Georges Vernay mort

Le monde du vin apprenait vendredi avec tristesse la disparition de Georges Vernay, surnommé le « Pape de Condrieu ». Infatigable défenseur du viognier, il s’est battu toute sa vie pour faire connaître les vins de ce village déserté par les vignerons après la guerre.

« Moi j’aimais les vins de coteaux, plus que de plaines que je trouvais moyens » déclarait Georges Vernay en novembre dernier. Il fut en effet une époque pas si lointaine où les vins de la vallée du Rhône se vendaient en vrac et où les producteurs de Côte-Rôtie ou Condrieu subsistaient grâce à leurs plantations d’abricots, plus qu’à l’exploitation de la vigne. Dans ces conditions, les coteaux escarpés de l’appellation Condrieu (dont le décret d’appellation est entériné en 1944) furent peu à peu abandonnés au profit des plaines mécanisables. A tel point qu’en 1960 il ne demeure plus que 6 hectares de vignes sur les coteaux de l’AOC. Mais Georges Vernay, qui a repris les rênes du domaine de son père au début des années 1950 persiste, et réussira à convaincre les vignerons de faire de même en attendant des jours meilleurs.

C’est donc cette intuition qui a porté Georges Vernay à s’entêter à cultiver la vigne sur ces chaillées, surnommées à juste titre « chaillées de l’enfer » car frappés par le soleil l’été, où l’on doit compter un homme pour s’occuper d’un hectare de vigne quand en plaine, on travaille au tracteur. Et les jours meilleurs ont fini par arriver pour l’ensemble de la région, notamment grâce à Marcel Guigal, formidable ambassadeur des vins du Rhône.

L’appellation compte désormais 190 hectares de vignes et produit un vin prisé dans le monde entier. A tel point qu’on en oublie qu’elle doit sa survie à la persévérance et au talent de Georges Vernay. Depuis 1996, Christine Vernay a rejoint son père pour écrire une nouvelle page de l’histoire familiale. A la tête de 17 hectares dont sept en condrieu, elle s’est révélée brillante vinificatrice, perpétuant le style étincelant et tout en finesse des vins produits au domaine. Planté par Francis, le père de Georges Vernay, le coteau de Vernon produit désormais l’un des plus grands blancs au monde.

C’est au chemin de Vernon que ses proches échangeront un dernier verre de l’amitié en son honneur. La forte et sincère émotion suscitée par cette nouvelle témoigne de l’importance capitale de l’œuvre de Georges Vernay. Toute l’équipe d’iDealwine tient à présenter à Christine Vernay, à sa famille et à l’équipe du domaine ses sincères condoléances et lui souhaite de poursuivre avec une énergie intacte la mission qu’elle accomplit avec tant de talent depuis vingt ans à la tête du domaine.

Les vins de Georges Vernay

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