Appellations vignoble

Pour les connaisseurs, cela ne pose aucun problème. Mais quand on débute dans le vin, on est forcément un peu perdu face à la multitude des régions viticoles françaises. Et le néophyte de se demander : quelle région dois-je privilégier dans mes achats si j’aime les rouges fruités et les blancs peu acides ? Voici quelques grandes lignes pour vous aider à mieux voyager dans les vignobles de l’hexagone.

Bien entendu ce petit guide n’a d’autre prétention que de donner une idée générale, et donc un peu réductrice, de chacune des grandes régions viticoles françaises. On pourra toujours trouver des exceptions dans chacune d’entre elles, mais il y a tout de même quelques grandes lignes directrices. Partons aussi d’un postulat : les caractéristiques des vins dont nous allons parler sont celles de vins produits par de bons vignerons, pas forcément uniquement les très grands noms de chaque région, pas forcément de vins bios, mais issus de domaines travaillant et vinifiant de façon à respecter les expressions de leurs terroirs et de leurs cépages.

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Alsace

Alsace vignoble grand cru

L’Alsace est sans doute l’une des régions où il n’existe pas une ligne générale pour les vins qui y sont produits, mais plusieurs lignes liées aux différents cépages qui, dans la presque totalité des vins, sont vinifiés seuls, sans assemblage. Nous allons donc vous donner les caractéristiques principales de chacun de ces vins de cépage (en se cantonnant aux vins secs, non sucrés).

Riesling : acidité, arômes de pomme verte et de zestes de citron, longueur en bouche, apte à une longue garde, à table avec fruits de mer, poissons nobles, choucroute, volailles rôties

Pinot gris : peu d’acidité, notes épicées, sensation de largeur en bouche, souvent des touches oscillant entre richesse et sucrosité, à table avec une cuisine à la crème (viandes blanches, volailles, poissons) ou une cuisine un peu épicée (tajines)

Sylvaner : acidité, légèreté, fruits blancs, vin facile à boire, pour charcuterie, apéritif, moules marinière, poissons de rivière

Gewurztraminer : acidité moyenne, très aromatique au nez et en bouche, pas toujours facile à marier à table mais beaux accords avec la cuisine thaïlandaise, avec des tagines sucrés/salés et certains fromages forts (munster).

Vous savez aussi que de grands vins d’Alsace, produits sur des terroirs d’exception, sont issus d’une complantation de cépages locaux. Leur point commun ? Une complexité extraordinaire… Goûtez-les donc !

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Loire

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Une vaste région, puisqu’elle s’étend de la région nantaise jusqu’à l’Auvergne ! Nous parlerons ici principalement de sa zone la plus vaste, l’Anjou et la Touraine (mais nous évoquerons aussi deux vignobles connus et spécifiques, le Sancerrois et le Muscadet).

Les rouges (Saumur-Champigny, Chinon, Bourgueil, Anjou, etc.) : issus d’un même cépage, le cabernet franc, ce sont en général des vins au fruité “croquant”, délicatement acidulés, très frais en bouche, peu alcoolisés, assez tanniques. Certains doivent être bus sur le fruité frais de leur jeunesse, les cuvées plus ambitieuses pouvant (et devant !) être gardées dix ans et plus. Accords à table avec viandes rouges, les plats en sauce.

Les blancs (Vouvray, Montlouis, Anjou, Saumur) : issus du cépage chenin, ce sont des vins marqués par une belle acidité, des arômes de tilleul et de coing ; ce ne sont pas toujours des vins immédiatement “charmeurs”, mais ils ont de la présence et une belle faculté à se prêter à des accords intéressants et variés (poissons en sauce crémée, crustacés, fruits de mer, volailles rôties, viandes blanches à la crème, fromages de chèvre). Les belles cuvées peuvent se garder dix ans et plus.

Muscadet : produit à l’ouest de la région, c’est un vin qui a beaucoup progressé depuis une bonne dizaine d’années. Plutôt marqué par une belle acidité sans agressivité, peu d’alcool, beaucoup de fruits blancs en bouche, facile à boire, accord idéal avec les fruits de mer et la plupart des poissons pas trop forts, qu’ils soient grillés ou au four. Contrairement à sa réputation c’est aussi un vin qui peut se garder une dizaine d’années.

Sancerre et Pouilly Fumé : en blanc c’est un vin très différent des autres vins de Loire. Son cépage, le sauvignon, lui donne un fruité prononcé, très marqué, souvent facile à reconnaître. Son côté acidulé/fruité en fait un beau vin d’apéritif, et il accompagne également les poissons fumés, les volailles rôties, les poissons à la crème, les poissons de rivière au court-bouillon (truite), les fromages de chèvre. Certaines cuvées peuvent se garder avec profit sur une dizaine d’années.

Les amateurs de vins nature seront servis dans la Loire, les références sont nombreuses.

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Bourgogne

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Pour le néophyte, la Bourgogne est à la fois très simple à appréhender (en grande majorité : un seul cépage pour les vins rouges, le pinot noir, et un seul cépage pour les blancs, le chardonnay) et très compliquée à bien comprendre en raison de de ses multiples appellations censées avoir chacune un caractère exclusif. Dans le cadre de notre approche, nous allons donc devoir un peu simplifier les choses afin que vous ayez une bonne idée du caractère des vins que vous allez acquérir.

Commençons par caractériser les éléments communs, c’est à dire les cépages.

Le pinot noir : produit des vins généralement très fruités (fruits rouges, cerise), assez acides et donnant une sensation peu tannique, avec une bouche délicate, qui peut paraître peu puissante par rapport, par exemple, à un vin de Bordeaux. Très gros potentiel de vieillissement pour les meilleures cuvées. Ce sont des vins qui s’associent à table avec toutes les viandes blanches, les volailles rôties, les viandes rouges pas trop fortes, moins à l’aise avec l’agneau.

Le chardonnay : c’est un cépage “facile” qui plait au plus grand nombre, d’où son succès international. C’est également un cépage un peu “caméléon” qui offre des nuances sensibles selon sa région d’origine. Globalement il produit des vins qui offrent des notes de fruits blancs, de fleurs blanches avec parfois des touches de beurre frais et de miel. En bouche, ils montrent une belle acidité avec du “gras” et des notes de miel, de champignons frais et parfois des touches de fruits exotiques quand le chardonnay est issu de régions plus chaudes. À table il s’accorde avec toutes les préparations à la crème (viandes blanches, volailles ou poissons), avec les poissons délicats (sole, turbot, lotte) et les crustacés, mais aussi avec de nombreux fromages. Moins à l’aise avec les fruits de mer (sauf les chablis) ou les poissons fumés.

Et maintenant, notons quelques nuances, dans leurs grandes lignes.

En rouge, les vins de la Côte de Nuits sont généralement plus structurés et plus puissants que ceux de la Côte de Beaune, à l’exception sans doute des vins de Chambolle-Musigny. Les rouges de la Côte de Beaune sont en moyenne plus délicats, plus “féminins”, à l’exception de l’appellation Pommard, aux tannins plus marqués. Les vins de la Côte Chalonnaise offrent un fruité plus “croquant”, et ils sont plus faciles à boire dans leur jeunesse.

En blanc, les vins de Chablis sont généralement assez vifs avec des arômes frais et évoquant la pierre mouillée ; les blancs de la Côte d’Or (Chassagne, Puligny, Meursault) offrent habituellement plus de gras en bouche, plus de puissance, avec des arômes beurrés, de brioche ; ceux du Mâconnais se distinguent souvent par des notes de fruits exotiques (mangue, ananas) et une rondeur très agréable en bouche.

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Beaujolais

Si cette région peut faire théoriquement partie de la Bourgogne viticole, on la traite généralement à part, car elle n’a pas grand-chose de commun avec les appellations purement bourguignonnes. Pour l’amateur néophyte, le Beaujolais a l’immense avantage de proposer de nombreux vins rouges accessibles, très fruités et faciles à boire dans l’immédiateté de leur jeunesse (on peut même en acheter en “vin nouveau” trois mois après les vendanges, c’est dire …). Le cépage gamay, dont sont issus tous les beaujolais, est un cépage peu tannique, très fruité (cerise, framboise, groseille), avec une belle acidité fraîche et un côté gourmand qui en fait ce qu’on appelle “un vin de copains”, qu’on ouvre facilement pour un moment de convivialité sur des plats simples et un peu rustiques (charcuteries, abats, potées et petit salé, volailles rôties, saucisses grillées, viandes rouges grillées).

Si vous aimez les vins légers, frais et fruités, le Beaujolais est LA région qu’il vous faut ! De plus, si vous êtes amateur de vins nature, sachez que le Beaujolais est l’une des régions les plus en pointe en la matière.

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La vallée du Rhône

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Ici deux mondes cohabitent, très différents l’un de l’autre, celui du nord de la vallée et sa partie méridionale.

Le nord : les vins rouges sont issus d’un seul cépage, la syrah. C’est un cépage qui donne des vins très fruités et assez puissants, avec une belle tension apportée par l’acidité, marqués par des arômes de violette, de cassis, de fruits noirs (myrtille). Malgré leur concentration et leur masse tannique, les vins du Rhône nord peuvent se révéler très délicats, surtout après quelques années de vieillissement. Parmi les appellations, Crozes-Hermitage proposera les vins les plus légers, Saint-Joseph offre un peu plus de densité, Hermitage produit les vins les plus concentrés et puissants, Côte-Rôtie des vins également très concentrés mais plus délicats, et Cornas les vins les plus chaleureux. Les blancs du Rhône nord sont en général peu acides, très floraux et d’un style plutôt délicat et agréable. À table, servir les rouges avec des viandes saignantes, des viandes en sauce, du gibier. Les blancs avec des poissons délicats ou des fromages de chèvre pas trop affinés.

Le sud : on change de monde, à la fois climatiquement (forte influence méditerranéenne) et par la présence ici de multiples cépages qui sont assemblés, même si l’un d’entre eux est dominant, le grenache. Les vins rouges du Rhône sud (Châteauneuf-du-Pape, Gigondas, Cairanne, Côtes du Rhône, etc.) sont marqués par la rondeur très fruitée du grenache, une belle gourmandise, de la délicatesse malgré leur puissance solaire. Globalement ils sont très charmeurs, relativement peu acides (par rapport, par exemple, à un rouge de Bourgogne), mais leur puissance peut parfois “saturer” les palais les plus délicats. Des vins à marier à toutes les viandes rouges ou à l’agneau rôti et à une cuisine sudiste (daube, viandes en sauce au vin, pâtes à la bolognaise, pizzas, etc.).

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Bordeaux

vignoble de Saint-Emilion en Aquitaine

Avec le champagne, les vins rouges de Bordeaux sont sans doute les vins les plus connus par les amateurs néophytes. On a tous eu ou presque des parents sortant le dimanche une bouteille d’un “bon petit bordeaux léger” ! Mais au-delà de cette première approche, êtes-vous sûr de bien connaître ces vins ?

Les bordeaux rouges ont en commun le fait d’être très majoritairement produits à partir de deux cépages : le cabernet-sauvignon, dominant rive gauche (Médoc, Pauillac, Margaux, Saint-Julien, etc.) et le merlot, dominant rive droite (Saint-Émilion, Pomerol, etc.). Le merlot apportera un peu plus de rondeur et de séduction, et le cabernet un peu plus de droiture et de “froideur”, parfois même un peu d’austérité dans les vins jeunes. Les vins des grandes appellations médiatisées sont plutôt des vins assez stricts et peu charmeurs dans leur jeunesse, mais qui vieillissent admirablement. Contrairement aux idées reçues, il existe également de nombreux bordeaux peu onéreux, à boire plutôt jeunes, sur leur fruité, généralement en provenance des appellations “satellites” des Côtes de Bordeaux. À table, les bordeaux sont très à l’aise avec les viandes rouges rôties ou en sauce, le gibier, le gigot d’agneau rosé).

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Les autres régions

Quelques mots pour qualifier sommairement les vins des autres vignobles français. Nous ne nous arrêterons pas sur les vins de Champagne, sans doute les plus connus des néophytes. Dans le Languedoc et le Roussillon, les vins rouges s’apparentent, grosso modo, à ceux du Rhône sud dont ils partagent les mêmes cépages avec une proportion moins importante de grenache. Ils offrent donc plutôt moins de rondeur gourmande et plus d’arômes de garrigue et de maquis (laurier, olive noire). En Provence, si l’on laisse de côté les rosés, les rouges de Bandol sont généralement des vins un peu fermés et austères jeunes, mais qui vieillissent merveilleusement sur dix ans et beaucoup plus. La Savoie propose essentiellement nombre de jolis vins blancs issus de cépages variés, d’où leurs multiples expressions aromatiques, mais ils possèdent en commun une belle fraîcheur, des arômes très fruités et une agréable légèreté due à leur faible taux d’alcool. Le Jura est souvent assimilé par les débutants au vin jaune, un blanc très, très particulier (arômes oxydatif de noix verte et de curry), mais cette région produit surtout de très beaux vins blancs de chardonnay (ou savagnin !), très différents de ceux de Bourgogne, avec des notes fumées, de pierre à fusil, beaucoup de fraîcheur et, dans leur ensemble, plus légers et moins imposants que leurs voisins bourguignons.

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Cet article a 3 commentaires

  1. Roullet

    Article très inter ressant,dommage a mon avis baclé au sujet des vins du Languedoc Roussillon !!

  2. Marc

    Deux oublis majeurs:
    Le grand Sud-Ouest, aujourd’hui bien émancipé du bordelais par le développement de cépages typiques et au fort caractère. Les blancs et surtout les rouges font montre d’un croquant gourmand d’un côté (Gaillac, Bergerac, Fronton..) ou d’une densité et d’une rusticité classieuse de l’autre (Madiran, Cahors…)
    La Corse, par sa situation géographique, ses particularités climatologiques et ses cépages uniques, ses rouges et surtout ses blancs sont aujourd’hui éclatants de personnalité et d’équilibre.

  3. Sylvie

    Merci pour cet article que je trouve très bien pensée pour les néophytes. La France se compose d’une grande variété de régions, d’appellations et de cépages. Pour un néophyte, il me parait trop dur d’appréhender toute cette diversité en un seul article. Si déjà, il retient tout ceci . Le but est déjà largement atteint. On est peut être pas toujours d’accord sur les choix de l’auteur mais j’adhère à 100% sur son coté pédagogique de celui-ci.

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