Brexit vinLe marché du vin, lui aussi, s’est réveillé sous le choc à l’issue de l’annonce du Brexit. Même si il est encore trop tôt pour évaluer précisément les effets à moyen ou long terme, nous pouvons déjà tracer les grandes lignes qui marqueront les échanges de vin entre le Royaume-Uni et l’Europe.

Le Royaume-Uni a toujours eu une place dominante sur le marché du vin, soutenue notamment par la puissance des grands marchands et brokers historiques, capables de faire la pluie et le beau temps sur les cours des  grands vins européens et notamment français. Entre 1995 et 2006, la consommation y a augmenté de plus de 65%, hissant le pays au 6ème rang en volume. De nombreux autres records font de ce marché une place to be pour les producteurs européens. L’Angleterre est par exemple le 1er marché export de Champagne ou encore le 1er pour les vins italiens. La France reste le premier fournisseur en valeur avec 1/3 du marché !

L’annonce du 51,9% en faveur du Brexit vendredi dernier a créé une réelle onde de choc pour le trade anglais, grands défenseurs du remain. Comme la plupart de la population et des instituts de sondage, ils n’avaient pas pu imaginer que la sortie de l’Union Européenne puisse devenir réalité. Selon le magazine Decanter, près de 100% des membres de la WSTA (l’association professionnelle représentant les grands marchands anglais) était contre le Brexit. Un point de vue assez logique compte tenu de la dimension internationale de la profession et des lourdes conséquences d’une sortie pour le marché du vin.

L’effet immédiat a évidemment été une forte chute de la livre atteignant des plus bas historiques : plus faible niveau jamais atteint depuis plus de 30 ans face au dollar et depuis 2 ans face à l’euro. Difficile de prévoir ces niveaux vont se maintenir mais certains signaux ne vont pas en faveur d’un retournement de situation comme la perte du triple A par Standard and Poor’s. Les analystes semblent aujourd’hui s’accorder sur le fait que l’achat de vin européen devrait couter entre 5% et 10% plus cher cette année pour les anglais, ne prenant en compte que l’effet monétaire. La consommation a réussi à se maintenir ces dernières années malgré une série de campagnes anti-alcool fortes et une augmentation régulière des taxes et droits d’accises, ces derniers atteignant aujourd’hui près de 2,5€ par bouteille. Dans ce contexte, le marché sera-t-il prêt à digérer une nouvelle augmentation de prix liée au taux de change ?

A la différence de la tendance observée au cours de dernières années avec une augmentation régulière de la valeur moyenne des vins achetés, il pourrait s’en suivre un trade down, la consommation se reportant vers de vins plus accessibles.

La crainte ensuite du Brexit concerne les droits de douane sur le vin. Cependant, il semble que personne n’a intérêt à revenir en arrière : ni les producteurs européens qui tiennent à la puissance du trade anglais pour servir le marché intérieur et le négoce international, ni les marchands, qui ont besoin d’accéder à des biens facilement et à des prix raisonnables. Bien déterminés à défendre leur position, le WSTA vient de sortir un communiqué pour afficher son soutien du libre-échange dans les négociations avec le continent Européen.

Le Brexit n’est donc pas la première crise que les anglais ont su affronter. Que ce soient des guerres, blocus, révolutions… rien ne semble avoir freiné leur soif pour les bons vins. Churchill, lors de la seconde guerre mondiale avait clairement montré sa détermination: « Remember gentlemen, it’s not just France we are fighting for, it’s Champagne… ». Restons donc confiant sur l’issue du Brexit sur les échanges de vins.

Chez iDealwine, après Paris en 2000 et Hong Kong en 2013, nous avons ouvert un bureau en 2014 à Londres. Notre chiffre d’affaires, en forte croissance, est réalisé auprès de clients en grande partie marchands mais aussi auprès de grands collectionneurs anglais et expatriés. Même si nous allons revoir nos prévisions à la baisse sur ce marché, nous restons optimistes. Les derniers échanges avec nos clients sur le sujet soutiennent notre confiance. Ils trouvent chez iDealwine un modèle unique, une diversité de vins rare et des prix qui resteront attractifs même avec un taux de change un peu plus défavorable.

D’autre part, la baisse de la livre pourrait avoir un effet très positif pour le sourcing d’iDealwine. L’Angleterre regorge en effet de collectionneurs et amateurs éclairés qui pourraient être intéressés par la sécurité, la facilité et la rapidité qu’offre la vente de vins sur notre plateforme. L’effet change ne pourra que renforcer cet effet !

Le marché des grands vins reste relativement résilient face aux évolutions macroéconomiques. Les indices de l’indice iDealwine, montrant l’évolution du prix aux enchères de grands vins, comparée au CAC40 illustre bien l’indépendance des deux. Ce qu’il pourrait survenir en revanche, serait une situation d’attentisme, un wait and see comme on dit outre-manche. Les vendeurs retenant leurs vins et les acheteurs attendant que le marché de décante avant de s’y relancer. Nous suivons attentivement ses évolutions grâce aux suivi des cours et aux indices qui nous aideront à déterminer la tendance dans les prochaines semaines.

Comme j’ai pu malheureusement le constater ces derniers mois encore, le réchauffement climatique nécessaire pour augmenter la qualité et le volume de vin de ce côté de la Manche ne semble pas en marche… le soleil brille tout de même davantage dans le reste de l’Europe viticole… restons optimistes, ce n’est pas la faible production anglaise qui va compenser la soif des anglais pour les grands vins. Une phrase à retenir donc, Keep calm & carry on iDealwine!

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