syndicat viticole de pomerol

Plusieurs domaines de Pomerol, menacés d’être exclus de l’appellation en vertu d’une nouvelle réglementation, viennent d’obtenir, devant le Conseil d’Etat, l’annulation du décret qui les pénalisait. Les “bannis” (et le bon sens) ont gagné !

Un paragraphe du nouveau cahier des charges de l’appellation Pomerol stipulait qu’il ne serait plus possible de vinifier du pomerol en dehors de l’aire d’appellation. Cela concernait directement 23 domaines qui ne possédaient pas de chai dans les limites de l’appellation et vinifiaient leur vin dans une des communes limitrophes. Ces 23 “bannis de Pomerol”, comme ils se sont eux-mêmes baptisés, représentant une surface de 35 hectares, bénéficiaient d’une dérogation jusqu’au millésime 2018 inclus. Leur choix était simple : soit ils acceptaient cette nouvelle règle et faisaient construire un chai dans l’appellation, soit ils contestaient la validité du nouveau décret. C’est ce qu’ont très vite choisi de faire 9 d’entre eux dès le milieu de l’année 2009. Et bien leur en a pris, puisque le Conseil d’Etat vient de leur donner raison ! Les neuf leaders de la contestation étaient : Grand Moulinet, Haut-Tropchaud, Lafleur Grangeneuve, La Truffe, Les Graves de Canterau, Vray Croix de Gay, Clos de la Vieille Eglise, Domaine de la Pointe et Domaine Vieux Taillefer.

Bien que cette pratique de vinifier à proximité immédiate de l’appellation Pomerol (une distance maximum de 7 km pour le plus éloigné des chais “bannis”) ait une antériorité qui remonte à sa création, les auteurs du nouveau décret entendaient protéger la qualité des vins de Pomerol qui, selon eux, pourrait être mise à mal par le transport de raisins à quelques kilomètres des limites de l’AOC. Au championnat du monde de la mauvaise foi, les auteurs de ce texte auraient sans soute une grande chance de titre ! En effet, de nombreux producteurs transportent parfois leurs raisins sur plus de 10 km sans pourtant quitter les limites de l’appellation ! Le Conseil d’Etat a donc jugé cette discrimination totalement injuste et a annulé le décret, considérant que cette mesure n’avait aucun rapport avec les objectifs de défense de qualité du cahier des charges de l’AOC Pomerol. Ouf, le bon sens est de retour !

Pour la petite histoire deux exemples de pratiques totalement contradictoires sur le même sujet. Ainsi un tel règlement restrictif fait partie depuis toujours du cahier des charges de l’AOC Bandol : pour avoir droit à l’appellation, un Bandol doit être vinifié et élevé (18 mois minimum) dans l’aire d’appellation. Contrairement à Pomerol, cette règle était inscrite dès le départ de l’AOC. A l’inverse, la Maison Joseph Drouhin transporte par exemple les jus de son domaine de Chablis, à peine pressés, pour les vinifier dans les chais de Drouhin à Beaune, à 150 km de là. Ce qui n’empêche pas ces vins d’être au sommet de Chablis comme nous l’a encore démontré une dégustation récente aux “Domaines Familiaux de Tradition”.

Pour assurer la qualité des vins d’une appellation, les AOC ont probablement d’autres dossiers plus importants et plus urgents à traiter que celui de la distance entre les vignes et les chais…

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