Les accords régionaux de vos vacances : la cuisine de Bretagne iDealwine

Pendant les vacances, on goûte souvent la cuisine de la région où l’on se trouve. Oui mais avec quels vins accompagner ces plats que l’on ne mange pas tous les jours ? Première étape de notre tour de France des cuisines régionales, la Bretagne.

Durant les semaines à venir, nous allons vous accompagner pendant vos vacances. Rassurez-vous, on ne va pas débarquer en force dans votre villa du bord de mer ou nichée dans les alpages, mais nous allons essayer de vous donner quelques conseils d’accords pour agrémenter vos déjeuners ou dîners estivaux. Nous allons faire avec vous le tour de France des cuisines régionales, en fonction des destinations les plus prisées pour les vacances. Et pour commencer, partons pour la Bretagne.

Plus que toute autre région côtière, la Bretagne est particulièrement marquée par son environnement marin car elle est bordée au nord, à l’ouest et au sud par la Manche et l’océan Atlantique. Sa cuisine est donc fortement influencée par ce caractère maritime.

Le plateau de fruits de mer

Une des spécialités locales que vous serez très probablement amenés à déguster si vous passez vos vacances en Bretagne sera forcément un plateau de fruits de mer. Pour accompagner des saveurs souvent très iodées, il ne faut pas trop se compliquer la vie et privilégier des vins purs et tendus, à l’acidité assez marquée et surtout sans élevage bois (ou le plus discret possible). Très classiquement les vins quasi régionaux que sont le gros-plant ou le muscadet seront parfaits. Si vous voulez vous évadez un peu, optez pour un joli blanc de Chablis. Autre option, l’Alsace, avec un sylvaner ou un riesling en veillant bien entendu à ce qu’ils soient sans aucun sucre résiduel. Sans oublier les chenins biens secs du val de Loire (vouvray et montlouis en particulier) ou certains blancs de Sancerre.

Les poissons

Les côtes bretonnes sont évidemment riches de nombreux poissons, mais vous risquez de trouver souvent sur votre table deux espèces particulièrement courantes dans la région, le maquereau et la sardine. Ces deux poissons ont la particularité de présenter une chair assez grasse et donc très goûteuse. Ces saveurs fortes ont besoin d’une réponse “musclée” du vin les accompagnant. Gros-plant, muscadet et chablis sont des appellations qui feront une fois de plus l’affaire. Mais on pourra aller aussi vers les blancs très minéraux du Roussillon qui se marient bien avec une cuisine iodée.

Terminons ce chapitre “poissons” par une spécialité typiquement bretonne, la cotriade, une sorte de marmite où sont présentés plusieurs poissons cuits avec des pommes de terre dans un bouillon. C’est un peu la version locale de la bouillabaisse provençale, le safran en moins, ce qui est fondamental pour les accords possibles. On pourra aller ici vers des vins plus délicats, un peu plus complexes. Par exemple un premier cru de Chablis, un parcellaire de Sancerre (Les Monts-Damnés, les Romains, Culs de Beaujeu) ou un riesling bien sec d’un joli cru alsacien.

Mais la Bretagne c’est aussi, à l’intérieur des terres, un pays très agricole particulièrement tourné vers la viande porc et, bien entendu, les inévitables galettes de blé noir !

La charcuterie

La Bretagne est particulièrement riche de nombreuses charcuteries dont la célèbre andouille de Guéméné. Ne pas confondre cette dernière avec celle de Vire qui est normande. Visuellement, l’andouille de Guéméné se distingue par son aspect de cercles concentriques, comme ceux d’un tronc d’arbre coupé.

Avec l’andouille, ou plus généralement avec un plateau de charcuteries variées, le choix peut aller vers un vin blanc ou un vin rouge, selon votre goût. En blanc, les chenins du val de Loire seront à l’aise avec leur acidité marquée comme à Vouvray et à Montlouis, de préférence aux blancs d’Anjou parfois un peu plus tendres. Un blanc de Sancerre bien tendu fera également l’affaire, de même qu’un riesling ou un sylvaner (vérifier qu’il soit bien sec). Si vous préférez un vin rouge, vous pouvez rester dans la Loire voisine avec les cuvées les plus légères de Chinon, Saumur-Champigny ou de Bourgueil, voire un rouge de Sancerre (sans élevage en bois marqué). En s’éloignant un peu plus de la Bretagne, on pourra également aller vers un beaujolais, plutôt un vin simple en appellation générique ou “Village” qu’un cru (Morgon, Chiroubles, Fleurie, etc.). On peut penser aussi aux vins d’Auvergne (Côtes d’Auvergne, Côte Roannaise) à base de gamay ou de pinot noir.

Sur un kig-ha-farz, un plat typiquement breton (avec un nom pareil, on pouvait s’en douter !), il sera préférable de servir un vin rouge relativement léger, comme ceux mentionnés ci-dessus, plutôt qu’un blanc. Ce plat est en effet une sorte de pot-au-feu ou de potée, car il ne comporte le plus souvent que différentes viandes de porc (lard, saucisson, palette demi-sel, etc.), agrémenté d’une sorte de boule de farine (de blé noir ou pas) qui cuit dans le bouillon et que l’on sert tranchée avec la viande et les légumes.

Enfin, on ne peut pas quitter la Bretagne sans évoquer les galettes de blé noir ! La tradition conseille de les accompagner d’un bon cidre bien brut (ça marche effectivement très bien !). Mais si l’on préfère le raisin à la pomme, on pourra quand même servir certains vins sur cette grande spécialité bretonne. La plupart des galettes classiques se marieront correctement avec des rouges légers, toujours les mêmes que ceux cités précédemment, en privilégiant les plus fruités, mais, puisqu’on est en été (même en Bretagne !), on pourra penser aussi à un joli rosé qu’il faudra choisir assez vineux plutôt que trop léger et trop aromatique.

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Cet article a 4 commentaires

  1. Katell de Recettes-bretonnes.fr

    Très bonne idée cet article, il est en effet pas toujours aisé de savoir comment accorder un bon plat avec un bon vin !
    Un article à garder sous le coude lors des promenades culinaires dans notre belle région.

  2. Bob le Sponge

    C’est marrant je ne savais pas que les hommes portaient la coiffe en Bretagne!

  3. Olivier

    Bonjour,
    On a l’impression que quelque soit la région où on se trouve, si on ne veut pas se tromper dans le choix d’un vin il faut prendre les vins de la région. Un hasard ?
    Cordialement

  4. Maël

    Bonjour, j’ai bien aimé votre article. A noter que le gros plan et le muscadet ne sont pas des vins « quasi -régionaux », mais carrément 100% breton depuis le 9 ème siècle. Les côteaux d’Ancenis (gamay) fonctionnent bien également avec le Kig-ha-Farz Du et le Kig-ha-Farz Gwenn, sur les galettes aussi.
    Yec’hed mat (santé, bon appétit) !

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