Bordeaux enchères

Le succès de la campagne des primeurs 2019 le montre bien, le vignoble bordelais se réinvente sans cesse pour rester au sommet de la viticulture française. Voici l’analyse des ventes aux enchères des vins bordelais réalisées au cours de l’année dernière. Retrouvez la en intégralité avec celle des autres régions dans le baromètre d’iDealwine disponible gratuitement dans votre espace client.

Plus vaste vignoble de l’Hexagone recensant quelque 110 000 hectares exploités par plus de 6 000 viticulteurs, Bordeaux demeure une région productrice incontournable et une référence absolue au sein de nos enchères. : 72 445 flacons adjugés pour une valeur de 8,7M€, en progression de 16% par rapport à 2018. Pourtant, depuis plusieurs années, la tendance est mitigée. L’Asie, friande de célèbres étiquettes, se laisse charmer par les autres régions, et la taxation récente mise en place aux Etats-Unis fait planer des incertitudes sur ce marché, qui constitue un débouché stratégique pour les vins de cette région. Malgré ces nuages, et n’en déplaisent aux Bordeaux-bashers, les enchères de 2019 ont vu progresser, voire émerger certains domaines, au sein de notre TOP 20 des propriétés les plus présentes dans les ventes aux enchères. Bordeaux n’est donc pas mort. Bordeaux vit et évolue, et ce palmarès en témoigne.

Un top 3 qui ne change pas

On ne change pas une équipe qui gagne. Cette année encore, vous avez porté principalement votre dévolu sur Petrus, Château Mouton-Rothschild et Château Lafite Rothschild les hissant au sommet du podium, dans le même ordre que l’an dernier. A noter que les deux premiers pauillacais (Château Mouton-Rothschild et Château Lafite Rothschild) voient les volumes échangés fléchir légèrement.

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La bataille des grands crus

Cette illustre concurrence ne se cantonne pas à ce trio. Entre les châteaux Haut-Brion et Margaux par exemple, la bataille est rude, donnant, cette année, l’avantage au 1er Grand Cru Classé de Graves qui assoit ainsi le prestige des vins de Pessac-Léognan. Un fait renforcé par la présence de La Mission Haut-Brion et l’émergence de Château Pape Clément au sein du classement. Si, à partir de la 10ème place, les propriétés sont nombreuses à s’échanger leur rang dans le palmarès d’une année sur l’autre, marquant d’ailleurs de jolies progressions comme celle du Cos d’Estournel ou du biodynamique Pontet Canet. Une confirmation de votre appétence toujours plus grande pour les vins « sains » ? Peut-être puisque, pourtant peu réputée pour ses techniques de culture respectueuses de l’environnement, la région se dessine aujourd’hui à travers des étiquettes écologiques (châteaux Margaux, Montrose et Pichon Longueville Comtesse de Lalande) et biologiques (Château Latour). Outre Petrus, deux propriétés de la rive droite, classées Grand Cru A de Saint-Emilion de surcroît, cherchent à se distinguer : Cheval Blanc et Angélus, confirmant certes leur grade, mais révélant une légère baisse de la valeur des ventes. Si la majorité des vins de l’autre rive est écrasante, elle laisse pourtant percer des propriétés de Pessac-Léognan et figurer le sauternais Château d’Yquem qui, malheureusement, lui aussi, affiche un léger déclin, témoignant le manque de reconnaissance actuel des nectars liquoreux, même au plus haut niveau.

Un nouveau venu pour le moins surprenant

Notons l’entrée dans ce palmarès d’un saint-estèphe non-classé, que vous êtes de plus nombreux à rechercher : le Château Haut-Marbuzet qui fait son apparition en 18e position de ce top 20 : Cette consécration augurerait-elle une quête de nouveautés ou de pépites plus accessibles ? Affaire à suivre… 

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Bordeaux | Palmarès des lots les plus chers vendus en 2019

La bataille des rives engagée par Petrus et Mouton-Rothschild

En 2019, nous avons assisté à une véritable bataille d’enchères qui s’est jouée entre les rives droite et gauche sous la houlette de deux icônes, Petrus et Château Mouton-Rothschild. Signature emblématique de Pomerol, Petrus s’illustre à plusieurs titres : non content de s’être hissé à la première place sur le podium de notre TOP 20 des lots les plus chers, il occupe 4 places sur les 20, et même 11 si on y ajoute les caisses panachées de grands crus classés, comportant une bouteille de cru emblématique de Pomerol ! Et lorsque l’on se penche sur le TOP 20 non plus des lots, mais des flacons les plus chers, Petrus tient toujours la corde, avec un double-magnum 1986 adjugé 8 350€. Pourtant, loin de voir sa vedette volée, Château Mouton-Rothschild tient le cap, tout particulièrement avec son millésime 2000, dont la fameuse bouteille gravée du bélier d’Augsburg poursuit sa belle envolée.

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Un lot de 12 bouteilles de ce millésime marquant l’entrée dans le nouveau millénaire s’est propulsé en troisième position du TOP 20 « Lots » (20 793€), immédiatement après deux lots panachés. Notons que le succès du 2000, chiffre mythique, surpasse même celui d’un millésime du siècle, 1986.

Plus que dans toute autre région, le TOP 20 des lots les plus chers fait la part belle, d’une part, aux lots « panachés » regroupant les plus grandes signatures de vignoble bordelais (sept lots), et, d’autre part, aux caisses encore complètes de 12 bouteilles ou de 6 magnums d’un même cru, dans un grand millésime tels que 1982 (Mouton Rothschild), 1989 (La Mission Haut Brion) ou 1990 (Cheval Blanc). D’où l’intérêt de conserver, pour les premiers crus classés, les caisses bois d’origine.

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Bordeaux | Palmarès des flacons les plus chers vendus en 2019

A Bordeaux, les enchérisseurs sont décidément en quête du meilleur. Sensible à « l’effet millésime », la région se dessine à travers de belles années, à l’instar de 1989 (Château La Mission Haut Brion), ou 1990 (Château Cheval Blanc, Château Montrose). Toutefois, il est intéressant de relever que quelques millésimes plus récents encore y figurent aussi, tels 2009 avec le rare château Le Pin, ou même 2012 certes représenté par une impériale de Château Tertre Roteboeuf. A cet égard, le match rive gauche-rive droite fait le jeu de cette dernière, 11 flacons étant issus des appellations Pomerol et Saint-Emilion, tandis que le Médoc en dénombre six, Pessac-Léognan deux et, sans surprise, Sauternes, un seul, le château d’Yquem.

Les grands formats ont toujours la cote

Et puis, bien sûr, les grands formats attisent toujours les convoitises. Rappelons que Bordeaux est la région productrice majeure de ces flacons de grande contenance. Les bouteilles de 75 cl sont certes bel et bien présentes dans nos deux classements quand la qualité, l’ancienneté et le caractère mythique du millésime créent un effet « collector », mais magnums, double-magnums et jéroboams se hissent sans surprise au sommet du classement. Un flacon de format généreux, outre le fait qu’il contribue à la qualité de la conservation et de l’épanouissement du vin, renforce l’effet rareté du cru en question. Peu de surprises, en somme, dans ces deux palmarès : le succès des grands crus de Bordeaux aux enchères en 2019 résulte d’une alchimie entre grand millésime ou année historique, flacon de généreuse contenance et signature de notoriété planétaire.

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