Bordeaux primeurs 2016 dégustation

Comme chaque année l’équipe iDealwine s’est rendue à Bordeaux pour la semaine des primeurs. Et on peut vous dire d’emblée qu’il a tout d’un grand ! Avant de vous livrer nos notes de dégustation, dressons tout d’abord un bilan général du millésime.

2016, une météo capricieuse mais finalement très clémente

Pour ce millésime 2016, la météo a été plutôt favorable dans l’ensemble, même si cela avait relativement mal commencé. En effet, comme le relate Stéphane Derenoncourt sur le site du Figaro Vin, « 2016 est une forme de miracle. C’est le film triste qui finit bien. Un début de millésime impossible, extrêmement pluvieux. En matière de gestion des vignes, c’est une catastrophe, et il y a une forte pression des maladies. Une petite trêve se fait début juin et permet une belle floraison, très compacte. Puis dès la fin juin il fait beau jusqu’aux vendanges. Ça mûrit tranquillement, en gardant de bonnes acidités car il y a un fort contraste entre les journées chaudes et les nuits fraiches. Après une longue sécheresse, il tombe un peu d’eau. Ça débloque les arrêts végétatifs dus à un stress hydrique excessif. C’est un millésime assez magique pour un vigneron. Il a le choix de faire ce qu’il veut grâce à la grande fenêtre des vendanges : ramasser tôt pour faire des vins frais ou tard pour faire des vins mûrs. » […] Si on fait la somme des températures de cette année viticole, c’est le millésime le plus froid des vingt dernières années. Nous avons un millésime ultra-mûr mais aussi ultra-frais.« 1 Des conditions météorologique qui se sont donc finalement révélées excellentes et qui ont offert aux vignerons tout le potentiel pour produire de très grands vins … Et c’est ce que semblent avoir amplement réussi la plupart d’entre eux.

Un superbe millésime sur le fruité, la délicatesse, la fraîcheur et la digestibilité

Première impression, ce millésime est, dès cette phase de primeurs, vraiment agréable à déguster, déjà caractérisé par une impressionnante buvabilité. En effet, dans presque toutes les appellations, nous avons été vraiment agréablement surpris par la fraîcheur du fruit, les matières délicates, souples et soyeuses, ainsi qu’une fraîcheur remarquable. Nous avons pris énormément de plaisir à déguster ces vins – alors même qu’à ce stade, certains millésimes nous ont prouvé dans le passé que l’exercice n’est pas franchement facile -, ce qui laisse présager qu’ils pourront s’apprécier rapidement. Nous avons relevé de belles maturités, d’agréables acidités qui participent grandement à l’équilibre des vins (Ph inhabituellement bas à Bordeaux), de l’alcool (mais pas trop), des vins très aromatiques, avec ce qu’il faut de densité, de richesse, beaucoup de profondeur et pour finir, de superbes tanins, très doux et sans aucune âpreté. Enfin, cerise sur le gâteau, nous avons souvent apprécié leur longueur, superbe. Ce que nous avons dégusté lors de cette semaine concentrait tout ce que l’on aime parmi les bordeaux, sans aucun de ses excès – même si l’élevage était loin d’être terminé -. C’est surtout l’équilibre qui nous a semblé excellent, ce qui permet d’envisager que ce millésime, agréable dans sa jeunesse, sera aussi un beau millésime de garde, grâce  notamment aux bons niveaux d’alcool, aux Ph assez bas.

Ce millésime semble également plus homogène entre les différentes appellations que le 2015, mais aussi que les 2009 et 2010, comme le note l’œnologue Antoine Medeville, d’Oenoconseil : «2016, ça fait partie des grands millésimes, supérieurs à 2009 et 2010 en termes d’équilibre avec une bonne acidité qui donne des vins harmonieux, avec du volume, de la fraîcheur», « C’est partout bon, très bon, voire exceptionnel», résume-t-il.2

Le 2016 a déjà conquis la presse et les professionnels du monde entier …

Il n’y a qu’à lire les nombreux articles de presse spécialisée pour s’en convaincre : tous les dégustateurs s’accordent sur la qualité exceptionnelle de ce millésime et même sur l’homogénéité de cette qualité dans tout le vignoble bordelais, sur la rive droite comme la rive gauche et même dans les appellations périphériques. En ce qui concerne notre équipe iDealwine, nous avons trouvé que dans l’ensemble les vins de la rive gauche étaient légèrement plus réussis que ceux de la rive droite, dont la qualité nous a semblé un tout petit peu moins homogène.

Ce millésime atteint un très haut niveau, supérieur pour beaucoup au 2015, déjà jugé très grand. C’est ce qu’affirme notamment Michel Rolland : « Je pense qu’intrinsèquement, 2016 est un cran au-dessus de 2015.« 3. Jean-Francis Pécresse (Les Echos), va même jusqu’à intituler sa chronique sur le 2016  » un aperçu de la perfection « , affirmant d’emblée que « C’est incroyable mais vrai. Après un immense millésime 2015, Bordeaux a réalisé un 2016 supérieur encore. Un millésime d’anthologie, possiblement destiné au sort légendaire qu’avait connu le 1982« 4. Le célèbre dégustateur Jean-Marc Quarin se montre tout aussi dithyrambique : « Ce millésime tient du génie, de l’inhabituel, du fantastique et de l’inexplicable. Les vins rouges sont denses, très parfumés, riches, pleins, avec un toucher de bouche moelleux, velouté et une grande profondeur de saveurs. Le tout si savoureux, si éclatant de fruit, si raffiné dans le grain du tannin, avec une note plaisir si forte que 2016 va faire passer les 2010 que j’adore pour des vins rustiques !« 5.

Si certains ont tenté la comparaison avec d’autres grands millésimes de Bordeaux, d’autres le placent résolument à part, comme Stéphane Toutoundji, oenologue et co-dirigeant d’Oenoteam : « 2009 est un millésime plus mûr avec des acidités plus basses. On aime bien à Bordeaux comparer des millésimes, mais cette année on ne peut le comparer à rien en fait. C’est un autre grand millésime, exceptionnel, certains disent qu’on n’a jamais vu cela.« 6 Michel Rolland affirme exactement la même chose : « Je suis oenologue depuis 44 millésimes, jamais, vous m’entendez, jamais nous n’avons vu un millésime comme celui-là ! […] Nous sommes contents et ravis de vous le présenter, car jamais nous n’avons eu l’occasion de présenter un millésime de cette qualité ! »7.

Les notes vont commencer à tomber. Celles de Jean-Marc Quarin sont déjà sorties et confirment le très haut niveau du millésime avec près d’une centaine de notes supérieures ou égales à 17/20.

La semaine prochaine, nous vous livrerons nos coups de cœur de la rive gauche et de la rive droite, dégustés lors de la semaine des primeurs …

1 In Gabrielle Vizzavona, « Primeurs de Bordeaux 2016 : l’analyse de Stéphane Derenoncourt », avis-vin.lefigaro.fr, 28/03/17
2 Source : AFP
3 Gabrielle Vizzavona, Primeurs de Bordeaux 2016 : L’analyse de Michel Rolland, avis-vin.lefigaro.fr, 30/03/2017
4 Jean-Francis Pécresse, « La chronique vin de Jean-Francis Pécresse : un aperçu de la perfection », lesechos.fr, 07/04/2017
5 In Jean-Marc Quarin, « Bordeaux Primeurs 2016 : premiers résultats », quarin.com, 12/03/2017
6 In Jean-Pierre Stahl, « Stéphane Toutoundji sur le millésime 2016 : « c’est un millésime exceptionnel, les grands qui étaient grands en 2015 sont encore plus grands en 2016 » », france3-regions.blog.francetvinfo.fr/cote-chateaux, 11/04/2017
7 Jean-Pierre Stahl, « Michel Rolland sur le millésime 2016 : « jamais nous n’avons vu un millésime comme celui-là ! » », france3-regions.blog.francetvinfo.fr/cote-chateaux, 31/03/2017

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