cz4w4210-jpg-hiver3bis Emmitouflés dans votre bonnet, votre double écharpe, vos gants et votre grosse doudoune, une question existentielle vous  taraude : pourquoi l’hiver, à quoi bon avoir froid ? Une question récurrente par les temps qui courent ! Eh bien, nous on sait pourquoi : pas d’hiver : pas de (bon) vin !

N’importe quel agriculteur (ou jardinier du dimanche) vous le dira : l’hiver est une période qui a toute sa place dans le cycle des saisons. Repos de la terre, repos des arbres et des plantes avant la poussée du printemps : cette saison est tout simplement un moment de respiration indispensable. On peut dire que jusqu’à un certain point un bon coup de gel est salutaire pour la vigne.

Parlons d’abord des sols. Le gel va permettre de les décompacter, de les aérer. Ce labour naturel vient d’un processus très simple : lorsque les températures deviennent négatives, l’humidité présente dans les sols se transforme en micro-glaçons. Le volume occupé par l’eau augmente donc,  faisant ainsi éclater les mottes de terre. Au contraire, les particules d’argile vont naturellement se dessécher lors du gel, puis se ré-humidifier lors du dégel.

Ce « dé-tassement » naturel est indispensable puisqu’il facilite l’infiltration de l’eau. Les pluies d’hiver ne ruissèlent pas, limitant ainsi l’érosion des sols. Cette aération laisse de la place au développement de  micro-organismes, mais également à la formation des racines, qui peuvent ainsi se frayer un chemin plus facilement.

gelees de printemps
Chaufferettes au Domaine Billaud-Simon

L’hiver protège la vigne de maladies les plus courantes : le mildiou et l’oïdium. Malgré la résistance du mildiou à des gelées jusqu’à -20°C ou -25°C, un froid extrême peut en détruire les foyers, et un froid hivernal et printanier retardera son apparition. L’oïdium réagit au gel de façon différente selon ses formes. Dans des vignobles méridionaux, les températures négatives auront un réel impact et détruiront le champignon. Quant aux régions où l’oïdium résiste au gel, un froid hivernal retardera son développement printanier. Ainsi, en fonction de la vigueur de l’hiver, les vignerons peuvent anticiper les risques de maladie et donc préparer les traitements adéquats.

La vigne elle-même a également besoin de phases de rupture dans ses cycles annuels. Une période de froid intense oblige la sève à descendre dans les racines. Cependant, le froid ne doit pas être extrême ni trop long ; en dessous de -20°C, le cep risque la mort. Des gelées étalées dans le temps affaibliront également la vigne en faisant éclater les bois ou en la rendant vulnérable à des maladies du bois telles que l’esca ou l’eutypiose.

Après les « saints de glaces » (Saint-Mamert, Saint-Pancrace et Saint-Servais), c’est-à-dire après le 13 mai, toute gelée peut être fatale aux éléments verts de la plante. En situation de forte humidité, les jeunes pousses peuvent geler à partir de -2 à -3°C alors qu’en situation plus sèche (hygrométrie <60%), elles peuvent résister à -4 voire -5°C.

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Projection d’eau pour protéger la vigne au Domaine Billaud-Simon

Si ces gelées printanières peuvent détruire la récolte, elles n’entraînent jamais la mort de la vigne elle-même. Les vignobles ont essayé de trouver des protections contre ces gelées meurtrières. La Champagne a mis au point une technique de lutte par aspersion d’eau, la gangue de glace (à 0°C) qui emprisonne alors le jeune bourgeon le protégeant des températures trop froides.  A Chablis, en plus des aspersions d’eau, les vignerons utilisent des chaufferettes disséminées dans les vignes, qui permettent de limiter le froid dans le vignoble. Cependant, Les bougies de paraffine et les chaufferettes au fioul sont polluantes et nécessitent de la main d’œuvre pour la mise en place et l’allumage. Au Canada, en Europe centrale ou encore en Chine, le buttage (ou chaussage des vignes) est pratiqué, cela consiste à recouvrir de terre les ceps de vignes. On peut également parler de la technique du brassage d’air : cette méthode consiste à brasser l’air et à remplacer la couche d’air froid qui est au contact de la culture par la couche d’air plus chaud qui se trouve plus haut, permettant un relèvement de la température de l’ordre de 1 à 4 °C.

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