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La tendance semble claire : les cours des grands crus bordelais dans les millésimes récents restent stables depuis de longs mois. A fin novembre, l’indice iDealwine Bordeaux affichait une hausse de 4,24%, inférieure à celle de l’indice général des grands crus, l’indice iDealwine© 100 (+5,57%). Et pourtant, certains résultats d’enchères montrent des évolutions contrastées. Qu’en est-il exactement dans les ventes ? Décryptage.

Le Bordeaux bashing, sur iDealwine, on ne le ressent pas vraiment. Les ventes aux enchères regorgent de grands crus issus de cette région, et qui se vendent très bien. Certes la part de cette région dans les ventes tend à diminuer d’année en année, au profit d’appellations que l’on ne voyait à peu près jamais dans les catalogues d’enchères. En 2000, les bordeaux représentaient 80% des lots vendus. En 2015 cette proportion était passée à 50%, et au cours de l’année 2016 elle s’est encore contractée (38% dans la dernière vente). Pour autant, Bordeaux conserve un poids significatif au sein des catalogues d’enchères. Que faut-il donc penser des premiers crus classés – et assimilés – de cette région, certains millésimes sont-ils recherchés que d’autres ? L’analyse des dernières ventes aux enchères, qui se sont déroulées dernièrement en ligne sur iDealwine, permet de dégager les tendances du moment.


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Château Lafite Rothschild

Le premier cru de Pauillac a longtemps fait la Une des ventes aux enchères. Ce vin dont la notoriété a de longue date été construite à travers le monde, et notamment en Asie, a vu son cours exploser à la fin des années 2000. Lafite était alors avidement recherché en Chine par une clientèle en quête de flacons avant tout destinés à être offerts en cadeau, dans le cadre de négociations commerciales. Depuis 2011, cette période est révolue, le gouvernement de Xi Jing Ping ayant décidé, pour lutter contre la corruption, de mettre fin à cette pratique des cadeaux. Pour autant Lafite conserve une image forte auprès de la clientèle chinoise, et d’ailleurs, les vins de ce domaine sont très présents dans les catalogues. Les prix restent stables dans les millésimes récents, y compris le 2009 qui s’échange à 716€ la bouteille. Même situation pour le 2005, une belle année mais qui pour l’instant se vend autour de 670€, stable également. En revanche, dans les années proches de leur apogée les cours s’inscrivent à la hausse. C’est notamment le cas du 1999 (568€, +20%), du 2000 (1200€, +11%) ou encore du 2003 (776€, +13%). Le second vin de château-lafite, les Carruades de Lafite, avait connu la même envolée de cours que son aîné. Si les prix se sont eux aussi assagis, cette étiquette est encore très recherchée et, dans les années à boire, comme 1999, une caisse de 12 bouteilles a récemment été vendue 2100€, soit 175€ la bouteille (+40%).

Château Mouton Rothschild

Outre la qualité intrinsèque du vin, Château Mouton Rothschild bénéficie de plusieurs atouts majeurs. D’une part, il a connu, dans le sillage de Château Lafite, un engouement similaire émanant des amateurs asiatiques. La proximité du nom, le fait qu’il soit issu de la même appellation n’y est pas étranger. Autre atout : la fabuleuse succession d’artistes qui ont contribué à faire de chaque flacon une petite œuvre d’art, non seulement par le contenu de la bouteille mais aussi par son étiquette. Collection que nombre d’amateurs s’emploient à compléter d’année en année pour constituer une « verticale » de millésimes. Enfin, la personnalité de sa propriétaire, Philippine de Rothschild, décédée en 2014, a elle aussi largement contribué au succès du vin. De ce fait, les bouteilles de Mouton Rothschild remportent un beau succès aux enchères, et l’effet collection lié aux étiquettes lui permet de s’affranchir, au moins partiellement, de l’impact qualitatif du millésime. A noter, le choix d’une bouteille gravée pour célébrer le passage à l’an 2000 s’est révélé judicieux. Dans ce millésime fort réussi, la bouteille a allègrement franchi le seuil des 1000€ et s’échange désormais 1380€ dans les ventes. Autre flacon culte, le 1986, auréolé d’un 100/100 Parker, est très recherché en Chine. Sa cote s’établissait dans les dernières ventes de novembre à 780€. Les autres millésimes recherchés sont principalement ceux des années 1980 (1983 à 300€, 1988 à 384€, 1989 à 324€) et des années 1990 (1990 à 330€, 1995 à 402€). On note que les années 2009 et 2010, un temps boudées par le marché en raison de l’explosion des tarifs de vente en primeur, reprennent peu à peu des couleurs : le 2009 s’échange à 672€ (+9%) et le 2010 à 660€ (+28%).

Château Haut Brion

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Le Château Haut Brion est l’un des vins  les plus intéressants à suivre sur le marché. Longtemps considéré comme le premier cru le plus attractif, en termes de prix, il a vu ses cours augmenter au fil des années, qu’il s’agisse des tarifs de vente en primeur ou du prix des adjudications dans les ventes aux enchères. On trouve dans les ventes quelques icônes du domaine, et notamment le millésime 1989, un autre 100/100 Parker. Cette star des ventes s’échangeait en novembre à 1440€ (+32%). Autre année mythique, le 1982, qui cote 588€ (+17%). Parmi les belles années très recherchées actuellement dans les ventes, on peut également citer le 2005 (576€, +14%). A noter, le succès du château Haut Brion blanc, un vin rare aux enchères, qui connait un beau succès auprès de la clientèle asiatique, et particulièrement japonaise. Le millésime 1990 s’est récemment vendu 552€ (+45%). Dans le sillage du Château Haut Brion, le château La Mission Haut Brion est l’un des grands crus de Bordeaux qui s’est le plus fortement valorisé au cours de l’année 2015.

Château Latour

Depuis qu’il a annoncé son retrait du système de vente en primeur, effectif depuis le millésime 2012, le premier cru de Pauillac joue désormais la carte de la rareté. De fait, les bouteilles de château Latour sont quasiment absentes des catalogues de ventes aux enchères, conséquence de la difficulté à trouver les vins sur le marché primaire. Une stratégie coûteuse, certainement, mais efficace en termes de valorisation sur le marché des enchères : les prix des rares bouteilles présentes dans les ventes s’inscrivent presque invariablement à la hausse, qu’il s’agisse de belles années comme 1989 (391€, +21%) et 1996 (660€, +22%), ou de millésimes moins prestigieux tels que 1999 (394€, +16%) ou 1993 (360€, +24%), sachant que château-latour est considéré comme l’un des vins les plus réussis de ce millésime difficile.

Là encore, on notera la bonne tenue des Forts de Latour : le 2005 se vend 160€ (+21%) et le 1990 à 120€ (+11%). Même dans les petits millésimes le vin est recherché : 156€ pour le 2002 (+17%) et 144€ pour le 2007 (+20%).

Château Margaux

A château Margaux, compte tenu des prix de sortie élevés des vins à leur sortie du domaine – tendance qui s’amplifie d’année en année -, la revente s’effectue aux enchères sans surcote significative, hormis sur des millésimes matures. Le 1983, par exemple, une des réussites de château-margaux dans les années 1980, cote 384€ (+7%). Le 1990, également superbe, atteint désormais 756€ (+13%). En revanche, le succès du second vin Pavillon Rouge, qui constitue une belle initiation au grand vin, est très net dans les ventes aux enchères, notamment auprès de la clientèle anglo-saxonne. Le 2004 se vend 120€ (+20%), le 1999 à 122€ (+13%), et le 2002 à 116€ (+7%). On notera aussi la bonne tenue des cours de Pavillon Blanc, un 100% sémillon issu des vignes de château Margaux : le 2004, par exemple, a récemment été adjugé 144€ (+26%).

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