions près, de façon à pouvoir apprécier l’évolution du travail accompli au domaine.
1998 Un nez légèrement graphité, une attaque en bouche souple, les tannins sont très fondus, mais on sent une belle densité de matière sur la base de raisins bien mûrs. Un vin très agréable, très facile à boire, manquant peut-être un soupçon de personnalité pour émouvoir. On peut le boire aujourd’hui.
1999 Nez profond, dense, fruits noirs. Bouche dans la même lignée, un vin qui fait plus “sérieux” que le 98, belle matière, une sensation de bordeaux rive droite très classique, de belle ampleur mûre, sans excès.
2000 Nez sur un cassis un peu écœurant, assez végétal. Bouche manquant de fond, notes végétales, sensations d’un vin trop assisté par des “béquilles” œnologiques pour tenter de masquer un millésime plus que moyen rive droite à Bordeaux.
2001 Un joli nez dense et profond, sur les fruits noirs d’une juste maturité. Bouche bien construite, dense et restant fraiche, très équilibrée donnant une sensation de vin dynamique et vivant. Très joli vin, et un contraste saisissant avec le 2000 alors que dans l’esprit de beaucoup de gens le millésime 2001 est moins bon que 2000 !
2002 Un léger végétal au nez qui propose aussi des notes de fruits plutôt rouges, évoquant un peu une notion “acidulée”. Bouche fraiche, un peu limite en maturité. Un vin sans doute pas désagréable à table grâce à sa fraicheur, mais un peu limité pour un pomerol.
2003 On ressent ici toute la réalité d’un millésime très difficile. Avec en première sensation une acidité marquée de raisins pas vraiment mûrs et en finale une sécheresse de tannins verts.
2005 Bouchonné, hélas !
2006 Bel équilibre d’ensemble, avec une matière offrant de l’énergie en bouche avec une jolie tension qui donne envie de manger avec ce vin. On peut peut-être lui reprocher un petit côté chaleureux en finale (alcool ?).
2007 Un nez sur le poivron rouge, pas désagréable, même si on est à la limite de notes un peu végétales, et une bouche très équilibrée, sans lourdeur, plutôt fraiche et, au final, un vin doté d’une jolie buvabilité malgré quelques notes légèrement rustiques.
2008 Notes de maturité moyenne au nez (laurier), bouche assez tendue à l’attaque, pas très dense, mais honnête, ne cherchant pas à tricher avec le millésime, restant fraiche et digeste. Plus à l’aise à table qu’en dégustation pure.
2009 Très belle matière mûre, presque un peu trop (effet millésime) mais évitant la lourdeur écœurante du merlot en surmaturité. L’élevage est marqué, mais de qualité. Compte tenu de la matière on peut penser qu’il se fondra dans une dizaine d’années.
2010 Comme pour le 2009, on est un peu marqué par un élevage qui prend pour l’instant le dessus sur le vin. Mais on sent quand même une très belle matière, nette et pure, bien dessinée, et d’un équilibre plus frais que le 2009, avec une sensation plus dynamique en bouche. S’il fallait prendre un pari, ce millésime ira plus loin que le précédent car il a en lui un équilibre de longue course.
En conclusion sur cette image instantanée d’un cru dans son évolution, un vin plutôt bien fait, pas toujours d’une personnalité folle, mais les derniers millésimes semblent montrer une vinification plus précise, gommant toute rusticité, plus proche du terroir sans doute, même si l’élevage sur les derniers millésimes nous a semblé un peu trop appuyé. Mais à un prix relativement raisonnable pour cette appellation plutôt chère (en primeur le 2011 était proposé à 23 euros HT), Bourgneuf propose un pomerol assez classique et qui se tient bien à table !

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Cet article a 2 commentaires

  1. Michel

    D’accord avec vous, le 2001 est somptueux ! A noter le 97 de très belle facture

  2. Michel

    D’accord avec vous, le 2001 est somptueux ! A noter le 97 de très belle facture

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