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Le Conseil des grands crus classés en 1855 a fait savoir récemment qu’il abandonnait son projet de candidature à l’UNESCO pour être classé au patrimoine immatériel. Un revirement qui met en lumière les difficultés à cohabiter au sein d’un classement, quand celui-ci existe.

Philippe Castéja l’a récemment annoncé : le Conseil des grands crus classés de 1855 qu’il préside renonce à son projet de candidature au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Celui-ci avait été officialisé à Vinexpo l’année dernière, à l’occasion des 160 ans du classement des grands crus bordelais.

Ce revirement soudain serait le fait de dissensions internes, certains propriétaires bordelais ne cachant pas leur ambition de voir un jour ce classement révisé, et leur position améliorée… La perspective d’une inscription à l’UNESCO aurait ainsi fait naître la peur d’un phénomène de « muséification » chez certains domaines, détruisant leurs éventuels espoirs de révision. « Dans le monde actuel, il faut rester mobile. Le classement ne doit pas être poussiéreux », confie le directeur d’un cru classé de Sauternes.

Etrange pourtant, quand on connaît l’historique de ce classement… et des autres. Commandé en 1855 par Napoléon III pour l’Exposition Universelle de Paris,  le classement des crus du Médoc et de Sauternes ne fut jamais révisé… à une exception près, en 1973. Un décret approuva alors la promotion du château Mouton-Rothschild au rang de Premier Cru. Cette promotion aurait-elle fait polémique si elle était intervenue plus récemment ? Le cas des classements des vins de Saint-Emilion ou des crus bourgeois du Médoc, qui ont suscité des contestations jusque devant les tribunaux, devrait pourtant inciter aujourd’hui à la plus grande prudence. Logiquement, ce classement ne devrait donc pas avoir besoin de l’Unesco pour rester gravé dans le marbre. Charles Thuillier, le co-directeur du Château Lynch-Bages à Pauillac, a par exemple déclaré récemment au magazine « The Drinks Business » : « Même si nous voulions changer les choses, je pense aujourd’hui qu’il est trop tard. Le classement de 1855 fait désormais partie de l’histoire ».

Et pourtant, l’affaire de l’abandon de la candidature des crus classés bordelais à l’Unesco semble démontrer le contraire. Elle rappelle la singularité de Bordeaux, et notamment de sa communauté des grands crus, traversée par de traditionnelles passions et rivalités. Dans ce contexte, Pomerol continue d’incarner une certaine sagesse : à ce jour, l’appellation du mythique Petrus n’a pas de classement pour ses vins.

En attendant, les vignobles de Sancerre et de Cognac font leur chemin et restent prétendants au Patrimoine Mondial de l’Unesco. On leur souhaite la même réussite que la Bourgogne et la Champagne :).

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Pour en savoir plus et consulter la liste des vins classés :

Classement de 1855 des vins rouges

Classement de 1855 – Sauternes et Barsac

Classement des vins de Graves

Classement des vins de Saint-Emilion

Classement des Crus Bourgeois du Médoc

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