Baptême des cloches au Château Angélus

La semaine dernière, ce n’est pas seulement la promotion de Château Angélus au rang de premier cru classé « A » qu’Hubert de Boüard et sa famille entendaient célébrer, mais un évènement d’une portée autrement symbolique. Le cardinal de Bordeaux, Mgr Ricard, procédait en effet au baptême d’Angélus et d’Emilion, les cloches qui ornent désormais le fronton du Château Angélus. Une cérémonie haute en couleurs… et en émotion.

Ce projet sonnait comme une évidence : le château Angélus tire son nom de la prière séculaire qui, depuis le XVe siècle, résonne à l’aube, à midi et à la tombée du jour aux clochers des trois églises du pays. Comment ce domaine, dont l’étiquette porte avec une telle force un symbole qui le distingue de la totalité des autres crus bordelais, a-t-il pu demeurer aussi longtemps … muet ?

Hubert de Boüard et Jean-Bernard Grenié ont initié en février dernier une importante campagne de travaux à Angélus. Un projet ambitieux, et une belle occasion de doter enfin la propriété d’un véritable carillon. Composé de deux cloches principales d’un poids respectif de 700 et 305 kg, celui-ci est complété par 18 cloches qui permettent, sur le plan musical,  de couvrir une octave et demie de notes.

Château Angelus - Saint-Emilion

 

Cette installation consacre le savoir-faire ancestral de la maison Paccard, implantée à proximité d’Annecy et aujourd’hui représentée par la huitième génération de fondeurs. Mais attention, chez les Paccard, on sait aussi faire appel à des technologies à la pointe de la modernité pour actionner ces cloches. Ainsi, la famille n’aura pas besoin de s’attacher les services d’un bedeau : les Paccard ont programmé plus de 80 compositions musicales qui se déclencheront à distance au moyen d’une télécommande… ou même par téléphone ! Les visiteurs du monde entier auront désormais la surprise d’être accueillis au son de leur hymne national, interprété par le carillon du Château Angélus…

C’est donc à une cérémonie rare et particulière qu’ont été conviés les principaux artisans de cette rénovation, architectes, artisans et compagnons du Tour de France, fondeurs et autres corps de métiers, ce mercredi 24 octobre. Mgr Ricard, accompagné de deux prêtres, a fait le déplacement de Bordeaux pour venir baptiser et bénir les nouvelles cloches de la propriété.

La cérémonie du baptême des cloches

Un peu avant midi, le prélat de Bordeaux se hisse dans la nacelle qui le rapproche des catéchumènes : Angélus et Emilion, les deux cloches candidates au baptême. Il y rejoint les différentes générations de la famille : Jacques et Christian de Boüard de Laforest, Hubert de Boüard de Laforest et son cousin Jean-Bernard Grenié, et enfin Stéphanie de Boüard de Laforest (fille d’Hubert, qui a rejoint l’équipe du domaine il y a quelques mois).

Pendant ce temps, les artisans du chantier et les négociants, courtiers et proches de la famille, assistent à distance à la cérémonie. Toute cette assemblée a pour l’occasion été réunie au bien nommé Château Bellevue (un domaine racheté par Angélus en 2007), dont la terrasse offre une vue plongeante sur les vignes du château Angélus. Ce matin-là, un voile de brume tenace recouvre les rangs de vignes. Peu à peu, le paysage commence à se parer des couleurs de l’automne.

Ambiance poétique sur le Château Angélus

Dans une ambiance poétique, la vigne s’anime, deux nymphes émergent de la brume et évoluent avec grâce, ça et là dans le vignoble, en prélude à la cérémonie. Le cardinal procède ensuite au rite du baptême et prononce la prière de l’Angélus, avant de bénir le carillon : Angélus et Emilion, les deux principales cloches, ont été gravées des noms de leurs parrains, représentants de chacune des générations. Toute sensibilité, spiritualité ou appartenance religieuse confondues, l’émotion, portée par un paysage magnifique, est à cet instant palpable…

La prière se termine : « »Qu’Angélus et Emilion chantent désormais pour la gloire de Dieu et le bien des hommes« . Alors que la résonnent les premières notes de l’Ave Maria de Schubert, le soleil se lève, dissipant un à un les nuages de brume pour venir baigner les vignes d’une lumière resplendissante. Magnifique !

Les vignes de Château Angélus

Un peu plus tard, les invités, aussi joyeux qu’émus, sont réunis au château Bellevue autour d’un somptueux repas, qui a été concocté par César Troisgros : le jeune chef issue de la glorieuse lignée Roannaise n’a que 22 ans, mais une chose est sûre, la relève est brillamment assurée !

A table, Mgr Ricard, à qui nous tentons d’arracher la formule d’une telle synchronisation avec les éléments dans le déroulement de cette cérémonie, sourit malicieusement. Tout au plus concèdera-t-il qu’il attend désormais la note, dont il avoue ne pas connaître encore le montant :-).

Ce festin sera-t-il une dernière occasion de goûter en France aux charmes des vins de Château Angélus ? Hubert de Boüard nous confirme que l’Asie représente une part croissante dans ses exportations. Sur les 7500 caisses produites chaque année, 50% sont destinées au continent asiatique, et majoritairement à la Chine. Un pays ou « Angélus » a d’ailleurs été rebaptisé « Ching-Chang » par les clients, en écho à la cloche qui figure sur l’étiquette. Le premier cru classé de Saint-Emilion n’avait évidemment pas besoin de ça pour séduire les grands amateurs, mais quand même, quelle aubaine pour Angélus que cette cloche ! Dans ce pays, lors des grandes fêtes, les Chinois se rendent en effet dans les temples pour y faire résonner les cloches, symboles … de bonheur et de prospérité.

Après le très charmeur Carillon d’Angélus 2000, servi en magnum sur l’entrée – une savoureuse tourte « du temps de Brillat-Savarin » – Angélus 2006 accompagne avec classicisme et droiture une cannette de Challans aux poivres, cuite avec une précision diabolique. En point d’orgue, c’est un Château Angélus 2000 qui vient sublimer une assiette de brie farci aux cèpes : un vin à sa pleine apogée, dont la texture soyeuse et les tannins élégants se fondent admirablement en bouche : splendide !

Dégustation des millésimes 1995 à 2010 de Château Angélus

Nous avions eu la veille l’occasion de mesurer l’évolution phénoménale des vins de Château Angélus, au travers d’une dégustation des 16 derniers millésimes produits par le domaine. Mais là, Hubert de Boüard et sa famille nous en ont offert une démonstration autrement plus hédoniste! Une chose est sûre : les arômes et la saveur des vins de Château Angélus n’ont pas fini de tintinnabuler dans nos mémoires…

Découvrez en images l’Ave Maria de Schubert chanté à l’issue de la cérémonie :

 

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