classements de Bordeaux

Pas facile de s’y retrouver quand il s’agit d’évoquer le classement des vins de Bordeaux. Certains sont (presque) gravés dans le marbre (classement de 1855 pour le Médoc et les Sauternes, classement des Graves), d’autres au contraire ont fait l’objet d’intenses bagarres sur le terrain juridique (Saint-Emilion, Crus Bourgeois). D’autres, enfin, n’existent tout simplement pas : c’est le cas, par exemple, des vins de Pomerol qui ne disposent pas d’un classement officiel*.

En matière de vin, les classements établis doivent à la fois intégrer les critères de terroir mais aussi la qualité du travail réalisé dans le vignoble et dans les chais par le vinificateur. Chaque appellation présente des caractéristiques distinctes, tant en termes de cépage que de composition du sol. A juste titre, les classements réalisés jusqu’à présent ont donc concerné des appellations, ou des régions aux caractéristiques comparables.

Quel est leur rôle ?

Les classements sont établis sur la base d’un cahier des charges précis et reposent sur des critères les plus objectifs possible, ils ont donc valeur de référence auprès des consommateurs finaux. La hiérarchie réalisée pour certains classements a permis d’établir une échelle de prix qui sert d’étalon lors des échanges. Ce qui n’empêche pas les prix de fluctuer en fonction de la qualité du millésime. Parfois aussi, le travail et les investissements réalisés par certains domaines font bouger les lignes du classement ; et là, c’est le marché qui redéfinit sa hiérarchie. Certains domaines classés 5e cru en 1855 s’échangent en effet à des niveaux de prix supérieurs à ceux de domaines classés 3e, ou 4e, selon la loi de l’offre et de la demande.

Car un classement n’est pas toujours révisable. En fonction du cahier des charge initial, certains d’entre eux ont traversé les décennies et même les siècles sans qu’aucune modification, ou presque ne vienne bouleverser l’ordre établi à l’origine. C’est notamment le cas du classement de 1855, modifié une seule fois en 1973 : le château Mouton Rothschild avait alors accédé au rang de premier cru classé. Le classement des vins de Sauternes et celui graves sont ainsi demeurés inchangés depuis leur création.

En revanche il n’en a pas été de même du classement des vins de Saint-Emilion, ni de celui des crus bourgeois. Le premier est par essence révisable tous les dix ans. Le second avait été établi une première fois en 1932, puis avait fait l’objet d’une profonde révision en 2003. D’attaques en annulation, nous vous avons fait suivre dans le Blog iDealwine les multiples rebondissements concernant la révision de chacun de ces deux classements. Quant aux vins de Pomerol, qui comptent parmi leurs rangs le mythique Petrus, ils n’ont jamais fait l’objet d’aucun classement officialisé. Incapacité à fixer les règles ou simple preuve de sagesse ? Une chose est certaine : le jour n’est pas venu où Bordeaux pourra imaginer établir un classement général des grands crus, toutes appellations confondues…

* S’agissant des vins de Pomerol, un classement avait été établi durant le régime de Vichy. Il n’a plus cours aujourd’hui.

Pour en savoir plus et consulter la liste des vins classés :

Classement de 1855 des vins rouges

Classement de 1855 – Sauternes et Barsac

Classement des vins de Graves

Classement des vins de Saint-Emilion

Classement des Crus Bourgeois du Médoc

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