Pinault et Henriot

Vendredi dernier, le 30 septembre, la nouvelle tombait : les familles Pinault et Henriot se rapprochent, pour donner naissance à l’un des acteurs majeurs du vin haut de gamme. Ce géant français est désormais à la tête d’un patrimoine viticole extrêmement prestigieux. Retour sur cette opération qui bouscule le monde du vin.

Depuis le début de l’année 2022, Gilles de Larouzière Henriot (PDG de Maisons & Domaines Henriot) et François Pinault (puis François-Henri Pinault) se sont rapprochés au fil de rencontres. Convaincus qu’ils sont animés par la même passion et que leurs objectifs concordent, l’idée de rassembler leurs forces naît alors …

Le groupe Henriot, géant de la Bourgogne, est propriétaire de deux institutions de la région :

  • Maison Bouchard père et fils, soit 130 hectares de vignes (en plus de l’achat de raisin) dont de nombreuses prestigieuses parcelles dans les grands crus de Montrachet, Chevalier Montrachet, Corton Charlemagne, Bonnes Mares, Chambertin …
  • William Fèvre, le plus important exploitant de grands crus de Chablis (78 hectares de vignes au total)

Aux côtés de ces propriétés bourguignonnes, le groupe détient bien sûr la maison de Champagne Henriot, grande signature rémoise, et le domaine Beaux-Frères, qui fait référence en Oregon.

La branche vin d’Artémis (fonds d’investissement personnel de François Pinault) est quant à elle à la tête de prestigieux domaines, notamment :

  • Château Latour, premier grand cru classé à Pauillac
  • Clos de Tart, un grand cru monopole qui couvre un peu moins de 8 hectares à Morey Saint-Denis
  • Domaine d’Eugénie (ex-domaine Engel) à Vosne-Romanée
  • Château-Grillet, monopole de l’appellation éponyme en vallée du Rhône (3,5 hectares)
  • Domaine Eisele Vineyards (Napa Valley)

Une participation minoritaire dans le Champagne Jacquesson a également été récemment concrétisée cette année.

A la suite de cette opération, la famille Pinault demeure majoritaire avec près de 75% des parts du nouveau groupe (25% pour la famille Henriot), ce dernier étant valorisé à 3 milliards d’euros. « Le monde change. Nul ne peut demeurer immobile » déclare Gilles de Larouzière Henriot (PDG du groupe Henriot). L’objectif de cette fusion consiste bel et bien à grandir en tant qu’acteur dans ce monde compétitif. Les deux groupes bénéficient désormais d’un réseau de distribution élargi, celui d’Artémis constituant un atout indéniable dans la grande restauration pour Henriot par exemple. Le partage humain et technique est également précieux. Frédéric Engerer reste directeur général (poste qu’il occupait chez dans la branche vin d’Artémis), tandis que Gilles de Larouzière Henriot prend la présidence du conseil de surveillance.

Tous les vins de Bordeaux

Tous les vins de Bourgogne

Cet article a 2 commentaires

  1. hurny

    Triste,la finance s’intéresse de manière désintéressée aux grands vins devenus source de profit au détriment des véritables amateurs rejetés au profit des détenteurs du capital capables de surpayer le vin….souvenez-vous du Clos des lambrays avant la prise de contrôle de qui vous savez…..vin devenu source de profit…..

  2. Augustin

    Très belle réussite et voeux de prospérité.

Laisser un commentaire