Nicolas GrosboisLes chinons de Nicolas Grosbois sont, pour nombre de dégustateurs, une vraie révélation. Ce jeune vigneron commence à être connu pour ses rouges francs et directs, sans artifices, sans bois, et peu marqués par l’alcool, donc très faciles à boire pour notre plus grand plaisir.

En dehors de son vignoble proprement dit, le Domaine Grosbois est déjà remarquable par ses bâtiments, une ancienne ferme fortifiée du XVe siècle, imposante mais qui respire l’histoire d’un lieu et de générations successives. Avec un avantage peu courant pour les vignes : le site n’a pas été remembré depuis le XVe siècle. A cette époque la taille des parcelles était déterminée par la géologie, une partie plus argileuse au milieu du coteau étant par exemple systématiquement séparée et entourée d’un mur pour adapter la culture au sol. Du coup, le domaine profite d’un parcellaire varié avec treize parcelles différentes sur les neuf hectares de production, tout en cabernet franc.

Différents sols modulent donc la personnalité des vins du domaine Grosbois. L’essentiel du vignoble repose sur une roche mère calcaire appelé “millarge” ou tuffeau jaune, mais les sols sont soit argilo-calcaires soit argilo-siliceux, leur profondeur variant de 30 cm en haut de pente à 1,5 m en bas de coteau.

Nicolas Grosbois, aujourd’hui aux commandes du domaine familial (depuis mai 2005), a accompli auparavant un parcours extrêmement formateur dans le monde entier.

Après son BTS de viticulture obtenu en 1998, il n’a pas souhaité venir travailler tout de suite à Chinon. Il voulait d’abord “voir du pays”.

D’abord une période de deux ans dans le Minervois suivie d’une expérience de six mois au Chili. Retour en France fin 2002 où il commence à se familiariser avec le cabernet franc mais dans une appellation voisine, à Saumur-Champigny. Il y restera deux ans avant de repartir dans l’Oregon où pour reprendre ses propres propos : « J’ai découvert le travail des vins à l’anglo-saxonne, des essais sans limites, des vignerons décomplexés, une approche qualitative pointue du vin mais très simple en même temps, avec une liberté de langage qui manque à nos vignerons français. »

Petit passage en Australie puis en Nouvelle-Zélande (le temps de vinifier encore de nouveaux cépages) avant de revenir enfin en mai 2005 au domaine familial (il a alors 29 ans) où, fort de cette longue expérience, ses parents lui donnent en confiance les clés du domaine.

D’emblée, Nicolas Grosbois impose son style : baisse des rendements dès 2005, arrêt des désherbages et travail des sols en 2006, arrêt des traitements chimiques en 2007, passage aux vendanges manuelles en 2008 et volonté d’entamer une démarche vers la certification Demeter en biodynamie à partir de 2009. En quelques années, les résultats ont été époustouflants et remarqués par les critiques et surtout les amateurs. Ses chinons sont des vins francs et directs, sans artifice (et sans bois !) qui rencontrent un beau succès auprès de ceux qui aiment la fraicheur et la “buvabilité” des beaux cabernets francs de Loire. Sans aucun doute une des futures vedettes de l’appellation Chinon !

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