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D’année en année, la vallée du Rhône élargit le cercle de ses amateurs. Dans le nord de la région, c’est la rareté qui règne, toujours un facteur clé pour les collectionneurs de grands vins. Dans le sud, la diversité des terroirs offre une grande liberté d’expression et une richesse épanouissante. Il y a surtout un bel équilibre entre les domaines pointus et classiques, avec des maisons traditionnelles comme Guigal et Chapoutier travaillant à côté de nouvelles têtes telles que l’Anglore et Stéphane Ogier. Un paysage viticole passionnant et dynamique.

Il s’agit d’une ascension qui se confirme pour cette région souvent éclipsée derrière la gloire de Bordeaux et de la Bourgogne. Pour l’année 2019, la Vallée du Rhône représente 13% de nos ventes en volume et 12% en valeur, ce qui la place en troisième position. Son poids dans l’indice global est certes moindre, reflétant leur plus grande rareté dans les ventes aux enchères (entre 10 et 15% du total). Pratiquement stables jusqu’en 2015, ils ont pris depuis lors le chemin de la hausse, à +6,92% en 2019.

Dans le palmarès des propriétés les plus attractives figurent 5 domaines de la Vallée du Rhône : Château Rayas (et satellites) au 6ème rang, Jean-Louis Chave (#11), Guigal (#13), Jamet (#21) et Château de Beaucastel (#50). La région rhodanienne performe assez bien aussi dans le classement des plus belles enchères. Si l’on regarde du côté des flacons, le Rhône est présent quatre fois dans le TOP 50, via trois hermitages Cuvée Cathelin de Jean-Louis Chave (1990, 1991, 2003 et 2009) et un hermitage La Chapelle 1961 de Jaboulet. Concernant les lots, le seul du Rhône regroupe trois bouteilles de la Cuvée Cathelin dans le millésime 2003 (13 376€).

Tout d’abord, le succès du Rhône s’explique simplement par sa production de vins superbes. Même s’il faut avouer que cette région n’a pas la renommée mondiale de ses cousins viticoles Bordeaux et Bourgogne, on ne peut nier le gain d’attractivité et d’image visible dans le mondovino aujourd’hui. L’année 2019 a confirmé la suprématie du château Rayas et ses satellites, grâce au travail exceptionnel d’Emmanuel Reynaud, le plaçant dans le top 10 des propriétés les plus attractives en France et dans le classement des plus belles enchères de l’année. Jean-Louis Chave confirme aussi l’excellence de sa production, notamment avec trois de ses hermitages Cuvée Cathelin dans le top 50 des plus belles enchères par flacon. Le fait d’avoir des signatures aussi mythiques dans sa gamme régionale explique la stabilité des ventes.

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Comme toujours, de nombreux noms sont désirés pour leur rareté. On voit ainsi apparaître celui de René Rostaing qui détient des vignes du domaine Gentaz-Dervieux, aujourd’hui disparu et dont une côte-rôtie Côte Brune 1985 a d’ailleurs été adjugée à 2 675€ en 2019. Si les cuvées d’Auguste Clape déclenchent de véritables bagarres d’enchères, c’est parce que les amateurs sont prêts à tout pour accéder à la patte de ce génie décédé en juillet 2018. Un exploit qui s’amenuise… Cette poursuite insatiable de la rareté laisse poindre de nouveaux domaines au sein de notre TOP Flacons, des domaines aux superficies souvent minuscules. Il s’agit par exemple du domaine de Marie et Pierre Benetière ainsi que la propriété Billon qui dispose de 2 hectares seulement en Côte-Rôtie et de 3 hectares en Côtes-du-Rhône et qui, grâce à un savoir-faire acquis auprès de la maison Guigal, privilégie les faibles rendements et les élevages prolongés sous-bois.

On remarque aussi la poursuite de domaines et d’appellations pointues dans la vallée du Rhône. Si ce classement traduit un juste équilibre entre ces propriétés et les grandes maisons traditionnelles pourvoyeuses de quantités (Guigal, Chapoutier, Delas, Jaboulet), il met surtout en exergue des noms tels que Jamet et Yves Gangloff, l’artiste musicien aux étiquettes esthétiques qui a d’ailleurs fait ses classes chez Delas avant de se lancer et de triompher (+217% en 2019). Dans la même lignée, le domaine familial Gonon s’illustre, témoignant de l’appétence croissante pour les rouges et les blancs de l’appellation Saint-Joseph. Autre appellation à la pointe, Cornas, est dignement représentée par Auguste Clape et Thierry Allemand, ce vigneron qui travaille sainement dans les vignes comme en cave, sans toutefois réclamer de certification.

2019 fait jaillir de nouvelles têtes telles que celle de Stéphane Ogier que nous avions déjà pressenti « à la pointe » en 2018 et qui se classe en 18ème position en 2019. Mais, la star en la matière est incontestablement le domaine de l’Anglore. Véritable ovni, ce producteur nature de tavel rosé émerge de façon sidérante depuis 2018. Il ne recense pourtant que sept hectares dans cette partie de la région où les superficies sont réputées plus vastes. Toutefois, privilégiant une culture biodynamique ainsi que des vinifications parcellaires sans soufre et sans intrants, il détonne par le fruit et la gourmandise de ses vins, eux-mêmes très recherchés par un nouveau profil de consommateurs.

A ce sujet, à l’heure où les questions « bio » deviennent prégnantes, le palmarès confirme l’attirance croissante pour les domaines respectueux de leur matière première. Cultures écologiques (20%), raisonnées (15%), biologiques (20%), biodynamiques (20%) et vinifications naturelles (10%) sont largement représentées au sein de ce classement. Serait-ce parce que le climat régional favorise son expansion ou parce que les amateurs sont vraiment sensibles à cette orientation ?

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Les plus beaux flacons en enchères
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