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Mercredi 21 septembre, les Crus Bourgeois organisaient une présentation du millésime 2014 au travers d’une trentaine de références issues des différentes appellations médocaines. Ce millésime affiche de belles promesses : séducteur, fruité et souple, il annonce des vins de plaisir immédiat. L’occasion également d’évoquer le futur classement des crus qui devrait voir le jour en 2020.

La présentation de la sélection officielle 2014 des crus Bourgeois du Médoc nous a donné l’occasion de découvrir le millésime 2014 tout juste embouteillé, mais aussi d’en apprendre plus sur l’actualité très riche de l’Alliance des crus bourgeois. Olivier Cuvelier, nouveau président de l’organisation, après avoir évoqué la disparition de son prédécesseur Frédéric de Luze, a fait le point sur le grand chantier débuté par ce dernier : le nouveau classement des crus bourgeois.

Les crus bourgeois : qu’est-ce que c’est ?

La tradition des crus bourgeois est en réalité ancienne. Il en est fait mention dès le XVème siècle et quand le texte le plus ancien faisant mention de cette sélection a été retrouvé, il datait de 1740. En 1932, des courtiers bordelais déposent une liste à la chambre de commerce et de l’industrie de Bordeaux mais celle-ci ne sera jamais été soumise à l’homologation ministérielle. L’homologation intervient en 2003 et consacre 247 châteaux sur 490 candidats dont 87 « crus bourgeois supérieurs » et 9 « crus bourgeois exceptionnels ». Le classement est attaqué en justice par les propriétaires de châteaux non retenus. Le motif : « On ne peut être juge et partie ».  En 2009, une sélection annuelle voit le jour, reconnue par les pouvoirs publics. Mais cette fois plus aucune hiérarchie entre les crus n’est établie. Les crus bourgeois exceptionnels préfèrent quitter l’organisation plutôt que revendiquer la simple mention cru bourgeois qui pourrait sonner comme un déclassement.

En 2014, 278 châteaux ont été reconnus crus bourgeois des 8 appellations du Médoc (Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc, Moulis, Margaux, Pauillac et Saint-Estèphe). Un segment de poids sur le marché, puisqu’il représente 30 millions de bouteilles, soit 33% de la production.

Vers un nouveau classement quinquennal

Olivier Cuvelier, en compagnie de sa vice-présidente Armelle Cruse nous a annoncé la création en 2020 d’une nouvelle hiérarchie des crus comprenant les 3 échelons de crus bourgeois, supérieur et exceptionnel. Le classement sera révisé tous les 5 ans et 3 conditions préalables seront nécessaires pour postuler au classement : notion d’éligibilité, environnemental (être au niveau 2 de la certification ministérielle de type terra vitis), notoriété. Par la suite, les cinq derniers millésimes du château seront dégustés pour hiérarchiser les châteaux.

On peut en tout cas se réjouir de cette nouvelle, d’une part pour les consommateurs qui y trouveront un indicateur qualitatif et d’autre part pour les châteaux qui vont bénéficier d’une notoriété supérieure.

Et ce millésime 2014 dans tout ça ?

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Une trentaine de crus étaient présentés, et notre petite équipe s’est attelée à n’en oublier aucun 🙂 . Notre première impression sur ce millésime, avec toute la prudence nécessaire, c’est qu’il s’annonce plein de promesses. De nombreux vins se sont montrés sur un jour très séduisant, avec un superbe fruit, au nez, comme en bouche (parfois même  de petits fruits rouges). Les tanins étaient tous parfaitement mûrs, avec de la matière mais toujours une belle fraicheur, même les vins avec une majorité de cabernet sauvignon. On se prête à imaginer un millésime sur le fruit, de plaisir immédiat, de garde moyenne voir bonne pour les plus belles réussites. Olivier Cuvelier comparait ce millésime à 2008, tout en rappelant qu’à l’époque les 2008 ne se goûtaient pas aussi bien. Rendez-vous dans quelques années pour le voir évoluer.

Quelques coups de coeur d’iDealwine

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30 vins rouges des 8 AOP du Médoc nous été présentés. Plusieurs d’entre eux ont fait l’unanimité auprès des dégustateurs d’iDealwine. Voici quelques un de nos coups de cœur.

Château Vieux Robin 2014, Médoc

Un médoc sur la rondeur et sur le fruit, très plaisant. Au nez, se développe des arômes de petits fruits rouges. En bouche, on apprécie tout particulièrement la texture très fine des tanins. C’est un vin savoureux et gourmand.

Château Belle-Vue 2014, Haut-Médoc  

Difficile de ne pas évoquer le Château Belle-Vue, qui va de succès en succès – ce haut-médoc est le récent vainqueur de la coupe des crus bourgeois – et que nous suivons de près depuis plus de … 10 ans ! Le 2014 est une réussite, avec un nez délicat et complexe, bien que moins exubérant que les autres vins de la série. L’élevage est déjà parfaitement intégré. En bouche, sa matière séduit, les tanins sont mûrs, le milieu de bouche présente un superbe fruit. On  retrouve les tanins en finale, sans excès cependant, qui s’assoupliront à coup sûr après quelques années de garde.

Château Branas Grand Poujeaux 2014, Moulis-en-Médoc

A majorité de merlot (50%), ce moulis évolue dans un autre registre, plus souple que Belle-Vue. Le nez développe une belle palette aromatique autour des fruits (petits fruits rouges, quelques fruits noirs). L’ensemble est très gourmand. On retrouve un vin séducteur en bouche, velouté, ample avec une belle matière. On croque dans du fruit.

Château Deyrem Valentin 2014, Margaux

Le nez est complexe, très fin, d’abord sur le fruit, puis évolue sur le moka, le café. La bouche est également superbe, très velouté, avec des tanins très « margaux ». Le milieu de bouche présente un fruit éclatant. La finale est également à la hauteur sur de belles épices.

Château Lilian Ladouys 2014, Saint-Estèphe

La dégustation de saint-estèphe est toujours un bon indicateur en termes de maturité des tanins. Les sols composés de davantage d’argile, sont réputés plus « froids » que les sols de graves des autres appellations médocaines. On retrouve ici un fruit bien mûr et une belle rondeur en bouche, portée par la majorité de merlot. Le nez est séduisant, bien typé saint-estèphe, accompagné par des notes empyreumtiques (moka, pain grillé).

Château Fonbadet 2014, Pauillac

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Peut-être le vin le plus séduisant de la série. Un vrai, beau pauillac, avec une majorité de cabernet sauvignon (60%), 20% de merlot, 15% de cabernet franc et 5% de petit verdot. Le nez développe un superbe fruit mûr. Fruit que l’on retrouve en bouche dans un vin élancé, élégant et équilibré. Les tanins sont d’une grande finesse.

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Cette publication a un commentaire

  1. Jayce

    Your article was exleelcnt and erudite.

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