Sous la plume de Jean-Francis Pécresse, Les Echos publiaient il y a quelques jours un article sur « la revanche […] pour les grands terroirs méconnus du Bordelais » : Blaye, Bourg, Canon-Fronsac, Fronsac et Castillon. Petit tour d’horizon de ces appellations autrefois snobées et qui ont aujourd’hui le vent en poupe.
Fronsac, Canon-Fronsac, Blaye ou encore Castillon : aucun classement prestigieux pour les vins de ces appellations, et pourtant, là aussi il existe des pépites qui arrivent progressivement à émerger. Ces appellations situées dans le Blayais et le Libournais ont un grand potentiel comme le souligne Jean-Francis Pécresse, notamment Fronsac et Canon Fronsac, toutes deux voisines de Saint-Emilion. En effet, elles peuvent se targuer de très bonnes conditions géographiques (nature des sols, climat, paysages …) et n’ont pourtant pas connu le même essor – de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle – menant à la renommée actuelle des vins de Saint-Emilion.
Cette tendance s’estompe : les domaines, de plus en plus nombreux, ont fait leurs preuves auprès des amateurs qui saluent les efforts menés. Citons par exemple le Château Haut-Carles, La Dauphine, Clos Puy-Arnaud (domaine en biodynamie) ou encore Vrai Canon Bouché. Encore plus proches de Saint-Emilion, Montagne-Saint-Emilion et Lussac n’ont pas démérité avec le Château Faizeau et le Château Soleil. De même, à Puisseguin, Castillon, Blaye, chaque appellation de la rive droite s’est trouvé un porte-étendard capable de redorer son blason. Pour autant, les différents domaines de ces appellations demeurent encore assez hétérogènes. Leur terroir offrirait des potentialités assez semblables à celles de leur illustre voisin, comme l’affirme François Mitjaville (propriétaire en côtes-de-bourg avec le Château Roc de Cambes et à saint-émilion avec le Château Le Tertre Roteboeuf) : « ce que je sais, c’est que le terroir de Cambes est aussi passionnant à travailler que celui du Tertre Roteboeuf ! ».
Parallèlement à cette émergence de domaines issus de ces autres appellations et jusque-là peu connus, une autre (r)évolution est en marche depuis quelques années avec l’intérêt grandissant que suscitent ces appellations « de seconde zone » auprès des propriétaires des plus grands crus de Saint-Emilion. Le célèbre Hubert de Boüard est en effet propriétaire du Château La Fleur de Boüard à Lalande-de-Pomerol, alors que Stephan Von Neiperg a acquis le Château d’Aiguilhe à Castillon. Quant à Stéphane Derenoncourt, il a suivi avec le Domaine de l’A (Castillon) …
Enfin, ces appellations qui peuvent elles aussi produire de très grands vins, intéressent également de plus en plus les négociants. A des niveaux de prix qui n’ont rien à voir avec les sommets atteints par les premiers crus classés de Saint-Emilion, ce ne sont pas les consommateurs qui vont s’en plaindre …
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