ChampagneLa saison avait paru désastreuse avec son froid, sa faible floraison, sa grêle et ses maladies affectant les rendements, malgré son temps chaud et sec pendant les vendanges. Et pourtant il semblerait que cela ait donné lieu, certes à une petite récolte, mais d’excellente qualité en Champagne. Témoignages.

Jean-Baptiste Lécaillon, chef de cave de la maison Louis Roederer, parle d’une remarquable qualité. Probablement meilleure encore que celle du millésime 1996 et proche en moyenne de 1990. Selon lui, dans certains endroits de la Champagne, 2012 pourrait être encore meilleur et peut être se rapprocher du millésime 1947. Il constate « une belle maturité atteinte par le pinot noir, ce qui est tout à fait typique d’un été continental, et une maturité finale parfaite pour les chardonnays et pinots meuniers. L’acidité est équilibrée et le PH relativement bas en comparaison avec le niveau de sucre. »

Pour Charles Philipponnat, producteur, tout sera plus clair dans quelques semaines quand les vins seront goûtés, mais on voit déjà que cela va se situer quelque part entre 1959, 1990 et 2002, que l’on compte parmi les meilleurs millésimes en Champagne. Les rendements ont atteint seulement entre les 6 et 7 000 kilos/hectare (soit deux fois moins qu’une bonne année), mais la qualité était plus que satisfaisante, surtout en ce qui concerne le pinot noir, dont le taux de sucre exceptionnel a même dépassé celui des années 1976, 2000 et 2003, le tout avec une excellente acidité, meilleure encore qu’en 1996.

Frédéric Panaïotis, chef de cave de la maison Ruinart, analyse 2012 comme « un croisement entre les millésimes 2002, 1990 et 1952 » qui sont d’excellentes années. Avec des raisins de grande qualité et dotés d’un taux de glycérol et d’acides important.

« La qualité globale des raisins est très élevée » dit le chef de cave de Perrier-Jouët, Hervé Deschamps. « La récolte fut très qualitative avec une grande maturité du raisin dans tous les cépages. »

« En considérant la qualité du raisin, son niveau de maturité et son équilibre avec l’acidité, je suis confiant sur le potentiel millésime de cette récolte. » a déclaré Benoît Gouez, chef de cave chez Moët & Chandon.

Pour Michel Drappier, 2012 « ressemble à 1996, mais en plus homogène ». Ce fut, selon lui, l’année des « extrêmes » : un mois de février très froid avec d’importantes gelées, une fin d’hiver chaude et sèche, l’un des printemps les plus pluvieux depuis plusieurs années, la tempête de grêle la plus dévastatrice depuis 200 ans, une vague de chaleur en août avec plus de 38°C qui a littéralement « cuit » les fruits, donnant lieu à la plus petite récolte pour Drappier depuis 1957, avec un rendement de seulement 4 300 kg/ha.

Et qu’en pensent les amateurs passionnés ?

 

Sur le forum de La Passion du Vin (LPV pour les intimes !) un topic intéressant est consacré à ce sujet : http://lapassionduvin.com/phorum/read.php?11,710804)

Quelques extraits des interventions dont certaines sont celles de vrais spécialistes de la région :

 « Une année riche en traitements (14 à 18 passages en chimie tradi…) sous le déluge d’avril à juillet… Mais entre le 20 juillet et la vendange : 7 semaines de soleil avec un peu de fraicheur la nuit… Seulement 3/4 jours de canicule… On en rêvait la nature l’a fait.

« Jusqu’à juin/juillet, les conditions climatiques vont surtout influer sur les quantités. La qualité, elle, se joue vraiment sur les deux derniers mois – période de maturation – qui ont été superbes en Champagne cette année. C’est vrai qu’il est trop tôt pour évaluer avec précision ce que sera 2012, mais pour en avoir parlé avec des dizaines de vignerons et chefs de caves depuis les vendanges, ils emploient tous une ribambelle de superlatifs. »

« Je crois, moi le premier, que l’on capitalise vite sur 2012 car c’est Bernadette Soubirou sauvée du Gave de Pau : un peu un miracle quoi… Et puis quand on sait l’attente des chefs de cave pour tenter d’éluder tant de vins à problèmes de 2010 et 2011 toujours en cuve… »

« Bon, 96 fut très hétérogène et disparatement vinifié et… réussi ou raté… On sera surement d’accord pour dire qu’à priori (mais à priori seulement) 2012 devrait être un peu plus homogène et facile à bosser en cave… Rdv aux dégustations de printemps ! »

« Il faudrait d’abord que 96 soit vraiment légendaire et ensuite c’est peut-être un peu tôt pour évaluer avec précision le potentiel réel du futur millésime 2012… »

Le mot de la fin… provisoirement !

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Cet article a 4 commentaires

  1. CHAUVET

    Un minimum d’attention vous aurait évité de transformer Jean-Baptiste LECAILLON en potentiel membre des forts performants producteurs de Puligny, les CARILLON.
    Je n’ose imaginer que ce ne soit juste que de l’ignorance, ce qui serait fort ennuyeux…pour vous !

    1. iDealwine

      Non, pas d’ignorance (de ceci en tout cas :-). Cette coquille est déjà repérée et corrigée….

  2. CHAUVET

    Un minimum d’attention vous aurait évité de transformer Jean-Baptiste LECAILLON en potentiel membre des forts performants producteurs de Puligny, les CARILLON.
    Je n’ose imaginer que ce ne soit juste que de l’ignorance, ce qui serait fort ennuyeux…pour vous !

    1. iDealwine

      Non, pas d’ignorance (de ceci en tout cas :-). Cette coquille est déjà repérée et corrigée….

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