Le fondateur du géant du e-commerce chinois Alibaba, vient de s’offrir une propriété bordelaise, le Château de Sours à Saint-Quentin-de-Baron (AOC Bordeaux), à l’instar de nombreux autres investisseurs chinois et hongkongais.
Le patron d’Alibaba s’installe dans le Bordelais
Nous en parlions il y a moins de 15 jours, le rachat par une investisseuse chinoise – Yingzhi Huang – de trois châteaux dans le Médoc, c’est désormais au tour de Jack Ma, l’excentrique patron du site Alibaba, de s’installer dans le Bordelais. Le milliardaire chinois a en effet racheté cette propriété à Martin Krajewski, une transaction dont le montant n’a pas été révélé. L’investisseur s’est engagé à conserver les 18 salariés du domaine. Son site Alibaba regroupe 400 millions d’internautes annuels et revendique le titre de « leader mondial du commerce en ligne » (devant l’américain Amazon). Jack Ma se classe deuxième fortune de Chine, avec 23 milliards de dollars et ne cachait pas son envie de s’implanter dans le Bordelais via une structure fournissant de gros volumes, vraisemblablement pour alimenter ses sites de e-commerce.
Un château méconnu et peu valorisé
Les origines du château de Sours remontent au XIVe siècle et le bâtiment actuel date de la fin du XVIIIe siècle. Situé à Saint-Quentin-de-Baron, dans l’Entre-Deux-Mers, ce vignoble s’étend aujourd’hui sur 80 hectares et produit environ 500.000 bouteilles par an sous l’appellation générique Bordeaux. Ce château est demeuré peu connu et met surtout en avant sa production de rosé pétillant. L’ensemble de sa gamme est commercialisé à des prix ne dépassant pas les 10 euros. L’ancien propriétaire, Martin Krajewski (propriétaire depuis 2004 et actionnaire depuis 1997) aurait d’ailleurs abandonné l’entreprise faute de rentabilité.
Jack Ma réalise ainsi sa première acquisition dans le Bordelais en jetant son dévolu sur une « petite propriété » et non un grand cru, alors qu’il en aurait eu les moyens. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des propriétés bordelaises sous pavillon chinois : très peu concernent des châteaux de renom. Peut-être que le choix de l’investisseur chinois s’est porté sur ce domaine du fait de la très belle bâtisse, un argument important pour beaucoup de ses compatriotes, une sorte de marqueur social. Un projet oenotouristique serait d’ailleurs envisagé selon le site Decanter, comprenant d’importants travaux de rénovation.
Malgré la relative désaffection pour les vins de Bordeaux, y compris de la part des consommateurs chinois qui commencent à diversifier leurs achats, les rachats de propriétés bordelaises par des investisseurs étrangers, ne diminuent pas, et cette nouvelle acquisition, par une figure star de l’économie chinoise, pourrait relancer le phénomène. Et, ce faisant, braquer de nouveau les projecteurs asiatiques sur cette région. Rappelons que les investissements chinois dans le vignoble bordelais demeurent beaucoup plus limités que l’on a souvent tendance à croire, puisqu’ils sont inférieurs à 1,5 % de la surface du vignoble girondin.
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