Chai Troplong MondotPendant que vous étiez en train de griller sur votre serviette les banquiers d’affaires n’ont pas chômé. Un point sur les dernières transactions de propriétés viticoles.

La famille Valette-Pariente vend le Château Troplong-Mondot

La valse des transactions estivales débute fort avec la vente du château Troplong-Mondot à l’assureur français Scor. Le montant du contrat, qui a été signé le 6 juillet 2017, n’a pas été divulgué. Selon le magazine Decanter le prix de vente atteint 5M€ l’hectare, mais d’autres sources laissent entendre que le montant déboursé par Scor est beaucoup, beaucoup plus élevé… Pour la petite histoire, ce grand cru classé B de Saint-Emilion a été fondé au XVIII siècle par la famille de Sèze. Il doit sa réputation à Romain de Sèze, l’un des avocats de Louis XVI lors de son procès devant la Convention en 1792. Par la suite, le château qui s’appelait à l’époque Mondot a été racheté par la famille Troplong au XIXe siècle qui a pris soin d’apposer son nom à celui de la propriété. Celle-ci sera acquise par la famille Pariente en 1934. Christine Valette-Pariente (disparue en 2014) en a été l’âme ces dernières années, avec succès puisque son millésime 2005 a obtenu un 100/100 par le dégustateur américain Robert Parker. Avec ses 29 hectares de vignes, le château est considéré comme l’un des plus grands de l’appellation Saint-Emilion. En rachetant Château Troplong-Mondot, l’assureur est maintenant à la tête d’une production annuelle de quelques 100 000 bouteilles, de chambres d’hôtes et du restaurant étoilé Les belles perdrix, une table très courue.

Château Fonroque vendu à la Compagnie Européenne de Prévoyance

Dans la même lignée, le château Fonroque, lui aussi cru classé de Saint-Emilion, a annoncé début août avoir été racheté par Hubert Guillard, PDG fondateur de la Compagnie Européenne de Prévoyance. Pour une première acquisition viticole, ce dernier peut se vanter d’être maintenant à la tête de plus de 17 hectares de vignes, converties en bio en 2006 et certifiées biodynamiques en 2008, et d’une production annuelle de 100 000 bouteilles. Alain Moueix, ancien propriétaire du château, ingénieur agricole et œnologue, a amplement participé au changement de philosophie des méthodes de production. Cette figure de la biodynamie girondine conservera donc un poste de consultant au sein de son ancienne propriété.

L’alcoolier italien Campari cède le Château de Sancerre

Décidément, le mois de juillet a été très actif puisque dans la vallée de la Loire, la rumeur qui agitait les acteurs viticoles locaux a été confirmée. Le château de Sancerre a été racheté par le négociant viticole ligérien Ackerman à l’alcoolier italien Campari pour une somme supérieure à 20 millions d’euros. Le nouvel acquéreur, spécialisé en vins effervescents, poursuit sa nouvelle stratégie de consolidation de portefeuille en vins tranquilles. Le voici désormais à la tête de 55 hectares de vignes, d’une production annuelle de 450 000 cols et d’un chiffre d’affaires de 3.5 millions d’euros. Le négociant qui a auparavant racheté Drouet-Frères (Muscadet), les vignobles Jean-Paul Couamais (Vouvray), les Celliers du Prieuré et les domaines Beaujeau (Anjour), les Pressoirs de France (Saumur) ne compte sûrement pas s’arrêter là. D’autres acquisitions pourraient suivre dans la Loire…

Château Canon rachète le château Berliquet

Le 25 juillet, Château Canon, cru classé de Saint-Emilion et propriété du groupe haute-couture Chanel, a racheté … son voisin, le château Berliquet, un autre grand cru classé. Situé entre les châteaux Canon et Belair-Monange, celui-ci s’étend sur 9 hectares où sont plantés en majorité du merlot (70%), du cabernet franc (25%) ainsi que du cabernet-sauvignon (5%). A la tête des opérations ? On retrouvera Nicolas Audebert, déjà vinificateur et directeur de Château Canon et Rauzan-Ségla.

Georges Lucas, réalisateur de Star Wars, acquiert le château Margüi

Plus au sud de la France, une nouvelle a mis le vignoble varois sous le feu des projecteurs il y a quelques jours. Et pourtant, l’opération s’est déroulée de façon très secrète. Le réalisateur mondialement connu de Star Wars, Georges Lucas, a acquis le château Margüi. Niché au cœur du Var, au village de Châteauvert, celui-ci regroupe une centaine d’hectares, donc 15 de vignes certifiées bio. Contrairement à Hubert Guillard, Georges Lucas n’en est pas à sa première transaction viticole, puisqu’il possède déjà quelques dizaines d’hectares en Italie et aux Etats-Unis. Si certains redoutent l’arrivée des paparazzis dans ce coin perdu, d’autres se réjouissent à l’idée d’obtenir peut-être un emploi (Georges Lucas a promis d’ouvrir quinze postes) et d’attirer les foules dans cet arrière-pays malheureusement déserté.

 Quelques rumeurs autour de Phélan-Ségur…

Au cœur de ces nouvelles réjouissantes, d’autres rumeurs font vibrer la sphère bachique bordelaise. On chuchote depuis début août que Château Phélan-Ségur, cru bourgeois de Saint-Estèphe, aurait été vendu en juin à Philippe Van de Vyvere, propriétaire d’une des plus grosses compagnies de transport européennes. Cette propriété de 70 hectares appartient à la famille Gardinier depuis 1985 et est dirigée par les trois frères Thierry, Laurent et Stéphane depuis la fin des années 1990. Pour l’heure, aucun détail ne peut être relaté puisque l’information n’a pas été confirmée. Affaire à suivre donc. Ce n’est pas sans un peu de tristesse que nous voyons la famille Gardinier se retirer de la production de vin pour se concentrer sur ses activités liées à la gastronomie. Elle conservera toutefois un pied dans l’univers viticole au travers de son activité de distribution haute couture, avec les Caves Taillevent et ses restaurants Les 110 de Taillevent.

… et de Pierre Gattaz

Pierre Gattaz prépare-t-il déjà son retrait de la Présidence du Medef (il ne se représente pas à ce poste) ? Les rumeurs colportées par le Canard enchaîné indiquent qu’il serait en passe d’acquérir un domaine dans le Lubéron, le château de Sannes, pour y produire du vin bio. Une jolie reconversion pour le patron d’une entreprise exerçant son activité dans le domaine des composants électroniques.

Décidément, après le rachat par Guigal du domaine de Nalys et l’acquisition par la maison Jadot d’un domaine à Santenay, le mercato se poursuit activement dans le milieu viticole. Gageons que ce mouvement est loin de se calmer au cours des prochains mois ! A suivre…

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